Je ne pensais plus ça possible, mais le 23 décembre dernier j’ai trouvé ce qu’on appelle communément mon GOTY, mon jeu de l’année 2017. Arrivé le 1er décembre sur nos petites Nintendo Switch, Xenoblade Chronicles 2 nous promettait monts et merveilles. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point.
Si je ne m’étais jamais vraiment intéressé au cas Xenoblade auparavant, mon amour profond pour la Switch a fait changer la donne. 80h et 70 niveaux plus tard, me voilà en extase totale devant ce nouvel épisode qui m’en a fait voir des vertes et des pas mures.
Comment Xenoblade Chronicles 2 a-t-il réussi à se démarquer? Notez que mon avis se base sur l’état du jeu avant sa mise à jour du 22 décembre.
Les lignes qui suivent seront entièrement sans spoilers, vous pouvez continuer de lire sans vous soucier de savoir si je vais vous révéler un fait crucial ou non.
1. Un ascenseur émotionnel
Si je devais définir Xenoblade Chronicles 2 et son scénario en un seul mot, ce serait: gargantuesque. Les premières heures de jeu ne servent qu’à prendre le gameplay en main au détriment du scénario qui peine à véritablement se dévoiler, mais une fois qu’il s’est mis en place, c’est une explosion d’émotions.
Nos aventures prennent place sur le monde d’Alrest où les hommes et les créatures sauvages cohabitent sur les Titans. Nous incarnons Rex, un jeune garçon dont le métier de récupérateur d’objets dans les profondeurs de la mer de nuages ne suffit pas à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Jusqu’au jour où un gros contrat lui est proposé. Et pour mener à bien sa mission il devra s’allier aux membres de Torna. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Contre toute attente, il va devenir Pilote d’une Lame, Pyra, l’Aegis. Leur mission est d’atteindre l’Elysium, l’arbre-monde, là où les Lames furent créées. Mais Rex est loin d’imaginer la grandeur du pouvoir de sa Lame, de ses alliés et celui de ses adversaires.
Une fois les grandes lignes des didacticiels passées, l’histoire de Rex et Pyra se veut épique et la plume de Tetsuya Takahashi est éblouissante de talent. Elle a été une grande surprise pour moi et une somptueuse découverte d’un univers qui m’était inconnu. Chaque chapitre trouve son importance en amenant son lot de révélations. De bout en bout, aucun passage, aucun événement n’est laissé au hasard, et Xenoblade Chronicles 2 ne nous laisse pas sans réponses. Prenant, il a su trouver les mots pour me mettre dans tous mes états et s’est révélé être un ascenseur émotionnel fabuleux.
Si la continuité des chapitres se concentrent sur l’objectif de l’équipe de Rex, nous trouverons fort bien notre compte en matière de narration et en diversité. Chaque personnage a son histoire, souvent déchirante, qui nous pousse finalement à tous les aimer et à s’y attacher.
Oui, Xenoblade Chronicles 2 a été ma plus grosse claque narrative de cette année et ce jusqu’à la dernière phrase, la dernière image. Certaines rumeurs m’ont indiqué que je n’avais pas eu la vraie fin et pourtant même celle que j’ai eu m’a véritablement comblée. Et il est rare aujourd’hui qu’une fin me convienne. Jusqu’au bout, Xenoblade Chronicles 2 m’a épatée par son message, par sa profondeur et les émotions qu’il dégageait. Tous les défauts du monde ne pourront aller contre une histoire qui vous prend aux tripes, vous subjugue et est totalement addictif.
Si un univers et une mise en scène sont énormes, ils ne sont rien sans une ambiance et une bande son pour les faire réellement vivre et leur donner un sens. Et le titre de MonolithSoft s’en sort une fois encore à merveille. Tant de merveilleuses mélodies qui résonneront dans le feu de l’action.
2. Des hauts et des bas
Une des plus grosses déception du titre sera sa qualité graphique. En ce qui me concerne, la Nintendo Switch est avant tout une console portable, c’est donc en mode nomade que je me suis lancée sur ce Xenoblade. Et je n’aurais jamais pensé dire ça un jour, mais il vaut mieux y jouer sur télévision.
Si son univers, lui, est irréprochable de par sa densité et la diversité de ses paysages, la maîtrise de la petite portable reste à désirer. Sans être foncièrement repoussant, on ne manquera pas de voir inlassablement l’aliasing qu’il soit des personnages et de certains objets du décors.
Heureusement, il se rattrape nettement sur télévision et montrera une beauté bien réelle. Malgré tout, je me suis faite à cet aspect plus brouillon du titre et ait terminé mon aventure en portable.
