Tiré des trois films A Quiet Place (Sans un bruit en version française), A Quiet Place The Road Ahead, développé par le studio Stormind Games (Remothered Tormented Fathers/Remothered Broken Porcelain et Batora Lost Haven) et édité par Saber Interactive (en tant qu’éditeur, Saber a notamment édité Ghostbusters The Videogame Remastered, Dakar Desert Rally ou Insurgency Sandstorm) est dispo sur PS5, Xbox Series S/X et PC depuis le 17 octobre. Si, sur le papier, le studio a fait preuve de beaucoup d’audace et d’inventivité, il faut néanmoins se rendre compte que manette en main, tout s’est ligué contre le studio qui ne réussit pas à concrétiser une folle envie de vouloir nous proposer son idée de survival horror. Explications d’une adaptation de plus d’un long métrage qui échoue lamentablement dans une mission pourtant simple.
Version | Numérique sur Xbox, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 15h14 minutes |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 34% des trophées |
Difficulté | Facile |
Genre(s) | Survival Horror |
Date de sortie | 17 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 29€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais |
Textes | Allemand, Anglais, Chinois, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Portugais, Russe |
Connexion obligatoire | Non |
Avant de se plonger dans le jeu vidéo, laissez moi vous résumer, sans aucun spoil, de quoi parle la trilogie de film « Sans un bruit » (ou A Quiet Place en VO). Réalisé par John Krasinski (Jim Halpert dans The Office, Jack Ryan dans la série du même nom sur Amazon Prime ou alors son apparition dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness), Sans un bruit raconte l’histoire de la fin du monde provoquée par de mystérieuses créatures ultra agressives douées d’une ouïe très sensible et dont la peau blindée leur offre alors une quasi indestructibilité. C’est donc dans ce climat post apocalyptique, que l’on suivra la famille Abbott composée de John Krasinski et Emily Blunt (qui attend un bébé sur le point d’arriver) et de leurs enfants.
Puis arrivera une suite direct, Sans un bruit 2, ainsi qu’un spin off sorti cette année, appelée Sans un bruit Jour 1, où l’on découvrira comment sont arrivées les créatures et comment le monde est mort. Pour le reste de l’histoire, je vous laisse donc aller découvrir les films par vous-mêmes. Du moins le premier film (je n’ai pas vu les deux suivants), c’est plutôt pas trop mal à suivre mais cela reste vraiment conventionnel puisqu’un peu cliché par moments.
Maintenant, place au jeu. A Quiet Place The Road Ahead nous fait découvrir le personnage de Alex Taylor, 119 jours après la fin du monde. Survivante qui aura vu la fin du monde par elle même, Alex est non seulement asthmatique, mais elle aussi est enceinte (oui tout comme dans le premier film). A la suite d’un tragique évènement, Alex devra survivre coûte que coûte et avancera sans se retourner vers une direction qu’elle ne connait pas. Je n’en dirais pas plus en ce qui concerne le scénario.
Du côté du gameplay, si j’ai été attiré par la proposition de cette adaptation, c’était avant tout parce que j’ai été alpagué par les propos du studio, au travers des propos du producteur Alessio Alfonsi, qui dit s’être largement inspiré d’un certain Alien Isolation pour comettre réaliser A Quiet Place The Road Ahead. Tout ce que vous ferez ou presque provoquera du bruit et pourra alerter la créature qui viendra vous rosser le bas du dos et il faudra donc faire attention à tout ce que vous ferez. Ouvrir une porte, ouvrir un placard et/ou un tiroir, marcher sur une flaque d’eau ou sur des feuilles et ainsi de suite sont autant de déclencheurs de game over. Il vous faudra donc être d’une prudence extrême, voir maladive, puisque vous devrez prendre votre temps, calculer chacun de vos faits et gestes afin d’éviter de devoir faire un poutou au monstre.
Pour éviter le câlin forcé, vous aurez à disposition un phonomètre capable de vous renseigner sur la différence entre le son ambiant et le bruit que vous faites afin de savoir si vous pourriez être repéré par la créature qui vous ne lâchera pas d’une semelle. De plus, sachez que si vous branchez un casque avec un micro, vous pourrez donc activer une option permettant au jeu de détecter les bruits que vous faîtes vraiment devant votre écran, hé oui ! Sachez également que vous n’avez pas une barre de vie à proprement parlé mais une jauge de poumon qui remplace donc la bien trop classique barre de vie. Etant asthmatique, le personnage que vous incarnerez sera sensible a la poussière et aux charges lourdes que vous lui ferez transporter. Il faudra donc être vigilant (à l’aide d’un inhalateur ou de pilules tous les deux trouvables sur votre route) sous peine de déclencher une furieuse crise d’asthme qui aura pour conséquence une fin de partie.
