Sorti initialement au Japon en septembre 2019, YS IX Monstrum Nox, nouvel épisode de la saga YS, a finalement réussi à faire son entrée sur Playstation 4 le 5 février dernier sur notre vieux continent. Il est également attendu en juin prochain sur Nintendo Switch. Licence vieille de plus de 30 ans, YS IX propose une nouvelle aventure du célèbre Adol Christin une nouvelle fois racontée par Nihon Falcom (également connus pour les Legend of Heroes).
Première découverte de la licence en ce qui me concerne, je tiens à remercier Koch Media France pour l’envoi du jeu et l’opportunité de vous proposer mon avis sur ce nouvel opus, très attendu par les fans.
YS IX ou comment proposer une aventure originale. Peut-on estimer que la saga est inépuisable? Générique de fin atteint après plus de 30h de jeu, je vous livre enfin mon avis sur cet énième épisode.
Monstrums, the time is nigh
Sans tergiverser, YS IX nous plonge vite au cœur de son scénario qui s’annonce des plus mystérieux. Nous rencontrons Adol Christin, célèbre aventurier, et son ami, Dogi, aux portes de Balduq, ville en Gllia. Une ville connue pour sa célèbre prison. Alors que les deux compagnons s’apprêtent à faire escale en ville, Adol est vite appréhendé, la faute à sa réputation d’aventurier qui lui vaut d’être toujours au mauvais endroit au mauvais moment et est sans tarder emprisonné dans cette prison qui recèle bien des secrets. Mais sa captivité n’est de courte durée puisqu’il réussit à s’échapper de sa cellule. Alors que la porte de sortie n’est qu’à quelques pas, il croise Aprilis, une mystérieuse femme, qui le transforme en Monstrum, et le dote de pouvoirs spectaculaires. C’est alors qu’Adol va vivre une aventure inoubliable durant laquelle il devra s’allier aux autres Monstrums pour combattre durant la Nuit de Grimwald, un monde parallèle auquel seuls ces êtres « élus » peuvent avoir accès.
Mais YS IX Monstrum Nox ne compte pas s’arrêter à tant de simplicité et promet un scénario hors du commun ampli de mystères et de secrets. Sous le signe de différends politiques, coutumes ancestrales, croyances religieuses, et j’en passe, Adol et sa bande sont bien décidés à combattre le Mal qui règne à Balduq. Palpitant, passionnant, parfois même déroutant, YX IX ne manque pas de semer la confusion pour proposer un chapitre final fascinant, qui n’oublie pas de lever le voile sur la multitude de questions qui ont traversé notre esprit toutes ces heures durant.
Si le scénario passionne, il faut néanmoins faire preuve de patience et être un minimum mordu de lecture. Car cet épisode (probablement à l’image de ses prédécesseurs) se veut être bavard, très bavard. La routine pour tout jeu qui veut être placé dans la catégorie RPG mais il faut savoir qu’YS IX est incroyablement silencieux, et manque parfois de dialogues parlés. Un aspect qui peut casser un peu le rythme de l’action et du scénario en général mais aussi notre concentration. Cette trentaine d’heures de jeu ne se veut pas avare en informations à ingurgiter et à retenir. Et cela vaut autant pour la quête principale que pour les missions annexes, qui, pour beaucoup, apporteront leurs lots de début de réponses à nos questionnements. Vous êtes prévenus.
Quoi qu’il en soit, YS IX Monstrum Nox propose une narration incroyable, menée par une bande de Monstrums tous plus attachants les uns que les autres, au caractère bien trempé pour la plupart, à l’histoire arrachante, et le seul fait de voir le générique de fin défiler fend le cœur tant on ne veut pas nous en séparer.
Furens turma
Mais si la narration peut parfois s’avérer un poil longuette, sa jouabilité et sa maniabilité en sont tout autre. Furieusement nerveux et dynamique, jouer à YS IX est un vrai régal. Orienté action-RPG, les combats font mouche et prouvent leur efficacité une fois les mécaniques apprivoisées.
