Développé par le studio Everstone Studios et édité par NetEase, Where Winds Meet est déjà dispo en Chine sur PS5, Mobile et PC. Arrivant en grandes pompes dans le reste du monde le 14 novembre prochain, j’ai eu l’immense chance de pouvoir tâter en avant première le phénomène venu de Chine. Malheureusement, et vous allez vite le comprendre, être testeur de jeux vidéo a aussi, parfois, ses inconvénients…
Avant Propos
En Chine, Where Winds Meet est déjà disponible depuis fin 2024 (PC) et début 2025 (mobile & PS5), je peux le dire, la production chinoise est un rouleau compresseur qui fait son petit (gros) effet sur le territoire. Comparé là bas à Ghost Of Tsushima, il s’est fait une jolie petite réputation, ce qui a, du coup, éveillé ma curiosité. C’est donc avec une joie non dissimulée que j’ai eu l’immense chance de pouvoir tâter en avant première cette version à destination de notre territoire. Sauf que rien ne m’avait préparé à devoir faire face à des conditions de test aussi hostiles que ce à quoi j’ai dû faire face. A mon plus grand regret, j’ai donc décidé d’arrêter les frais et pris la décision de faire passer ce papier non plus en « Test », mais bel et bien en « Preview ». En effet, si nous avons toujours pour habitude de travailler sur le produit final qui sera mis à disposition du public, souvent le patch day one en moins, ici je n’ai eu accès qu’à une « build » bêta, que je considère donc comme n’étant pas représentative du jeu final qui sortira dans 2 jours. Je ne peux donc décemment pas donner un avis définitif dans ces conditions. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai pris la décision d’y passer peu de temps (environ 5h de jeu). Même si je pense ne pas devoir rentrer dans les détails d’une telle décision, je vais tout de même vous préciser les raisons.
Depuis à minima juin 2025, j’ai enchaîné un nombre assez important de tests de jeux vidéo, tous aussi positifs les uns que les autres (ou non), ce qui m’a permis de jouer dans d’excellentes conditions (ou pas). Me lancer dans le test de Where Winds Meet a donc été l’occasion d’endurer des conditions les plus difficiles que j’ai pu expérimenter, à mon sens bien évidemment, depuis pas mal de temps. C’est donc, en prenant énormément de paramètres en compte que j’ai décidé de ne pas en faire de test. Mais comme il me tient d’en faire un papier, hé bien nous allons partir sur une preview, qui disons-le, sera rapide.
Where Winds Meet est un free-to-play. Vous savez ce que cela engage, vous ne payez rien du tout si vous souhaitez y jouer ou vous pouvez payer, à votre entière discrétion, un pack d’objets ingame ici au prix de 17€99. Il souhaite nous jeter dans l’époque chaotique des 5 dynasties et 10 royaumes, à la fin de la dynastie Tang (située entre 907 et 979 avant JC), ère de bouleversement politique majeur en Chine, faisant suite à la chute de la dynastie Tang et précédant la dynastie Song. Durant cette période, cinq dynasties se succédèrent rapidement dans le nord de la Chine, pendant que plus de douze États indépendants sont fondés dans le sud, ce qui conduira finalement à la fondation de la dynastie Liao dans le Nord de la Chine).
Après une intro vraiment spectaculaire et malgré un menu d’accueil qui donnait, selon moi, le ton, vous allez devoir passer par un menu de personnalisation (complet, comme d’habitude) pour vous forger votre propre personnage. Heureusement, bonne nouvelle, notre personnage est doué du don de la parole, ce qui n’est pas commun quand on doit en créer un nous même. Néanmoins, première déception, pourquoi une telle intro et un axe de communication sur le personnage de départ si on ne l’incarne que quelques minutes ?
Notre histoire débute donc quand un mystérieux assaillant s’invite à notre petit train train quotidien pour nous subtiliser un bien précieux. Nous voilà donc lancé à sa poursuite, sans plus de contexte. Si je vais bien évidemment ne pas vous en dévoiler davantage, je vous rassure (ou pas), je ne le pourrais pas puisque le scénario, sa narration, ses propos se sont manifestement perdus dans l’immense monde ouvert qui vous tend les bras.
Vous allez donc vous perdre entre deux missions, qu’elles soient principales, secondaires ou annexe, dans un monde ouvert gorgé de petites activités à faire. L’occasion donc d’admirer un travail de titan sur les graphismes parce que oui, Where Winds Meet impressionne par son contenu (gargantuesque), ses graphismes, sa DA, ses détails qui fourmillent partout (y compris les combats au passage), tout le temps. Si, là dessus, je n’ai que du positif à vous en dire, le reste se gâte rapidement et a finalement pris le pas (n’oubliez pas que j’ai tendance à faire une comparaison entre positif et le négatif d’une expérience pour en retirer un tout).
Tout d’abord les menus. Rien de vraiment logique sur ce point bien précis, la navigation se veut être anarchique au possible, à tel point que ça a finit par me prendre la tête. C’est une véritable usine à gaz. Ensuite la traduction (qui ne concerne pas que les menus, mais aussi votre exploration). Tantôt mal traduite, tantôt restée en chinois, les conditions de tests ont été particulièrement éprouvantes en raison d’une traduction irrespectueuse (en pesant mes mots). Pour étayer mes propos, voici un exemple bien précis (celui qui me choque encore) : Comment voulez vous résoudre une énigme si elle est en chinois ? Je n’ai pu m’empêcher de lâcher un trait d’esprit devant mon écran à ce moment là, tant le moment était ubuesque, ce qui m’aura finalement fait décider d’arrêter ma session.
