Studio fondé en 2016 à Gdańsk en Pologne, Vixa Games n’en est plus à son coup d’essai en matière de sorties de jeux. Après Love Colors, Jumping Joe et Din Galaxy Tennis (entre autres), le studio est parti à l’exploration du survival horror lovecraftien avec Edge of Sanity. Leur dernier né est un jeu de survie inspiré par l’univers du mythe d’une certain bête à tentacules: Cthulhu. Sorti le 13 septembre 2024, en collaboration avec l’éditeur Daedelic Entertainment, sur consoles PlayStation, Xbox, Nintendo Switch et PC, voici donc ce qu’il faut savoir sur ce périple polaire et horrifique.
Version | Numérique sur Nintendo Switch, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Entre 10 et 12h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | Survival Horror, Action, Aventure |
Date de sortie | 13 septembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 19€99 |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S/X, Nintendo Switch, PC |
Voix | Anglais |
Textes | Français, Anglais, Chinois simplifié et traditionnel, Allemand, Espagnol, Japonais, Coréen, Polonais, Portugais, Russe, Italien |
Connexion obligatoire | Non |
Alaska – Entre 1960 et 1970. Par une nuit sombre et glaciale, la petite vie tranquille des employés de PRISM est chamboulée par un mystérieux événement. Nombreux sont les blessés et disparus, mais parmi les survivants, nous rencontrons Carter, un coursier pour le compte de cette entreprise pharmaceutique, qui va se donner pour mission de trouver des réponses mais aussi aider quelques âmes en peine à braver les dangers qui les entourent.
C’est ainsi que démarre notre aventure dans laquelle la survie est au cœur de ce jeu narratif en 2D inspiré par l’univers lovecraftien. Si notre survie est évidemment notre priorité, c’est également la découverte du fin mot de l’histoire qui nous intéressera. Que s’est-il passé? Pourquoi? Une chose est certaine, Edge of Sanity sait faire durer le suspens tout en nous sustentant de quelques réponses. Ainsi, c’est un périple qui tord la réalité avec l’illusion, celle d’un monde monstrueux.
Comme déjà évoqué, Edge of Sanity est un jeu qui s’est grandement inspiré de la mythologie lovecraftienne et c’est en cela qu’il façonne son ambiance particulièrement oppressante, mêlant 2 réalités distinctes, tout en incorporant l’un des thèmes phare du maitre de l’horreur: la folie. Un scénario qui se laisse suivre au travers des nombreux dialogues du jeu, tout en explorant les différents lieux qui ont pu mener à cette catastrophe.
Dans un jeu de survie, nul ne sera étonné que l’objectif est évidemment de survivre. Mais si la survie de Carter est primordiale pour le voir le générique de fin défiler, il est également nécessaire de faire survivre les différents « trainards » que nous rencontreront sur notre route. Dans un premier temps, on s’installe dans un camp de fortune qui nous servira de point central à nos différentes expéditions. Faire survivre Carter est assez basique, il ne faut pas que ses PV tombent à 0, quant aux survivants, il ne faut pas qu’ils dépassent un certain seuil de moral négatif. Et pour se faire, il leur faut des vivres. Des vivres que nous pouvons aller chercher mais aussi des vivres que nous pouvons produire dans les différents étalages à notre disposition (garde manger, citerne, etc).
De cette façon, Edge of Sanity divise son périple en plusieurs types d’expéditions, celles de ravitaillements, qui permettent de récupérer vivres, armes et matériaux en plus ou moins grande quantité, ce qui mettra donc l’accent sur le craft (armes et autres objets) mais aussi l’amélioration de nos installations et les missions principales qui serviront donc notre avancée dans le scénario.
