Alors que Breath Of The Wild s’apprête à souffler sa quatrième bougie en mars prochain, Nintendo n’en a toujours pas fini avec l’épisode canonique de sa console hybride que l’on ne présente plus: la Switch. Les années passent et le dernier épisode des aventures de Link reste gravé dans nos mémoires tant les souvenirs qui s’y raccrochent sont indélébiles. Alors qu’une suite est belle et bien prévue, dans la logique des choses, cette année, Big N, aux côtés de Koei Tecmo et Omega Force, nous ont concoctés une préquelle du nom d’Hyrule Warriors L’Ere du Fléau, histoire de nous faire patienter un peu. Une préquelle qui nous raconte ces fameux faits qui se sont passés 100 ans avant Breath Of The Wild.
Hyrule Warriors L’Ere du Fléau, un épisode nécessaire à l’univers de Breath Of The Wild? Contre toute attente, je me suis lancée corps et âme dans cette nouvelle aventure au royaume d’Hyrule, en ces premiers jours de 2021.
Oui mais en fait non
« Depuis les temps les plus reculés, l’histoire de la famille royale d’Hyrule est intimement liée à celle du Fléau, ce monstre que l’on nomme Ganon…
Mais à présent, tu dois savoir. Je vais te raconter ce qu’il s’est produit il y a un siècle… »
C’est ce que nous promettait le trailer d’annonce de ce nouveau Hyrule Warriors, et si dans une certaine mesure c’est le cas, la vérité est que Koei Tecmo et Omega Force se sont permis quelques libertés scénaristiques, ne correspondant pas tout à fait (du tout) avec ce que nous racontait en son temps Breath Of The Wild, les incohérences sont au rendez-vous, poussant ainsi son titre hors de la course de la timeline officielle de ce dernier. Pourquoi? Probablement pour qu’il se suffise à lui-même.
Le Fléau est sur le point de revenir et mettre à feu et à sang le royaume d’Hyrule, ses habitants, ses soldats et ses souverains. Qui pouvait le prédire? Personne. Mais grâce à un petit « robot » Gardien venu du futur, la princesse Zelda et Link, simple chevalier de la garde d’Hyrule, peuvent prendre les choses en main à temps et sceller le Fléau une bonne fois pour toutes avant qu’il ne détruise le royaume tout entier. Mais pour se faire, il faudra compter sur l’éveil du pouvoir de la Princesse, les 4 Prodiges et leurs créatures divines, et trouver le Chevalier Purificateur qui saura retirer l’épée de Légende de son rocher (il n’est jamais bien loin celui là).
Alors que le scénario de Breath of The Wild se voulait très discret et amenait ses joueurs à explorer de fond en combles les plaines d’Hyrule pour avoir un tant soit peu de réponses à leurs questions, Hyrule Warriors L’Ere du Fléau se comporte quant à lui comme un jeu d’action aventure pur et dur. Un début, un milieu, une fin (on me dit dans l’oreillette qu’il y en aurait même 2), des cinématiques en veux tu en voilà, il sait se démarquer de sa « suite » de bien des manières sans pour autant réussir à surprendre. Chaque scène est quasiment évidente et pourtant il sait convaincre et réussit même à amener une certaine profondeur dans la personnalité de ses personnages (jouables ou non) et dans leurs relations entre eux tout en se concentrant particulièrement sur Zelda (qui pleurniche un peu trop à mon goût mais soit).
Le scénario principal se découpe en une vingtaine de missions principales racontant ainsi comment toute la troupe s’est réunit et a unit ses forces pour vaincre Ganon, le toute en une quinzaine (voire une vingtaine) d’heures sans se soucier du reste. Le minimum syndical me direz vous mais Hyrule Warriors compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Un contenu pantagruélique
Si L’Ere du Fléau s’est défait des nombreux modes traditionnels des Musô, il n’en reste pas moins très, très (trop?) riche en contenu. Si le scénario principal ne prend « que » 20 missions, son contenu secondaire peut être sans mal qualifié de pantagruélique. Je vous laisse juger par vous-mêmes.
A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai terminé pas moins de 110 quêtes secondaires uniques, et il m’en reste encore un sacré paquet à faire. Quant à leur intérêt, elles s’avèrent nécessaires pour être fin prêt au moment fatidique. Ces courtes quêtes servent entre autres à se familiariser avec le gameplay de chaque personnage jouable (j’en ai débloqué 16 sur 18), les monter de niveau sans passer par la dépense des précieux rubis, de collecter des matériaux nécessaires à leur évolution (nombre de cœurs, nouveaux combos, jauges spéciales). En somme un contenu immense pour palier à l’absence des différents modes habituels.
Mais au delà de tout ça, soyons honnêtes, tout cela en résulte une aventure très répétitive, c’est d’une part le genre qui veut ça, d’autre part c’est aussi et surtout très démoralisant arrivé à un certain nombre d’heures. Une mission principale terminée en débloque une multitude de secondaires. De mon côté, je me débrouillais pour faire tout le secondaire avant de passer à la prochaine mission principale et surtout je tentais au mieux de ne pas avoir à refaire les mêmes missions en boucle pour éviter de trouver tout ça trop redondant. Car si le 100% vous appelle, on avoisine presque la centaine d’heures pour tout boucler. C’est alléchant, c’est plaisant, au prix malheureusement de toujours faire la même chose.
