Depuis quelques semaines, on peut dire que je dépoussière le PlayStation VR qui étoffe sacrément son catalogue de nouvelles expériences. Si certaines m’ont relativement déçue, une nouvelle vient s’ajouter à mes coups de cœur de l’année: Moss.
Annoncé en grandes pompes à l’E3 l’année dernière à la conférence PlayStation, ce nouveau jeu en réalité virtuelle a titillé notre curiosité. Aujourd’hui, il s’est frayé son bout de chemin jusqu’à nos pupilles. Si pour nous, joueurs, il ne s’agit que d’une nouvelle aventure pour faire chauffer nos casques, l’enjeu de sa sortie était bien plus important pour ses créateurs, Polyarc Games, qui vient de signé son premier grand pas dans le jeu vidéo et la réalité virtuelle.
J’aimerai remercier Julien Chièze pour son concours et le dieu de l’aléatoire qui me l’a fait remporter il y a quelques jours, sans oublier Polyarc Games.
1. Étroitement liés
Dès les premières minutes, Moss intrigue. Nous nous trouvons dans une bibliothèque (ou est-ce une cathédrale?) dans laquelle la seule interaction possible est avec un étrange livre posé sur un pupitre juste devant nous. Les premières images apparaissent, mettant en place le conte qui est sur le point de nous être raconté.
Pas de princes ni de princesses, mais une petite souris du nom de Quill qui a fait resurgir le passé un peu malgré elle. Alors qu’elle vaquait à ses occupations, elle trouve un étrange fragment lumineux, une relique ancienne, réveillant le plus grand Mal que son royaume ait pu connaître, Sarffog. C’est ainsi que débute notre incroyable aventure aux côtés de la petite héroïne. Nous, joueurs, incarnons un Lecteur. Si le terme est à première vue à prendre au sens propre par le contexte du jeu, la métaphore est bien plus profonde qu’elle n’y paraît. Tout au long de l’histoire, nous créons un lien indéfectible avec la petite Quill, devenant son protecteur, son guide.
En tournant les pages de ce livre enchanteur, nous découvrons une expérience prenante (un peu trop), et nostalgique. De plateformes en énigmes, la quête de Quill nous transporte. Et si le niveau du baromètre de la mignonnance de notre personnage principal y est pour beaucoup, il faut bien le dire, toute la magie de Moss se trouve ailleurs.
2. Une VR révolutionnaire?
La particularité de la réalité virtuelle est son immersion incroyable, le fait d’être le personnage principal et de vivre chaque instant comme si tout autour nous semblait réel. De ce fait, la VR, la plupart du temps, utilise la vue à la première personne, parfois même à en abuser. Moss, lui, innove, que dis-je, révolutionne.
L’immersion ne doit-elle vraiment se limiter qu’à des FPS? Aujourd’hui, nous avons enfin la réponse: non. Et Moss nous le prouve, l’assume et le crie haut et fort.
Pour cause, l’aventure de Quill controverse totalement tout ce dont on nous a habitué. En tant que Lecteur, observateur et protecteur, FPS il y a, mais le plus de clair de notre temps passe par le contrôle de Quill dans un mélange de 2D et de 3D tout à fait exquis et uniquement à la manette, non possesseurs de PS Moves ceci vous était adressé.
Où en étais-je? Moss dans son élan d’une nouvelle vision de la VR propose une double jouabilité simple et très complète. Double? Je vous parlais de notre rôle de Lecteur. Polyarc Games ne s’est pas contenté de nous intégrer en tant qu’observateur du conte mais nous donne un rôle primordial dans l’accomplissement de la quête de la petite rongeuse que je ne voudrai spoiler. Quant au contrôle de Quill, il est intuitif, certes sans grande faille mais qui rappelle fortement les grands noms des jeux de plateformes et puzzle games. L’alliance de ces deux gameplay intensifie clairement l’expérience, vous obligeant parfois à les utiliser simultanément pour atteindre votre but.
Le tout avec une véritable immersion que nous n’aurions pu imaginer. Celle qui nous donne envie de passer la tête par dessus le décor et zieuter les moindres recoins.
Pour peu que vous soyez sensibles aux effets de la VR, il est important de mentionner l’extrême douceur du jeu pour notre bien-être. Pensé de façon à ne pas avoir à bouger incessamment la tête, Moss se veut tendre et ne provoque aucune nausée et autres maux auxquels nous pourrions être sujets.
3. Un grand pouvoir
Si vous avez suivi mes derniers avis VR, je vous parlais de mon ressenti quant à l’effet de linéarité des rendus graphiques de cette technologie. En effet, plus je joue en VR plus j’ai l’impression que technologiquement cela à du mal à avancer. La faute de la PS4? De la résolution du PSVR? Dans son infinie simplicité, Moss n’est pas une exception.
Quoi que…
Moss peut être qualifié de magnifique. Par son univers attendrissant plein de surprises. Par son level design raffiné. Par la douceur de sa narration.
L’imagination de ses créateurs semble n’avoir eu aucune limite pour nous proposer une expérience unique. Des couleurs vives, des niveaux variés, d’un petit village accueillant au château plongé dans les ténèbres, Moss est doté d’un univers qui lui est propre et qui enchante. Quelque part, malheureusement.
4. Quill? Quiiiiill!!
S’il y a bien une chose dont je suis sûre que vous ne me contredirez pas c’est bien sur l’addiction à certains jeux. Quand on est au cœur d’une aventure qui nous tient en haleine et que l’on apprécie, la notion du temps disparaît totalement. Et c’est le cas avec Moss. Jusqu’à ce que l’on atteigne les crédits de fin, que l’on relâche la fixation de notre casque pour faire face à la dure réalité. L’aventure ne se finit qu’en 3 heures à peine.
En soit, l’expérience est complète. L’entremêlement de casses-têtes et de combats s’en sort à merveille mais malgré un fantastique moment passé aux côtés de Quill, si on pense avec notre porte-monnaie, c’est beaucoup trop court et ces quelques mots suffiront à en refroidir certains d’entre vous et vous pousser à patienter.
Ceci étant dit, mon petit doigt me dit que le studio n’en a pas fini avec les aventures de Quill et son Lecteur.
Moss est un réel coup de cœur, une petite brise d’air pur dont la réalité virtuelle avait besoin. Loin des sursauts et des armes à feux, cette courte mais intense aventure nous prouve que l’immersion peut être là où on l’attend le moins. Une histoire digne des contes de nos enfances, la façon dont 2 âmes créent des liens et interagissent l’une avec l’autre suffisent à faire de Moss une sorte de mini chef d’œuvre. Pour un premier cru, Polyarc Games fait preuve d’un talent énorme pour faire chavirer nos cœurs malheureusement coupé dans son élan par une durée de vie moindre. Malgré tout, la réalité virtuelle sur PlayStation 4 semble s’être trouvé un nouvel horizon à explorer.
Et voici le mot de la fin…
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