Proposé depuis le 12 juin 2025 chez Third Editions, « Sous les Néons de Cyberpunk 2077 » de Matthieu Boutillier vous propose de revenir en détail sur LE meilleur jeu vidéo de ces cinq dernières années : Cyberpunk 2077. Développé par le studio CD Projekt Red, l’adaptation du JDR de Mike Pondsmith a, depuis sa sortie en 2020, fait couler beaucoup d’encre. Cette fois-ci, c’est au tour de celle de l’auteur du livre « Au Cœur de Gunnm« , du même éditeur. Je vous propose mon avis (cyberpunk) d’une analyse intime, intimiste et très intelligente d’un auteur avec qui je partage bien plus qu’un amour pour LE chef d’œuvre d’un studio qui aime vraiment ce qu’il fait.
| Editeur | Third Editions |
| Prix | 29.90€ |
| Date de sortie | 12 juin 2025 |
| Nombre de pages | 320 |
| Format | 160 x 240 mm |
| Illustrations | Rashed AIAkroka/Volhta |
L’une des définition du Cyberpunk : Alliance du préfixe « cyber » inspiré de la vision cybernétique du monde, et d’une attitude « punk » directement empruntée au mouvement musical du même nom et de son slogan pessimiste et nihiliste « No Future ».
Vous le savez si vous me lisez assidûment, je suis fou amoureux de Cyberpunk 2077 depuis sa sortie en décembre 2020. Au point où pour la première fois de ma vie, je collectionne au maximum tous un tas de goodies de Cyberpunk. Toutes les versions du jeu (j’ai même acheté la Nintendo Switch 2 pour Cyberpunk 2077 !), les comic books, les romans, les figurines et j’en passe. Tel une réminiscence, Cyberpunk 2077, V, Johnny Silverhand et Night City me suivent à chaque instant de ma vie de joueur, de tous les jours, de tous les instants. Je ne suis pas le seul dans cet état puisque Matthieu Boutillier est dans le même cas de figure. Il respire, transpire et parle de Cyberpunk 2077 en permanence. Cela tombe bien puisqu’il a même décidé de se retrousser les manches pour vous proposer une analyse pointue, profonde et personnelle de Cyberpunk 2077. C’est carrément nova mon choom !
Pour rappel, Cyberpunk 2077, développé par le studio CD Projekt Red, vous raconte l’odyssée de V, jeune merc aspirant à devenir une légende de Night City et contraint de coexister avec le fantôme d’un rockerboy vengeur. Situé dans l’univers créé par Mike Pondsmith dans son JDR papier en 1988 et agrémenté depuis de nombreuses mise à jour, l’action se situe à Night City en 2077.
Avant de se plonger dans mon avis, notez bien qu’exceptionnellement, aucune citation du bouquin ne fera de coucou dans mon papier. Oui, j’ai moi aussi décidé d’être cyberpunk jusqu’au bout du bout de la réflexion !
Au travers de son analyse longue de 320 pages, l’auteur vous propose littéralement une plongée en eaux profondes de Cyberpunk 2077. Mais avant cela, il restera un petit moment à la surface pour nous présenter notre dieu à nous : Mike Pondsmith. De sa naissance jusqu’à la création de Cyberpunk 2020, de sa philosophie, de sa vie et de ses conditions de vie/travail ayant façonné l’être qu’il est, vous saurez tout ce qu’il faut savoir de l’origine même d’une œuvre de JDR papier tentaculaire, pour adultes avertis, ayant à son époque également révolutionné son médium de base. Si Cyberpunk 2077 n’est rien sans Mike Pondsmith, il n’existerait pas non plus sans le seul studio de développement au monde à même de pouvoir accoucher d’un tel chef d’œuvre : CD Projekt RED. C’est pourquoi l’auteur va aussi revenir en détail sur les origines du studio et de ses deux créateurs (se faisant, cela m’a permis de comprendre pourquoi le studio est le seul studio tiers à proposer son jeu sur Nintendo Switch 2 sur une cartouche complète ainsi que la philosophie de le proposer justement chez Nintendo contre toute attente), sur son histoire (allant de The Witcher jusqu’au carton planétaire qu’est The Witcher III) pour arriver à l’annonce en 2013 de Cyberpunk 2077, jusqu’en 2020, moment marquant aussi bien les déboires de développement du jeu, jusqu’à sa sortie désastreuse.
