Elrentaros Wanderings est le nouveau jeu de Yoshifumi Hashimoto, créateur des séries à succès Rune Factory et Story of Seasons. Accompagné par le studio Hakama au développement, et Bushiroad à l’édition, celui que l’on pouvait connaître sous le nom de Rear Sekai, déjà disponible au Japon depuis octobre 2023, est un action-RPG qui mêle Fantasy et monde moderne. Comment? Explications dans ce test. Elrentaros Wanderings sera disponible le 16 août 2024 sur Nintendo Switch et PC en version numérique et en édition physique grâce à Red Art Games.
Version | Numérique sur Nintendo Switch, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 25h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Facile |
Mode de jeu | Nomade |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 16 août 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 39€99 |
Plateforme(s) | Nintendo Switch, PC |
Voix | Japonais |
Textes | Anglais, Japonais, Chinois simplifié |
Connexion obligatoire | Non |
Dans Elrentaros Wanderings, nous incarnons un jeune homme ou une jeune femme, au choix, qui reprend ses esprits, un miroir à la main, après avoir fui quelque chose qui le/la poursuivait. De son nom officiel Narumi, notre protagoniste a élu domicile dans une tente aux abords d’ un mystérieux village du nom d’Elrentaros, très éloigné de la capitale de Melvania. Sans aucun souvenir, notre personnage rencontre peu à peu les habitants avec qui il doit se lier d’amitié afin de déceler les secrets du miroir et par la même occasion, découvrir qui il ou elle est. Mais contre toute attente, nous découvrons bien vite que nous pouvons également nous retrouver dans un autre monde, un autre univers, plus moderne. Un lycée peut-être ?
C’est à peu près ce que nous réserve la première heure de jeu de ce Elrentaros Wanderings en termes de scénario. Sans localisation française, l’objectif de ce jeu sous la coupe de Yoshifumi Hashimoto sera de nous révéler ses mystères et répondre à nos nombreuses interrogations. Malheureusement pour lui, s’il tente tant bien que mal de nous pendre à ses nombreux dialogues, il peine à convaincre tant par son écriture très approximative, qui manquera de profondeur, et son casting de personnages trop peu attachant. Finalement, son scénario manque d’aller au bout des choses malgré les semblants d’explications données ci et là, bien que parfois un tantinet capillotractées, et la faute à un second univers qui se révèle finalement anecdotique et bien trop peu exploité.
Si ce mélange d’univers, alternant entre fantasy et réalisme, avait un potentiel non négligeable, il s’avère finalement presque absent, seules quelques scènes viennent nous le rappeler et passe à côté de son postulat de départ. C’est fort dommage. En effet, Elrentaros Wanderings a préféré se concentrer sur autre chose, l’éloignant vraisemblablement d’un JRPG à part entière pour se révéler plus proche d’un Dungeon Crawler.
Si ce n’était pas encore assez clair, le principal but de ces errances à Elrentaros sera de créer des liens avec ses nombreux habitants et leur venir en aide pour à peu près tout ce qui leur passe par la tête. Dans ce but, nous serons amenés à explorer plusieurs donjons afin de remplir de nombreux objectifs (terminer le donjon sans que notre vie tombe à 0, éliminer tous les ennemis d’un étage en particulier, abattre le boss avec l’attaque ultime d’une arme précise, etc) ce qui nous permettra d’augmenter notre niveau d’amitié avec tout le monde.
Sur le papier, sans que cela se révèle foncièrement nouveau, l’idée n’est pas mauvaise, cela nous demande de nous investir un minimum dans les donjons afin de nous lier au maximum avec tous les habitants du village. Pour autant, dans son exécution, Elrentaros Wanderings manque cruellement de contenu. En effet, les donjons seront finalement très peu nombreux, une demie douzaine seulement, et il faudra les faire et les refaire sans relâche mais avec des niveaux de « build » qui montent crescendo (et un level design qui ne se renouvelle finalement que très peu). De plus, impossible de valider les objectifs sans avoir terminé le donjon, il faut donc le terminer en atteignant le dernier étage et en battant le boss A CHAQUE FOIS. Autant dire que le mieux est d’accomplir un maximum d’objectifs d’une traite pour ne pas (trop) tomber dans la répétitivité déjà bien installée, et qui s’impose d’elle-même.
