La série Dynasty Warriors fêtera cette année ses 28 ans depuis son premier épisode en 1997. Sans compter son nombre hallucinant d’opus, la saga créée par Omega Force et Koei Tecmo peut se targuer d’avoir initiée un genre bien à lui : le Muso. Après une période compliquée depuis Dynasty Warriors 9, la saga principale est enfin de retour. Et je n’étais pas prêt de voir à quel point ce come back est d’une insolente réussite. Disponible depuis le 17 janvier sur PS5, Xbox Series S/X et PC, je vous propose mon test de Dynasty Warriors Origins qui est tout simplement le meilleur Dynasty « principal » depuis facilement plus de 15 ans. Oui, rien que ça.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 45h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 21 trophées sur 44 pour 31% |
Difficulté | Facile et Normale |
Genre(s) | Muso, Stratégie, Aventure, Combat |
Date de sortie | 17 janvier 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 79€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Allemand, Anglais, Coréen, Espagnol, Français, Italien, Japonais |
Connexion obligatoire | Non, puisque totalement solo |
Si vous ne connaissez pas la série Dynasty Warriors, laissez moi vous faire un bref résumé. La saga créée par le studio Omega Force et éditée par Koei Tecmo vous propose à chaque fois la même histoire, celle des Trois Royaumes, une période de la Chine extrêmement difficile, survenue entre 169 et 280 qui ont vu s’affronter 3 royaumes : Wei (Cao Cao), Shu (Liu Bei) et Wu (Sun Jian). Tous convaincus de la pertinence de leur idéologie, ils s’affrontèrent tous dans le même but : la conquête de la Chine de cette époque. Initiée par la rébellion des Turbans Jaunes, les évènements qui en découleront lanceront les évènements rapportés dans les multiples Dynasty Warriors : la lutte de pouvoir et de puissance des trois royaumes. Dans la série principale des jeux DW (pour Dynasty Warriors), l’histoire est toujours la même mais traitée de façon plus ou moins différente. Et pour cet opus Origins, l’histoire est toujours celle des Trois Royaumes mais avec une donnée différente : Vous.
Dans Dynasty Warriors Origins, vous incarnez une Sentinelle de la Paix, un guerrier issu d’un ordre secret ayant pour mission de garantir la paix en s’associant avec un « champion » de la paix, une personne suffisamment forte pour rétablir la paix à travers la Chine. Si, en apparence, c’est une donnée quelconque, Omega Force réussit son premier tour de force sur moi, habitué aux multiples Dynasty Warriors que j’ai fait au cours de ma vie (j’ai commencé la saga avec le 2 sur PlayStation 2 pour en faire une majeure partie de la saga principale, sans compter les multiples spin off, notamment les adaptations de Gundam), c’est donc d’inclure le joueur dans l’aventure. Pour la première fois de la saga, on se sent investis par les évènements de l’aventure et surtout on s’y implique vraiment, prenant des décisions très importantes (comme par exemple choisir notre champion de la paix).
On y suivra alors les évènements tels que décrit dans le roman historique écrit par Luo Guanzhong au XIVe siècle (d’après l’œuvre de Chen Shou écrite elle au IIIe siècle), avec plus ou moins d’exactitude (au hasard, la mort magistrale d’un certain personnage ne s’est pas produite comme dans le jeu vidéo par rapport à la réalité) mais le principal des événements sont bien présents, comme la bataille de la porte de Hu Lao ou celle de Chi Bi pour ne citer que ces deux évènements.
Alors que dans la majorité des DW, on pouvait incarner les personnages principaux à tour de rôle afin de découvrir leur point de vue sur les évènements (ou même incarner le personnage que l’on voulait dans le mode libre), ici on y incarne un personnage unique capable de se servir de tous les types d’armes à lui tout seul. Vous pourrez donc jouer avec l’arme qu’il vous sied ou alors accomplir les entrainements proposés par le jeu vous « obligeant » à accomplir des missions avec une arme précise (par exemple tuer un certain nombre d’ennemis d’une façon bien précise). Je vais tout de suite évacuer la dimension RPG du titre puisque comme d’habitude vous avez droit à des prises de niveaux avec des arbres de compétences (et des compétences) avec une petite subtilité puisque la somme totale de votre niveau dépend des niveaux totaux de toutes vos armes (par exemple, vous avez deux armes de niveaux 5, vous serez niveau 10). Par ailleurs, vous pourrez vous équiper de deux accessoires vous offrant des capacités supplémentaires (taper plus fort ou être plus rapide) ainsi qu’une breloque supplémentaire vous offrant un effet de plus (j’ai choisi d’avoir plus de portée puisque jouant majoritairement à l’épée) qui, elle, est conditionnée par un système de pyroxène dont je taie volontairement la teneur. Enfin, vous débloquerez à longueur de temps des arts de combats, des super attaques propres à vos armes que vous pouvez déclencher en plein combat vous assurant alors de faire extrêmement mal.