Pour rappel (toujours aussi douloureux), Cyberpunk 2077 fut repoussé un nombre important de fois, alors qu’il a vu son développement atteindre le stade de fini (ou gold) pour enfin sortir le 12 décembre 2020. De roi des RPG en 2015 avec The Witcher 3 à paria de l’industrie et même des joueurs, le studio a touché le fond à ce moment là. Néanmoins, pour une poignée de joueurs (dont j’en fais encore partie), nous savions que le studio pouvait accomplir un exploit que lui seul pouvait faire. Ces 5 dernières années nous ont donné raison et Cyberpunk 2077 est devenu, aux yeux des sceptiques, la plus belle surprise du studio. Pour les autres, dont je fais partie, Cyberpunk 2077 est LE meilleur jeu vidéo de ces 5 dernières années…
Maintenant qu’on s’est mouillé la nuque, plongeons dans l’univers créé par le dieu Mike Pondsmith. Installez vous, allumez votre chrome mes chooms et bienvenue dans Night City ! Je l’ai dit plus haut, plus l’auteur avance dans son ouvrage, plus la plongée se poursuit, encore, plus profond, en atteignant le fond d’un abîme qui nous regardait depuis que nous étions à la surface. Mais une fois qu’on a regardé l’abîme, celui-ci regardera en nous tel le fameux adage.
Le livre revient en détail sur toutes les étapes du jeu. La création de votre V, homme ou femme, ou un peu des deux, le choix de votre première étape, Nomade, Corpo-rat ou Gosse des rues, ainsi que vos premiers attributs, l’auteur, moi, vous, appuyons alors sur « Start ». Conscient ou non de la plongée en eaux profondes qui nous attend, on suivra l’auteur dans le terrier du lapin cyberpunk tel Alice au pays des merveilles, cette fois-ci blindé de néons, de violence mais aussi d’une histoire bien plus profonde et complexe qu’on n’aurait pu le croire…
De la mission « Le Casse » jusqu’à celle appelée « Nocturne 0P55N1« , l’auteur prendra le temps de tout décortiquer, que ce soit les quêtes principales, les quêtes secondaires, leur portée philosophique mais aussi le cassage du 3ème mur de la part du studio au travers de sa quête « FF:06:B5 » qui jouera littéralement avec les nerfs des joueurs en dehors du jeu pour mieux les en retenir en son sein (chromé).
Ce n’est pas tout, puisque l’auteur n’oublie pas les autres bonbons que le studio nous a offert durant toutes ces années de bonheur cyberpunk. De l’animé (développé conjointement avec le studio Trigger) Cyberpunk Edgerunners (autre nom du Cyberpunk, dont la saison 2 a récemment été mise en production) où l’on suivra l’odyssée ultra violente d’une autre légende de Night City, appelée David Martinez et son Sandevistan, jusqu’à l’extension Phantom Liberty où tel un ange descendu du ciel, une certaine Song So-Mi vous apportera peut-être la grâce de dieu dans les rues de Dogtown, détenu d’une main tyrannique par le colonel Hansen, vous vous retrouverez dans un jeu du chat et de la souris, entourés d’espions qui vous manipuleront, comme Solomon Reed, le petit toutou de la présidente des NUSA, Rosalind Myers, l’auteur n’oublie en rien de ce qu’il s’est passé ces dernières années, jusqu’à l’évidente rédemption du studio aux yeux des joueurs.