Mais pour complexifier un peu tout ça, Edge of Sanity dispose également d’un système de traumatismes. En effet, rencontrer inopinément un ennemi et se faire frapper augmente la barre de traumatisme qui une fois remplie nous octroie donc obligatoirement un bonus et un malus (cela peut-être par exemple augmenter le nombre de matériaux à la fabrication d’une arme mais augmenter ses dégâts). Si ce système sert aussi bien sa difficulté que cela facilite quelques aspects du jeu, il ne faut pas en abuser non plus. En effet, accumuler trop de traumatismes résultera de la mort assurée de notre personnage, vous ramenant donc à une journée précédente.
Classique mais efficace, chaque nouvelle journée passée est une petite victoire et un petit pas vers de nouvelles réponses. On se prend vite au jeu de la survie, et Edge of Sanity devient très vite grisant et addictif. Malgré tout, ses faiblesses peuvent également vite montrer le bout de leur nez. S’il tente de temps à autre de nous mettre quelques bâtons dans les roues de notre survie et celle de nos compagnons (notamment au travers de dilemmes), il se révèle très vite assez facile (toutefois, pour les plus téméraires, le mode « homme de fer » enlève toute possibilité de sauvegarder, de façon manuelle ou automatique). En effet, une fois le camp plutôt bien restauré/amélioré, on n’a plus qu’à se soucier d’avancer dans les missions de l’histoire tant nos survivants deviennent auto-suffisants.
Sa deuxième faiblesse est sa répétitivité. En effet, les expéditions peinent à innover et à se renouveler tant en termes de level design qu’en objectifs ainsi qu’en termes de gameplay. Ainsi donc il peine à nous surprendre, et la survie devient presque une promenade de santé, on enchaine les missions durant 4 chapitres.
Doté d’un style dessiné, un peu à la façon d’un comics, Edge of Sanity est une vraie réussite visuelle. Ses dessins entièrement faits à la main y sont pour beaucoup. Mais sa direction artistique n’est pas reste et sert avant tout son ambiance, si sombre et oppressante, à la hauteur du mythe duquel il est inspiré. Le character design de son bestiaire, bien qu’une fois de plus assez restreint, n’est pas en reste et propose des affrontements terrifiants qui nous demandent de nous adapter à la situation. Si certains ennemis sont par exemples faibles à la lumière, la taille d’autres nous encouragera plutôt à les fuir/les esquiver plutôt que de gâcher de précieuses ressources.
Lorsque je me suis lancée dans Edge of Sanity, je ne savais pas vraiment vers quoi je me lançais. Mais très vite, je me suis laissée prendre au jeu de cette survie dans un univers lovecraftien à l’ambiance particulièrement réussie d’une part grâce à sa direction artistique et son style graphique. Si son scénario, ses thèmes, ses situations servent aussi bien ses propos que son gameplay, le nouveau jeu de Vixa Games dispose toutefois de quelques faiblesses, notamment une certaine facilité, mais également une répétitivité qui peut vite s’installer. Pour autant, il a été un réel plaisir à arpenter, de démêler le vrai du faux, la réalité et l’illusion, et s’avère être un jeu particulièrement plaisant à faire, notamment en mode portable sur Switch.
- Un jeu de survie narratif
- L’ambiance lovecraftienne maitrisée
- Les nombreux moments de tensions
- Une histoire prenante, le thème de la folie très bien exploité
- Le système de traumatismes, qui sert aussi bien la difficulté que la facilité
- La DA vraiment réussie
- La survie des survivants vite mise de côté
- Une répétitivité qui s’installe assez vite (level design, bestiaire, objectifs)
- Le système de visée à améliorer (on préférera les armes au corps à corps, plus risqué mais plus simples à manier)
NB: je n’ai pas évoqué dans ce test que j’avais été victime d’un bug bloquant sur Nintendo Switch lors du deuxième chapitre. En toute connaissance de cause, j’ai décidé de ne pas lui en tenir rigueur puisque le studio a été particulièrement réactif quant à la résolution et au déploiement d’une mise à jour très rapidement, à peine quelques jours après la sortie du jeu. Toute la suite de ma partie s’est déroulée sans aucun autre problème ni de ce genre ni d’aucun autre.