Maintenant, place à la bagarre, la vraie, la pure. Dans Dynasty Warriors, le genre du Muso vous propose d’œuvrer sur des champs de batailles où vous attendent alors la guerre. Oui, rien que ça. Vous vous déplacez alors sur un champ de batailles en trucidant soit du petit soldat, soit du Lieutenant, Général ou alors des Empereurs, dans des combats spectaculaires, enivrants et addictifs. Les ordres de missions peuvent changer d’une bataille à l’autre mais une bataille se gagne toujours de 2 façons différentes : être mobile et attentif. Il ne faut pas hésiter à se déplacer très vite mais être capable de « lire » le champ de bataille. C’est ainsi que vous gagnez dans un DW. Avec le temps et l’expérience, j’ai raccourci cette lecture d’un champ de bataille avec un seul fait d’arme : tuer tous les lieutenants (autrement dit les PNJ ayant un nom au dessus de leur tête, pour finir sur le boss du niveau en cours) en protégeant le personnage principal de mon camp (si l’intitulé de votre bataille vous dit que la condition de défaite est la mort de « untel », vous devez le protéger coûte que coûte).
Le gameplay reste toujours le même d’un DW à l’autre mais dans ce DW Origins, le gameplay change un peu pour faire de la place à la parade et l’esquive. De plus, un système de bravoure est mis en place pour vous permettre de déclencher vos arts de combats. Le système de bravoure existe aussi pour vos ennemis et il vous faudra la mettre à zéro afin de faire baisser leur bravoure (c’est logique). Si en apparence, le système est complexe, il est au final d’une facilité déconcertante, même pour un nouveau qui donnerait sa chance à ce DW.
Côté technique, Dynasty Warriors Origins est développé à l’aide du moteur Katana Engine (utilisé notamment sur DW9, Wo Long Fallen Dynasty, Wild Hearts et enfin Rise of The Ronin). Même si les DW ne sont pas réputés pour être des claques graphiques, il faut bien avouer que ce DW Origins est particulièrement joli, surtout la World map que l’on peut explorer entre deux missions. De mon côté, j’y ai joué en 4K60FPS sur PS5 Pro et si je n’ai essuyé qu’un seul et gros ralentissement lors d’une baston un peu hard (mano à mano contre 5 lieutenants et le boss de la bataille), je n’ai rien de plus à vous dire côté technique, mes 45 heures se sont toutes très bien passées, chapeau bas Omega Force puisque j’ai connu des DW qui m’ont offert des freezes de l’enfer en plein combat… On est ici face à un jeu qui affiche un nombre considérable (je parierai même sur un record pour la licence) d’ennemis et le jeu reste d’une stabilité admirable, voire même étonnante. Deux mots, pour finir, sur le doublage anglais et la bande son. Si la bande son est, je trouve, magistrale, puisque vraiment dans le ton de l’époque ici dépeinte, j’ai été surpris de découvrir, dans le doublage anglais, la présence de Elias Toufexis (la VO de Adam Jensen RIEN QUE CA) doublant le personnage de Yu Jin.
Enfin, place à mon avis. Si je suis un habitué du genre Muso, le dernier jeu du genre que j’ai accompli remonte à 2020 avec Hyrule Warriors L’Ere du Fléau (qui était lui aussi un chef d’oeuvre absolu). Néanmoins, mon dernier Dynasty Warriors de la saga principale remonte donc au 6, sorti en 2007 sur Xbox 360, PS3 et PC. Si entre temps, je me suis plus focalisé sur les spin off (la trilogie Gundam, les multiples Samurai Warriors et autres Warriors Orochi, Hyrule Warriors ou les Attack On Titans), on peut dire que le genre Muso m’accompagne dans ma vie de joueur depuis pas mal de temps maintenant. En évitant soigneusement le 9, en monde ouvert, je ne pensais pas rejouer de sitôt à un DW mais le trailer de reveal de ce Origins avait réveillé quelque chose chez moi, faisant donc de ce nouveau DW l’un des jeux les plus attendus de ce début d’année 2025, plaçant la barre très haut. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, manette en mains et heure après heure, à quel point Omega Force a progressé projets après projets.
