
Sorti depuis le 12 août 2025 et disponible sur PS5, Xbox Series S/X et PC, Echoes of the End est la toute première production du très jeune studio islandais, Myrkur Games. Si l’on pourrait croire qu’il ne s’agit là que d’un simple God Of War like, il est bien plus que cela, à ma grande surprise. Découvrez mon retour plus que positif sur l’excellente surprise qu’est Echoes of the End dans un test qui se lance à l’aventure.

Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 18 heures |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 20 succès sur 45 pour 350G |
Difficulté | Facile |

Genre(s) | Action, Aventure, RPG, Solo, Heroic Fantasy |
Date de sortie | 12 août 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 39.99€ uniquement en dématérialisé (pour l’instant ?) |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S|X et PC |
Voix | Anglais |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Avant de se plonger dans la folle aventure de Echoes Of The End, laissez moi vous présenter le très jeune studio Myrkur Games, fondé en 2016 par le trio Daníel Arnar Sigurðsson, Friðrik Aðalsteinn Friðriksson, et Halldór Snær Kristjánsson, qui se sont tous les trois rencontrés à l’Université de Reykjavik alors qu’ils étudiaient le développement de jeux vidéo.
Après avoir développé quelques projets ensemble, l’idée de créer leur propre studio s’est imposée quand ils se sont rendu compte que le secteur était en pleine évolution d’une part, que les avancées technologiques permet maintenant aux petites équipes d’accomplir bien plus qu’auparavant, et enfin, que la demande pour des jeux d’action-aventure de plus grande qualité était soutenue par une majorité de joueur. C’est ainsi que l’essence du studio était née, en 2016.
Depuis 2021, avec un tout nouveau studio situé au cœur du centre-ville de Reykjavik, en Islande, c’est pas loin de 40 développeurs(euses) venu(e)s des quatre coins du monde (mais aussi d’autres studios comme CCP Games, Ubisoft, Supermassive, The Bearded Ladies, Massive Entertainment et d’autres) qui se sont acharnés à développer Echoes Of the End, une production originale AA qui aura nécessité pas loin de 9 ans de développement.

Dans Echoes of the End, vous incarnez Ryn, une patrouilleuse de l’armée du pays de Aema qui a la particularité d’avoir des pouvoirs magiques, choses très mal vues dans l’univers du jeu. De ce fait, elle est vulgairement appelée une « vestigiale ». Une personne née avec des pouvoirs magiques puisant dans la puissance des Egides, source intarissable de puissance magique dont se sert le pays d’Aema depuis des siècles pour asseoir sa domination sur les autres pays.
C’est au cours d’une simple patrouille que Ryn surprend le pays voisin, pays ennemi à sa nation depuis des siècles, qui a décidé, grâce à un plan audacieux dont je tairais la teneur, de se lancer dans un énième plan d’invasion. Ryn, n’écoutant que son courage, se lance alors à la poursuite des envahisseurs, mais est sauvée in extremis par une mystérieuse personne. Cette personne s’appelle Abram Finley, un érudit passant dans le coin. C’est ainsi que le duo, bon gré, mal gré, se lancera dans l’aventure, dans le seul but de contrecarrer l’invasion du pays d’Aema, qui pourrait, contre toute attente, faire basculer le destin du monde entier…