Ca y est, nous avons atteint l’abime et celle-ci vient de nous repérer. Pourquoi Cyberpunk 2077 est-il le meilleur jeu vidéo depuis 2020 ? L’auteur vous répondra à cette question sans jamais la poser. Est-ce le fait que les mécaniques du genre RPG soit poussé à un tel paroxysme en faisant de V, non pas notre personnage mais bel et bien notre extension virtuelle et notre passerelle entre notre réalité et celle du monde de Cyberpunk 2077 ? Est-ce parce qu’au contraire de toutes les autres œuvres, Cyberpunk 2077 ne fera pas de vous la boniche de son univers ? Ou bien est-ce tout simplement parce que le studio s’est montré beaucoup plus intelligent et malin durant les multiples phases de l’écriture de son bébé ? Hé bien, un peu tout ça à la fois. Cyberpunk 2077 n’est pas un simple jeu vidéo de plus. Il est plus. Beaucoup plus que ça. De ses propos à la teneur philosophique, en effet, l’œuvre traite de la vie et de la mort en permanence. Puisqu’en effet, l’œuvre vous parlera. Vous interpellera tout le temps, partout. De vos choix même anodins, vous allez vous façonner VOUS. Votre V. Mais aussi le monde qui vous entoure. Mais pas que. Vos connaissances rencontrées en cours de route. Judy, Panam, Goro Takemura, Johnny Silverhand. Philosophique, l’œuvre vous mettra en face de vos choix. De vos changements en tant que joueur mais aussi de personne en dehors du jeu vidéo.
D’une plume acérée, Matthieu Boutillier va prendre tout son temps pour décortiquer à l’extrême Cyberpunk 2077. Le sens du détail n’est jamais mis de côté par l’auteur qui structure son analyse point par point, de la surface du jeu jusqu’à ses tréfonds. Logiquement écrit pour les connaisseurs de l’œuvre, vous qui n’avez jamais mis les pieds à Night City êtes tout de même conviés à la lecture de cette analyse, au risque, hélas, de vous spoiler l’intégralité du jeu. Il n’empêche, si le spoil ne gène en rien avant de vous plonger dans une œuvre, peu importe son médium, le livre peut être une très bonne porte d’entrée.
« A l’image de celles d’Achilles, d’Œdipe, d’Icare, d’Ulysse ou d’Orphée, et à l’image de celle de Johnny, il existe de multiples versions de l’histoire de V. Toutes portent la signature de leur narrateur. J’ai donc ma version de l’histoire. Vous avez la vôtre. Cela va même plus loin, puisqu’à chaque fois que j’ai joué, à chaque fois que vous avez joué, nous avons sans doute fait des choix différents, créant une infinité de variations sur un même thème. Mais quelle que soit la version, il s’agit toujours de la légende de V, l’une des nombreuses que renferme le légendier de Night City. Ainsi s’achève Cyberpunk 2077. Il est donc temps de refaire surface. » – Mathieu Boutillier – Sous les néons de Cyberpunk 2077 – Third Editions – page 286
Mais pour un lecteur qui a déjà accompli deux fois l’aventure (platinés sur PS4 et PS5) et commencé une troisième aventure dans sa version Nintendo Switch 2, la lecture de cette analyse m’a permis de comprendre plus précisément pourquoi je suis devenu aussi obsédé par Cyberpunk 2077 et m’a permis de poser des mots sur certaines de mes émotions, nées de mes multiples heures passées à arpenter Night City. Ce que l’auteur a réussi à faire, d’abord pour lui même, l’a fait pour un amoureux d’un univers, d’un monde, d’une philosophie de vie. De pouvoir faire les choses autrement. En renversant la table si son contenu ne nous plaît pas. De venir en aide aux gens si on le souhaite ou tout simplement d’agir avant tout pour sa trogne. Merci Matthieu Boutillier, mon choom, ton analyse accompagne admirablement bien l’œuvre que tu aimes profondément, que j’aime profondément et qui nous a réunis, pourtant si éloignés l’un de l’autre, que seule Night City a réussi à rassembler. Bravo à toi et merci pour cette lecture si philosophique, à ta manière, du chef d’œuvre incontestable qu’est Cyberpunk 2077.