Ensuite, je ne me suis pas senti investi dans ce que je faisais. Si Where Winds Meet raconte bel et bien quelque chose, je n’ai absolument rien compris à ce qu’il essayait de me dire. Et ça, pour moi, c’est rédhibitoire au possible, faisant pencher la balance d’un côté plus que l’autre quasiment immédiatement. Je me suis donc un peu forcé à poursuivre mon aventure, me sentant totalement étranger et peu concerné par ce que je voyais à l’écran. Même si j’ai tout de même décidé de jouer les protecteurs sur ma route, le jeu vous faisant bien comprendre que chaque acte et propos de votre part a une réelle incidence sur le monde qui vous entoure. Si l’on nous promet 150 heures de contenu principal (COMBIEN ?!?), je me suis arrêté, seulement, au bout de mes 5 heures, ressenti 30 heures, ce qui vous en conviendrez, en dit bien plus long que tout ce que je vous ai rapporté au dessus.
Il y a tout de même du positif, puisque pour un free to play, oui Where Winds Meet impressionne. Il impressionne parce que le travail abattu par le studio se voit. Déjà, dans ses graphismes, sa direction artistique, la chorégraphie de ses combats et leur nervosité, son immense contenu, qui fait vraiment « jeu premium », c’est à dire comme si vous veniez de dépenser 70€ et repartez avec un jeu vidéo, sauf qu’ici vous êtes en présence d’un free to play qui sera financé uniquement via des cosmétiques. La question de savoir si, pour une œuvre free to play, lorgnant sur les plus grands MMO du moment, qui peut se jouer soit en multi/coop/solo, il basculera vers du Pay to win est légitime mais, hélas, je ne peux pas vous répondre, n’ayant pas eu accès à la « boutique » en amont de sa sortie.
Prenons quelques lignes pour parler des combats. On est face à un action-RPG d’un dynamisme et d’une nervosité impressionnante qui s’axe sur un système de timing sur l’esquive et la contre-attaque permettant de faire un maximum de dégâts à nos adversaires, le tout en vidant une barre de « fatigue » pour les immobiliser le temps de quelques instants. Si le gameplay en lui-même ne réinvente pas la roue du genre, ce sont bien ses chorégraphies qui font office de « nouveauté ».
Malheureusement pour moi, comme pour vous, mon avis sur Where Winds Meet sera donc mitigé, pour ne pas dire négatif. Parce que l’impression d’être tombé dans un traquenard est resté en tête au moment de se créer notre personnage jusqu’à la fin de ma session (pourquoi axer sa communication sur un personnage que l’on ne joue que quelques minutes ?).
Je finirais également par vous dire qu’effectivement, Where Winds Meet qui est un phénomène tout droit venu de Chine va bientôt débouler par chez nous et pour un free to play, il vous proposera un contenu absolument gargantuesque. Si, de façon sémantique, effectivement niveau contenu il y aura de quoi faire, je me pose juste la question de savoir si cela sera pertinent, compte tenu de TOUT ce qui est déjà sorti (et qui sort encore) face à une œuvre venue de Chine qui, finalement, ne s’adresse pas vraiment à nous, public occidental que nous sommes. N’oublions pas que des œuvres traitant de la culture japonaise, Coréenne et Chinoise sont déjà disponibles (au hasard et dans l’ordre : les deux Ghost Of, Stellar Blade, Black Myth Wukong) et sont elles totalement ouvertes aux différents publics, peu importe leur culture. Ce Where Minds Meet, quand il sera dispo par chez nous vous parlera certes d’une époque non traitée en jeu vidéo, sans forcément vous en parler pour vous « inclure » dans ses propos.
Néanmoins, oui il y a quand même du positif à en retirer parce que oui pour un free to play, le travail sur les graphismes, la DA, la bande son, la nervosité du gameplay en combats et l’invitation qui est faîte impressionne justement parce que nous parlons d’un free to play, qui n’a donc pas à rougir de la comparaison avec un jeu payant. Mais en ouvrant cette porte sur le débat jeu premium/free to play, le débat n’est plus à sens unique, il peut aller d’un côté, comme de l’autre…
Avec les conditions de test qui ont été les miennes, difficile d’être plus enthousiaste sur le jeu. En effet, ayant été contraint d’en écrire un test sur une version bêta, et donc face à une « build » potentiellement loin de la version finale, impossible ne serait ce que de lui attribuer une note. On notera tout de même que le jeu promet d’être particulièrement généreux dans son contenu, aussi bien principal que secondaire, avec un monde ouvert immense, que le gameplay est effectivement très nerveux, qu’il disposera d’une traduction française, bien que sa qualité soit effectivement décevante (là encore dans la version jouée en amont de sa sortie) et que pour un free-to-play, la formule en elle-même impressionne. Là où je peux être un peu plus catégorique c’est dans sa narration, qui peine à réellement nous immerger non pas dans son univers, très réussi, mais dans son histoire qui peine à raccorder le fil rouge. On comprend que, on imagine que, mais les premières heures manquent de concret pour réellement nous happer. La question de savoir si je lui redonnerais sa chance une fois la version finale disponible ne se pose pas, puisque j’ai bien trop d’autres contenu qui requièrent mon attention à vous proposer pour prendre le temps de lui redonner sa chance. Dommage pour moi qui aura voulu, une fois de plus, donner sa chance à une œuvre venue de nulle part ! Pour finir, ne vous fiez pas totalement à mes propos, si vous souhaitez lui filer sa chance, vous pouvez ! Il est totalement gratuit, si vous avez envie de voir ce que ça donne, foncez !