Voilà le résumé, accéléré bien entendu, du scénario qui lance l’aventure. Je n’en dirais pas plus côté scénario, qui se permet tout de même d’être très intéressant dans sa globalité mais qui aurait pu être mieux géré dans sa narration quand il « lance » l’histoire. Puisque l’élément perturbateur se lance véritablement qu’au bout d’1 heure trente et qu’en attendant, j’ai bien failli m’endormir… J’y reviendrais plus bas dans mon paragraphe sur mon avis. Néanmoins, si la toile de fond tient tout de même la route, c’est bel et bien l’alchimie entre Ryn et Abram qui va porter l’aventure sur ses épaules. Ca et les rencontres avec les antagonistes principaux.
Si vous avez déjà accompli God of War et sa suite Ragnarok (2018 et 2022), vous savez à quoi vous attendre en termes de narration et de mise en scène. Pour les autres, vous vivrez une aventure intimiste où les dialogues, qui construisent l’amitié entre deux personnages que tout oppose et qui vivront un bout d’aventure à deux, ont une très grande importance dans ce que vous allez ressentir à la fin de l’histoire. Si au début de l’aventure Ryn et Abram ont des conversations ultra froides où chacun et chacune ne se font pas confiance, vous vous doutez bien de ce qu’il se passe à la fin où les deux auront vécu une évolution, typique de la construction scénaristique du « voyage du héros ». Sans non plus oublier les procédés scénaristiques du Macguffin, élément surutilisé partout, tout le temps et tellement efficace, qui, ici, marche sur tout le monde ou presque. Et enfin, un petit Deus Ex Machina qui m’aura offert une fin absolument grandiose. Tout ça pour vous dire que dans son ensemble, le scénario est écrit d’une main de maitre et m’a vraiment tenu en haleine durant mes 18 heures.

Mais que serait une aventure sans ses aventures ? Echoes of the End vous fera vivre une très belle aventure entrecoupées d’exploration, de combats, de moment en vase clos où les deux personnages se confieront et apprendront à grandir l’un avec l’autre mais aussi ses combats et ses énigmes ! En ce qui concerne les énigmes que vous allez devoir résoudre pour poursuivre votre aventure, sachez que dans la grande majorité, elles sont faciles et de compréhension et de résolution. Pour être franc avec vous, je n’ai été voir qu’une solution pour deux d’entre elles. Toujours dans la franchise, les énigmes et moi ça a toujours fait deux mais ici, je les ai trouvées simples (mais pas simplistes) puisque toujours basées sur l’environnement. De plus, elles sont sans cesse renouvelées et n’ont eu de cesse de toujours vouloir être « ludiques ». Sur toute la durée de l’aventure, elles ont toutes eu l’intelligence de vouloir respecter son joueur en étant courte de compréhension et de résolution.
Du côté des combats, sur le fond, il faut bien admettre que le studio a trouvé une excellente idée en voulant faire de Ryn une combattante à l’épée tout en y mêlant sa magie et ça fonctionne vraiment bien ! Ryn est une combattante qui se sert de sa force physique et sa force magique pour se défaire de ses ennemis et nous offre un spectacle vraiment classe. Les ennemis peuvent être projetés les uns sur les autres (ou bien dans le décor, qui lui même peut être jeté sur les ennemis), elle peut lancer son épée sur les ennemis quand ce n’est carrément pas elle qui se jette dans la mêlée ! De plus, que serait un RPG sans point d’expériences à dispenser dans 4 arbres de compétences distincts ? Ici, vos compétences peuvent faire basculer la finalité d’un combat et aussi faire participer Abram qui à lui-même ses propres arguments. J’ai failli oublier mais du côté des points d’expérience, plus vous variez vos coups, en ne les répétant pas, plus vous serez bien récompensés à la fin des combats.