Des compétences uniques à chaque personnage (au nombre de 6 jouables), des attaques chorégraphiées aux petits oignons, YS IX Monstrum Nox prouve qu’il ne faut pas en faire 3 tonnes pour atteindre l’objectif premier: le plaisir de jouer. Et dans son infinie simplicité, à contrario de ces confrères RPG, il n’oblige pas les longues phases de farm pour atteindre un certain niveau face à un boss. Son contenu principal et secondaire suffit à vous mettre à niveau d’emblée si tant est que vous ne fuyez pas les combats pour autant. Il ne faudra cependant pas lésiné sur les différents objets utilisables en combat qui vous sortiront à coup sûr d’un faux pas ou encore des différents alliés qui vous apportent leur soutien dans bien des domaines pour ne pas flancher dans les Nuits de Grimwlad. En revanche, attention à la caméra parfois en roue libre.
On peut lui reprocher néanmoins un déroulement parfois trop « dirigé », linéaire, surtout dans son level design en couloir qui manque parfois de subtilités. Outre Balduq et sa prison, nous sommes amenés à maintes reprises à quitter ces murs et appelés à exploration de zones plus ouvertes et plus vastes. Mais malgré cet élan de liberté, leur intérêt est moindre de par l’absence d’activités une fois les objectifs principaux accomplis.
Un chouïa daté
Un character design manga-ifié, des plaines à pertes de vue, une ville rappelant l’époque médiévale, sans aucun doute il s’agit bien d’un jeu purement japonais. Dans le fond magnifique, et pourtant ce neuvième épisode souffre d’un certain retard graphique, tant par sa sortie initiale en 2019 que par son moteur qui mériterait une remise au goût du jour.
Si cela n’entache absolument pas l’expérience globale et l’aventure unique qu’il propose, on peut regretter qu’il n’ait pas été plus joli. Car si ses décors appellent à l’admiration, ses environnements vides et ses textures datées peinent à nous convaincre qu’il s’agit d’un jeu de la génération qui s’achève à peine. Quelques cinématiques font leur travail de nous en mettre plein les yeux, mais l’ensemble de la mise en scène reste très discrète pour ne pas dire trop timide.
On lui accorde néanmoins sans problème une ambiance visuelle certaine dans les Nuits de Grimwald qui m’ont fascinée ainsi que son ambiance sonore des plus réussies grâce à sa bande originale rythmée et envoûtante.
Si vous avez tenu la lecture jusqu’ici, vous ne serez certainement pas passés à côté des nombreux défauts que je peux reprocher à YS IX Monstrum Nox. Une histoire certes passionnante mais parfois longuette, graphiquement daté, une quête linéaire, bref rien qui puisse véritablement attiré le commun des joueurs. Et pourtant, alors que je voyais le générique de fin défilé sous mes yeux, je me rendais compte à quel point je n’étais pas réellement prête à ce que ça s’arrête. Je n’étais pas prête à me séparer de tout ce petit groupe attachant, je me remettais encore de mes émotions quant aux réponses qu’on venait de m’apporter. Car finalement, si YS IX est imparfait, il assume son rôle de jeu de niche loin d’être fait pour tout le monde mais qui contentera avec brio les joueurs qui lui laisseront sa chance. Malgré ses défauts, il n’a pas manqué de s’approprier une ambiance qui lui est propre, liée aux Nuits de Grimwald, aux mystères autour de Balduq et de sa prison, et à l’histoire de chacun de ses personnages. En tout cas, il fut pour moi un très beau moment vidéoludique.
Les plus
- Une histoire originale et passionnante…
- Un gameplay nerveux et dynamique…
- Graphiquement joli…
- Un terrain de jeu généreux…
- Les Nuits de Grimwald et le rôle des Monstrums
- Aprilis, son charisme et sa classe, un véritable coup de cœur pour ce personnage
Les moins
- … parfois trop silencieuse et longuette
- … la caméra qui fait parfois ce qu’elle veut
- … mais daté
- … bien que dirigé
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