Un effort à été mis sur la narration, la mise en scène et la manière de raconter une histoire que seul le studio maitrise et connait sur le bout des doigts (personne dans l’industrie à part eux ne parle de l’histoire des trois royaumes). De plus, le simple fait de nous faire incarner un seul et unique personnage est une petite révolution pour moi. Pour la première fois de la saga, je me suis senti investi et pleinement immergé dans un récit que je ne connais que trop bien. Alors certes, le postulat de départ peut prêter à sourire (un héros amnésique et muet) mais ce qu’en fait le studio dans l’aventure trahit un souci extrême du détail puisque servant totalement la narration et l’investissement du joueur. Au moment de devoir prendre une décision capitale, on le fait avec une forte envie de vouloir faire les choses bien, pas en mode « bon, on en finit et vite la suite ».
De plus, même si je connais les DW dans leur gameplay une fois en baston, celui-ci m’a fait bousculer mes habitudes et fait changer plusieurs fois ma façon d’opérer (par exemple, maitrisez la parade, c’est rouler sur tout ce qui bouge). Le nombre de PNJ affichés à l’écran simultanément, d’opus en opus augmente à chaque fois, grâce à la puissance de nos machines du moment (j’ai joué à ce DW Origins sur PS5 Pro et sa prise en charge est exemplaire !) mais ici, plutôt que de ne servir qu’un spectacle artificiel, c’est au service des évènements qu’une guerre peut proposer (par exemple, se retrouver par surprise face à une vraie armée et devoir la charger pour lui rentrer dans le tas). Bref, le sens du spectacle est ainsi poussé à son paroxysme pour nous offrir des batailles démesurément spectaculaires donc addictives et marquantes (par exemple, la bataille finale me marquera durablement puisque très longue, éprouvante et blindée de surprises en tous genres de la part d’un ennemi dont je ne soupçonnais pas sa couardise).
Pour finir, ce Dynasty Warriors Origins m’a mit, vraiment, une claque absolue dans les dents et je vous avoue volontiers avoir ressenti un vide et une forte envie de reprendre l’aventure (fort heureusement, un système très intelligent de NG+ est de la partie, nous permettant de reprendre l’aventure à n’importe quel moment que l’on souhaite pour découvrir l’histoire des autres royaumes). Encore une fois, pour finir, je vous applaudit longuement Omega Force, parce que vous avez réussi l’impossible avec moi : me faire renouer avec la saga principale alors que je m’étais tourné vers les spin off, toujours développés par vous et dont je ne doute pas un seul instant qu’ils vous ont fait grandir et évoluer pour nous offrir à nous, joueurs, la quintessence qu’un bon Dynasty Warriors se doit d’être à mon sens : une formule simple pour une magistrale exécution, ce qui est la définition même de ce Dynasty Warriors Origins, l’un de mes jeux de cette année, assurément.
Les superlatifs me manquent pour vous parler de ce Dynasty Warriors Origins. Attendu au tournant par votre serviteur, il m’a mit une claque dans les gencives pour m’offrir une aventure maitrisée, des bastons hautement spectaculaire et donc addictives et un sens certain de l’immersion fort bienvenue pour une narration surprenante de la part d’un studio qui a donc appris de ses erreurs passées pour se voir grandir dans les yeux d’un fan absolu de la formule Dynasty Warriors et de ses multiples spin off en tous genres. S’adressant avant tout aux nouveaux venu(e)s, DW Origins n’oublie pas ses origines et ses joueurs d’antan pour concilier tradition et modernité pour nous offrir l’un des meilleurs jeux vidéo de 2025 (et on est qu’en janvier). Dire que l’année ne fait que commencer par ce chef d’œuvre absolu… Ca part sur les chapeaux de roues, non ?
- On incarne un héros unique, charismatique et attachant
- Jamais un DW ne m’avait immergé dans ses propos de la sorte
- Une narration très surprenante
- La World Map, superbe idée !
- Des bastons spectaculaires et addictives
- Le nombre d’ennemis affichés à l’écran, le tout sans résistance de la console
- Une bande son maitrisée, dans le ton de l’aventure
- Une durée de vie plus que correcte si on ne souhaite pas farmer
- La présence de Elias Toufexis, la VO de Adam Jensen
- L’ultime bataille, longue et éprouvante, me marquera pendant très longtemps
- Pour la première fois de l’histoire de la saga, je n’ai aucun grief à vous faire part, étonnant non ?