Côté bestiaire, vous aurez à faire face aux soldats ennemis qui ont des classes différentes (bouclier, à distance, double lame, petit ou grand soldat, etc), la faune locale (des grosses bestioles) ainsi que le troll de base (ou un peu plus grand…). Bref, côté ennemi, il y a de quoi ne pas lasser le joueur. De plus, la boucle de gameplay qui alterne entre l’exploration, la résolution des énigmes et les phases de combats alterne facilement entre les trois options pour réussir à ne jamais laisser sur les acquis du joueur afin de le surprendre en permanence. Ca fonctionne très bien et à aucun moment je n’ai pester devant mon écran de ce côté là, puisque j’ai toujours été respecté par le jeu (et le studio).
Grosse pensée sur la bande son du titre qui alterne entre morceaux calme, afin de laisser la narration faire ce qu’elle a à faire et morceaux bien punchy qui rehaussent le côté grave du moment en en faisant de ce fait des moments plus qu’épiques. Là encore, le studio réussit son coup et offre à son titre de nous proposer une aventure haute en couleur. Côté doublage si il n’est qu’en anglais (mélange d’anglais et d’islandais quand même !), je l’ai trouvé maitrisé et les acteurs et actrices nous offrent une palette d’émotions qui transpire l’implication, tout le temps, partout. Mention très bien à Aldís Amah Hamilton (Ryn), Karl Ágúst Úlfsson (Abram) mais aussi et surtout à Sólveig Eva (dont je tais volontairement le rôle), qui incarnent tous trois leurs personnages à merveille!
On attaque la partie technique et promis je vous livre mon avis dans quelques instants. Au contraire de Mafia The Old Country, cette fois-ci j’ai opté pour le mode performance (en 60 FPS) et malgré quelques ralentissements dans certaines cinématiques situées vers la fin de l’aventure, je n’ai pas eu de problèmes « majeurs ». Développé à l’aide du moteur Unreal Engine 5, Echoes of the End m’a à la fois offert des graphismes de très haute volée, surtout pour une première production du studio mais une direction artistique sentant bon l’heroic fantasy. C’est superbe dans les intérieurs, où ça grouille de détails, mais aussi et surtout dans les très nombreux panoramas dont regorge l’aventure. C’est tellement beau partout que j’ai très souvent pesté contre l’absence honteuse d’un mode photo pour tout vous dire…

Voilà qui conclut le tour d’horizon de Echoes of the End, je peux enfin vous livrer mon avis sur la première production du jeune studio Myrkur Games. Si l’aventure partait très mal, la faute à une narration décousue, mollassonne, il aura fallu attendre une bonne heure trente avant que celle-ci ne se lance véritablement (et que j’aille faire un tour dans le lore du jeu puisque le studio a eu, selon moi, la mauvaise idée de ne rien introduire en termes de narration), c’est bien à partir du moment où Ryn et Abram se rencontrent pour la première fois que je me suis pleinement immergé dans l’aventure. Et quelle aventure ! Tantôt intimiste, tantôt très spectaculaire, Echoes of the End offre aux joueurs aimant le genre une aventure maitrisée, préférant miser sur l’humanité de ses personnages, avec leur faille, leur doute, mais aussi leur personnalité pour nous proposer un moment qui marque. Que ce soit notre duo de héros mais aussi les « méchants » en face, on se retrouve avec une galerie de personnages dont on pourrait s’identifier pleinement puisque motivés par des causes et/ou des sujets qui peuvent être facilement compris par tout un chacun. De plus, le studio a eu l’excellente idée de ne jamais laisser partir son aventure dans tous les sens mais bien de la maitriser à chaque instant en nous proposant sans cesse un renouvellement de situations, notamment dans la construction de ses énigmes en proposant à chaque fois de nouvelles mécaniques. C’est l’une des choses qui m’aura le plus surpris positivement parlant et c’est l’une des choses qui me marquera le plus de cette aventure.
Néanmoins, Echoes of the End comporte tout de même pas mal de soucis plus ou moins importants. On commencera par de nombreuses lignes de textes dans les collectibles qui ont été oubliés dans la traduction. Mais celui qui m’a posé le plus de problème, c’est bel et bien cette fichue caméra en combat qui n’aura eu de cesse de m’énerver. Durant les combats, vous avez une sorte de système de lock qui s’ajuste sur vos ennemis. Mais petit problème, la caméra n’a sans doute pas eu le mémo puisque même si vous êtes focalisé sur un ennemi, si la caméra a vu un champignon dans une autre direction que l’action en cours, elle ira voir son champignon. Si au début, ca surprend, j’ai fini par y aller à l’instinct en me disant que j’avais un ennemi dans le dos, en mémorisant sa position avant que la caméra aille jeter un œil sur son champignon et je me passais de cette dernière. C’est, pour moi, LE plus gros problème de Echoes of the end. Je pourrais passer outre son ouverture, ratée, qui n’invite pas le joueur à rejoindre l’aventure avant le lancement de son élément perturbateur mais je ne passerais pas outre sur ce gros souci de gameplay, surtout quand on a affaire à des combats aussi bien maitrisés dans le fond.