Ce sont donc de nombreux combats qui nous attendent et se dessinent à la façon d’un hack ‘n slash et plus particulièrement comme dans un Diablo-like. En d’autres termes, plus vous augmenterez vos niveaux d’amitié avec tout ce petit monde, plus vous débloquerez d’attaques en tous genres, principalement magiques, ou de sorts de soins qu’il faudra assigner à une touche de notre manette. Chaque utilisation lance un délai de récupération (cooldown) qui varie en fonction de chaque compétences, hormis l’attaque standard au corps à corps utilisable à l’infini. Bref, comme dans Diablo.
Pour ce qui est de l’aspect RPG, les niveaux ne se prennent ici pas avec des points d’expérience mais exclusivement grâce à notre loot, ce qui permettra d’augmenter notre niveau d’équipement (build) qui ne se limite qu’à notre arme et notre armure. L’argent amassé permet d’acheter des compétences passives en tous genres liées à chaque arme et chaque « armure » dont le niveau de rareté permet d’en débloquer plusieurs et évidemment plus intéressantes (des buff, des debuffs, des attaques, etc). Le jeu se veut être ici particulièrement généreux, on peine même presque à garder une arme et une armure plus d’un quart d’heure (malheureusement, là encore il faut terminer le donjon pour découvrir notre loot).
Globalement, Elrentaros Wanderings se révèle plutôt efficace dans son gameplay, particulièrement nerveux et dynamique. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on varie les classes d’armes et les compétences. De plus nous avons la possibilité d’acheter des compétences auprès de nos amis villageois, en leur offrant des cadeaux et ainsi de profiter de « buff d’alliance » (mais qui manquent un peu de diversité).
Pour ce qui est de la technique, la version Switch ne brille malheureusement pas par ses exploits. Si on apprécie son monde coloré et cozy, le reste peine malheureusement à suivre. En mode nomade, le jeu se révèle un peu flou dans ses phases de gameplay (hors dialogues donc) et particulièrement aliasé. Et c’est sans compter sur les très nombreuses chutes d’images par seconde, qui, dès lors qu’un peu trop d’ennemis sont à l’écran se révèlent particulièrement intempestives et récurrentes.
Les compositions de Toshiyuki Sakuraba sont quant à elles très réussies. Sans être inoubliables, elles nous accompagnent à chaque instant dans notre aventure. Au village, dans les donjons, face aux boss, l’OST est omniprésente pour nous transporter dans son univers, entre mélodies douces et enchanteresses et pistes plus rythmées qui mettent en musique la dangerosité des donjons et les créatures qui y vivent.
Lorsque j’ai eu l’opportunité de proposer le test d’Elrentaros Wanderings je partais très confiante. Un univers cozy, un scénario prometteur, et la possibilité de découvrir un nouveau JRPG, il avait tout pour (me) plaire. Car on ne peut lui enlever ses nombreuses qualités et son ambition de vouloir bien faire. Son postulat de départ est particulièrement accrocheur, son gameplay est efficace et nerveux, et son aspect RPG centré sur le build est plutôt original, en tout cas ça change des standards habituels. Lorsqu’on les énumère une à une, Elrentaros Wanderings est un bon jeu, qui ne nous fait pas passer un mauvais moment, mais c’est dans son exécution que le bas blesse. Le jeu se révèle vite répétitif, la faute à un contenu trop limité à une demie douzaine de donjons qu’il faut compléter en boucle, son scénario peine à trouver son point d’ancrage, en oubliant de réellement exploiter la dualité des univers, et les liens tissés avec les habitants manquent de profondeur et semblent finalement ne servir qu’à avancer dans le scénario et obtenir quelques compétences qu’à apporter un véritable enjeu. Ainsi, Elrentaros Wanderings laisse malheureusement un ressenti en demi-teinte, qui manque d’exploiter ses thèmes et son potentiel.
- Un gameplay nerveux et dynamique
- La générosité de son système de loot
- Le système de combat à la Diablo
- Un univers cozy
- Le loot qui sert l’aspect RPG
- Vite répétitif
- Un scénario qui manque de profondeur
- La dualité des univers sous exploitée
- Une version Switch techniquement aux fraises
- Pas de localisation française