Un mot sur les graphismes, si je ne connais pas le moteur graphique ici à l’œuvre, il faut bien avouer que l’aspect totalement graphique est plutôt plaisant à l’œil, malheureusement abandonné par une direction artistique un peu quelconque. Du côté de la technique, si je n’ai rien à dire sur un 60 FPS constant qui n’a jamais faiblit une seule seconde, je me dois de vous alerter sur les nombreux bugs que j’ai rencontré en cours de route. Que ce soit 2 créatures qui se bloquent d’un niveau à l’autre (après j’avoue, ça m’a permis d’avancer tranquillou bilou, les bugs à notre avantage on ne va pas cracher dessus) ou bien une IA totalement flinguée qui m’a offert de bien (trop) nombreux moments de tête à tête câlin bisou avec une créature un peu rentre dedans, le jeu est perclus de bugs en tout genre qui, mis bout à bout, n’a pas aidé quant à la bonne tenue des mes nombreuses sessions de test… Enfin, que ce soit le doublage ou la bande son, je n’ai, hélas, rien de plus à vous en dire. C’est le minimum syndical de ce côté là.
Place maintenant à mon avis. Je vais être franc avec vous. A Quiet Place The Road Ahead promettait énormément sur le papier et il a tenu ses promesses pendant, à minima, les 2 premières heures pour lentement, mais sûrement, s’écrouler sur lui même et ses promesses beaucoup trop grandes pour un aussi petit studio. Si, dans les faits, l’inspiration d’Alien Isolation se fait vraiment ressentir (on ne peut pas décemment pas lui enlever ça), la leçon ici apprise n’a pas été comprise par le studio qui s’est embourbé dans une somme de clichés et de poncifs aussi ridicules les uns que les autres. Par exemple, l’un des collectibles vous offrant la possibilité d’acheter des concepts arts prend la forme d’une fusée, objet tout droit issu de l’introduction du premier film (et ses malheureuses conséquences scénaristiques). Si la référence au film aurait pu être plaisante, elle se révèle d’un goût douteux.
De plus, étant donné que tous nos faits et gestes génèrent du bruit, toutes nos actions prennent un temps fou pour être accomplies dans un silence irréprochable sous peine de câlin bisou tout doux. Toujours dans le négatif, hélas, c’est l’écriture du scénario qui ne parvient pas à captiver. Au lendemain de sa complétion, j’ai déjà oublié un scénario qui n’a ni queue ni tête ni même aucun intérêt. On suit juste le personnage d’Alex, asthmatique et enceinte dans un monde post apocalyptique livré à une espèce agressive et c’est tout. Je n’ai ressenti aucune espèce d’empathie pour les personnages ni prendre fait et cause pour notre personnage principal dû à un manque flagrant de charisme. Je n’en dirais pas davantage pour le reste du casting, inintéressant au possible et totalement transparent. Sachez que j’ai dû puiser en moi pour finir ma partie tant les 3-4 dernières heures sont poussives et demande beaucoup au joueur qui n’a qu’une idée : changer de jeu ou que cela se finisse le plus vite possible.
J’étais vraiment curieux de savoir de quoi retournait A Quiet Place The Road Ahead et sa proposition de vouloir s’inspirer de l’un des meilleurs survival horror de ces 10 dernières années en proposant sa propre formule était alléchant pour moi. Malheureusement, l’exécution et la concrétisation de cette idée manque vraiment de tout. Que ce soit avant et pendant le développement, il aurait été souhaitable que le studio prenne le temps de tout jauger. Parce qu’encore une fois, il y a vraiment de l’idée sur le papier mais à l’arrivée, rien ne fonctionne et tout est redondant. Que ce soit la mécanique de gameplay de devoir se débrouiller dans un silence quasi complet que l’écriture d’un scénario caduque qui manque de folie. J’aurais aimé vous en dire beaucoup plus de bien et être positif mais même sans rentrer dans la confrontation avec les autres survival horror sortis plus tôt dans le mois, A Quiet Place The Road Ahead n’arrive même pas à tirer son épingle du jeu, c’est frustrant et franchement dommage. On peut éventuellement lui accorder le bénéfice du doute avec son prix très doux, et encore.
Si, sur le papier, l’idée est vraiment exceptionnelle, son exécution à l’arrivée manque de tout. De maitrise, d’intelligence et de respect envers son joueur. De plus, A Quiet Place the Road Ahead ne se sauve pas non plus avec un scénario générique et inintéressant, déjà oublié au lendemain de sa complétion. Il ne lui reste alors que cette formidable proposition de devoir survivre dans le plus grand des calmes mais qui, clairement, manque d’un brun de folie. J’ai beau réfléchir, je ne vois hélas aucun point positif à vous en dire. Pas même son petit prix, 29€99, surtout en sachant que si vous cherchez un éventuel survival horror à vous mettre sous la dent, ce n’est pas avec A Quiet Place que vous serez rassasié, croyez moi. Et si jamais l’argumentaire du studio qui nous affirme s’être inspiré d’Alien Isolation pour son jeu vous séduit, résistez à la tentation et filez à nouveau vers le titre de The Creative Assembly, vous me remercierez plus tard.
- Je salue l’idée sur le papier, c’est vraiment du génie…
- Les graphismes purs, oui c’est joli, pour peu qu’on aime les décors post apo
- … Mais malheureusement, manette en main, c’est mal exécuté et manquant cruellement de folie.
- Un scénario inintéressant, singeant certaines idées du premier film
- Une narration quelconque
- Une IA qui aime faire beaucoup de câlins dans une ruelle malfamée, la coquine
- Beaucoup de bugs
- Un rythme mal géré
- Beaucoup trop long pour pas grand chose au final