Je vais chipoter, encore et toujours, mais je ne comprends toujours pas, pourquoi on a de plus en plus droit à des œuvres aussi belles, dénuées du moindre mode photo ? C’est quoi le souci ? Vous savez que votre production est super belle et que certains joueurs/joueuses vont l’aimer, proposez nous un mode photo ! C’est logique, non ?
Toujours dans le chipotage, et même si je comprends aisément qu’un doublage français puisse coûter extrêmement cher, surtout pour un aussi jeune studio, mais un doublage français aurait pu rendre la fête plus folle qu’elle ne l’est actuellement. De plus, l’absence regrettable d’une version physique est triste puisque l’œuvre, uniquement proposée à la vente en numérique à l’heure où est écrit ce test, est dommageable selon moi. Enfin, comment regretter l’absence, tout aussi regrettable, d’une nouvelle partie + puisqu’une fois arrivé à la fin, je suis resté clairement sur ma faim tant l’aventure m’aura marqué. J’en redemande tellement qu’un NG+ m’aurait donné envie d’y retourner immédiatement, ce que très peu d’œuvres ont fait ces dernières années, dernière en date : Resident Evil 4 Remake !
J’ai toutefois encore des choses à dire sur Echoes of the End et notre rapport à découvrir de nouvelles productions. Si tester des jeux vidéos est une chose que je réalise par passion pour le médium, j’ai néanmoins, je pense, une responsabilité vis à vis du caractère sérieux d’une telle mission. Tester des jeux vidéo est simple en apparence. On prend un jeu, on dresse la liste de ce qui va ou pas et hop on en écrit un test. C’est à la portée de tous, y compris n’importe qui sachant écrire un minimum. Néanmoins, être testeur/euse nous oblige, si on a un peu de respect, à prendre du recul. Echoes of the End m’aura posé un cas de conscience et m’aura fait prendre une décision lourde de sens : quelle note lui attribuer, dans notre climat actuel? Dois-je soutenir le studio qui n’a pas démérité tout au long de mes 18 heures de jeu? Qu’est ce qui doit primer, le rapport qualités/défauts ou le plaisir global en jeu? Echoes of the End a certes des défauts (sa caméra, son début poussif, son absence de mode photo) mais pour une première production, j’applaudis le studio. Fortement et chaleureusement même. Pourquoi ? Hé bien parce qu’avant d’être testeur de jeu vidéo, je suis avant tout un joueur. Tout simplement.


Malgré un début poussif, une caméra qui cherche ses champignons en plein combat et une absence regrettable d’un mode photo et d’un NG+, Echoes of the End m’a fait vivre une aventure inoubliable, marqués de moments épiques et intimistes entre deux personnages que tout oppose mais qui se ressemblent tout de même beaucoup. Pour une première production, Myrkur Games peut être fier de son travail acharné, long de 9 années (c’est pas rien 9 ans !). Pour un amoureux du genre de l’aventure, Echoes of the End réussit le tour de force de m’avoir laissé sur ma faim tant en voyant le générique de fin, je n’aurais pas boudé mon plaisir de m’y relancé, tant j’ai vécu un très bon moment. Bravo au studio et merci ! Je vous attribue la note maximale parce que je souhaite ardemment vous soutenir du mieux possible (tout en l’assumant haut et fort) puisque vous méritez tout mon amour de joueur, vous qui m’avez aimé durant toute votre aventure.

- Ryn, Abram et les autres personnages principaux, toutes et tous rudement bien écrits
- Les combats, qui allient corps à corps et magie, ça fonctionne super bien
- La boucle de gameplay
- Les énigmes, sans cesse renouvelées jusqu’à la fin, bravo !
- Graphiquement et artistiquement, c’est superbe !
- Une parfaite durée de vie
- Une aventure qui marque le joueur que je suis
- De nombreuses références à la pop culture, à nous de les trouver

- Une absence regrettable d’un mode photo
- J’aurais aimé un NG+
- J’aurais aussi aimé une version physique
- La caméra qui préfère chasser les champignons que de m’aider durant les combats, c’est non