Si au delà de ça les plaines et autres villages que vous arpentez des heures durant ne manqueront pas de vous surprendre malgré tout, on peinera tout de même beaucoup de choses à redire sur le level design qui vous fera parfois vous perdre et vous faire tourner quelque temps avant de trouver le chemin correct vers votre prochaine destination. Cela a été mon cas à de nombreuses reprises où je me perdais et ne trouvais pas le chemin adéquat me poussant à simplement me laisser tomber (en espérant survivre à ma chute) pour me retrouver au bon niveau pour la boussole. Certes, cela a compliqué certaines choses et à cassé un peu mon avancement et mon engouement, et pourtant c’est un défaut qui m’est passé bien au dessus de la tête tant ses innombrables qualités ont repris les choses en main.
Autre petit désagrément qui saute aux yeux, la perte très claire de fluidité, notamment en combat, lorsque les attaques s’enchaînent et l’affichage des dégâts s’affichent que nous aurions préféré ne pas avoir à remarquer sur ce type de jeu.
3. L’habit ne fait pas le moine
Ma première réaction quand j’ai joué pour la première fois à Xenoblade Chronicles 2 a été: mais que leur est-il passé par la tête? Son gameplay est à première vue très déroutant puisque les attaques de notre personnage sont automatiques. Si vous êtes assez prêt de vos adversaires, il attaquera tout seul. Mais au fil des heures, ce mode auto s’est avéré n’être qu’un leurre pour cacher toute la complexité de la jouabilité.
Il ne suffit pas d’attendre que le combat se finisse tout seul. Tout d’abord devrez apprendre à maîtriser vos Arts, des attaques spéciales qui permettront bien souci de prendre l’avantage dans vos combats et qui serviront à recharger les attaques de vos Lames du niveau 1 à 4. Voilà pour le côté le plus simple des combats.
En bon J-RPG qui se respecte, nous retrouvons des mécaniques typiques tels que les rôles (soigneur, attaquant, ou tank). Mais il faudra également apprendre à utiliser tous les aspects du gameplay et notamment les différents sociogrammes (autrement dit, les arbres de compétences) des membres de votre équipe et ceux de vos Lames. Rome ne s’est pas faite en un jour, et comprendre et maîtriser ce Xenoblade ne se fera pas en un claquement de doigt. Et si vous ne maîtrisez pas le gameplay ou si vous avez négligé un aspect même infime le moindre combat et notamment ceux contre les boss peut devenir une prise de tête. Ne lésinez donc pas sur une lecture attentive des explications.
Xenoblade Chronicles 2 ne manquera pas de faire ressortir le fin stratège qui est en vous notamment contre les créatures puissantes et autres adversaires coriaces (toujours aucun spoil en vu). Il faudra comprendre comment infliger des malus et utiliser à bon escient les débuts d’enchaînements, les attaques ultimes de l’équipe entière mais qui pourraient vous être fatals si toutefois vous n’êtes pas sûrs de vous.
En bref, la multitude de facettes du gameplay permettront bien vite d’oublier le côté assez « mou » et redondant du mode automatique des attaques.
Xenoblade Chronicles 2 peut évidemment diviser. Tout le monde n’adhérera pas à son univers, à ses personnages, à certains problèmes graphiques ou à certains déplacements rigides. Pour ma part, il est bien au dessus de ce à quoi je m’attendais. J’étais loin de m’imaginer qu’il allait être mon top 1, mon coup de cœur ultime. Malgré ses défauts, bien souvent trop énormes pour les laisser passer, il est incontestablement une petite pépite qui m’a scotché pendant 80h et qui, même une fois fini, vous murmure à l’oreille de le relancer sans cesse pour approfondir l’aventure grâce à son contenu titanesque. Certaines quêtes annexes manqueront d’inspirations et pourtant je peine encore à ne pas me remettre dessus. Vous posséder une Switch, vous aimez les J-RPG de talent, et êtes un mordu de scénarios écrit avec le cœur, Xenoblade Chronicles 2 doit être vôtre.
A partir d’ici, je vous conseille de vous arrêter si vous ne souhaitez pas être spoilé par mes captures d’écrans. Certaines sont anodines mais d’autres vous dévoileront des choses, des personnages qu’il est préférable de découvrir par vous-mêmes. Cette galerie n’est que pour le plaisir des yeux mais à vos risques et périls.
2 thoughts on “[Avis] Xenoblade Chronicles 2: J’ai trouvé mon grand gagnant”