Malgré tout, arpenter de fond en comble le royaume hylien devient vite chronophage, à y perdre toute notion du temps qui passe, tant, malgré cet aspect répétitif, on se prend vite au jeu de tout accomplir.
Pour Hyrule!
A l’image des nombreux « Warriors », Hyrule Warriors L’Ere du Fléau est un Musô, ou Musou, dans lequel le but est de prendre des bases, combattre des boss, mais surtout de venir à bout de milliers d’ennemis. Un genre qui se prête parfaitement à ce qu’il nous raconte puisqu’il faut bien le rappeler: Hyrule est en guerre. On croisera donc la route de milliers de Bokoblins, de centaines de Moblins, et autres créatures faisant partie du bestiaire de Breath of The Wild.
Pour autant, L’Ere du Fléau ne s’arrête pas à juste frapper dans le tas. Il faudra tout d’abord se familiariser avec les attaques de tous les personnages mais également d’autres mécaniques présentes dans le jeu phare de la Nintendo Switch. En effet, la tablette Sheikah est une nouvelle fois de la partie, nous permettant de maîtriser ses différentes attaques liées: Cinetis, Polaris, Cryonis et les bombes. De plus, Link retrouve son arc, la paravoile répond une fois de plus présente et la possibilité de se concocter quelques mets histoire de partir en grande forme au combat aussi.
Dans une moindre mesure, Hyrule Warriors nous fait également du pied pour vaquer à quelques séances d’exploration dans ses niveaux, que ce soit pour récolter des matériaux spécifiques afin de compléter les requêtes pour améliorer nos personnages ou encore trouver ces chers Korogus disséminés un peu partout.
Breath of the Wild 1.5
S’il reprend sans aucune surprise la direction artistique et le character design de Breath of The Wild, Hyrule Warriors est graphiquement et techniquement perfectible, en tout cas en mode portable, ayant fait le jeu sur Switch Lite. Aliasing, un peu de flou par ci par là, une distance d’affichage moindre, dire qu’il fait honneur à son prédécesseur serait sans doute un affront. Pour autant, il n’en est pas désagréable à l’œil. Il aurait pu être mieux sans être une catastrophe visuelle. Car cela ne m’a pas empêché de prendre au bas mot 150 captures d’écrans et de savourer une mise en scène, certes assez classique mais soignée.
Techniquement, là encore, il souffre de quelques soucis, notamment de chutes de framerate bien visibles, lorsque le nombre d’ennemis est incommensurable, lors de certaines missions assez jouissives (je vous dirais bien où, quand comment, mais vous me connaissez, j’ai pas envie de vous gâcher la surprise) ou durant certaines attaques. La routine pour les Musô qui ont parfois les yeux plus que le ventre pour toujours tenter de nous impressionner par le nombre d’ennemis affichés en même temps.
Alors que je ne partais que pour l’essayer, je me suis prise au jeu d’Hyrule Warriors L’Ere du Fléau. Link, la direction artistique de Breath of The Wild, les prodiges, et le genre Musô, tout y était pour que finalement j’y passe plus de 30h, termine l’histoire et accomplisse une foultitude de missions secondaires. Si l’appât du scénario de ce qui s’est passé il y a 100 cent ans est là, le tout et surtout la fin laisse un goût amer d’une certaine déception face aux libertés scénaristiques, sans pour autant réussir à ne pas l’aimer. Car malgré tout, Hyrule Warriors scotche, tant par son contenu que par sa mise en scène soignée. On regrette qu’il ne soit juste pas « plus »: plus beau, plus stable, plus diversifié dans son contenu, plus fidèle à l’histoire originale et pourtant on y passe des heures durant, l’envie de le finir à 100% est là, le temps beaucoup moins. S’il n’est pas le Breath of The Wild 2 que l’on attend tous, sa consonnance d’épisode « Zéro » aidera sans mal les plus impatients.
Les plus
- Ses airs de Breath of The Wild, toujours un plaisir de les contempler…
- Le genre Musô qui colle parfaitement au fond de cet épisode
- Un gameplay riche, bourré de mécaniques diverses
- Le contenu pantagruélique
- Une durée de vie plus que satisfaisante
- La profondeur de certains personnages
Les moins
- … parsemés néanmoins de quelques chutes de framerate
- Zelda, arrête de chouiner !
- Un contenu parfois indigeste et démoralisant
- Quelques libertés scénaristiques qui l’enlève d’emblée de la timeline
Très bon test. Et pour les avoir atteints, je confirme la centaine d’heures nécessaires pour le 100%. A ce jour il me reste encore quelques Korogus à trouver mais j’ai tout débloqué et tout fini à côté
Merci pour ton retour. On m’a parlé de 80h mais je doutais que les 100 étaient largement atteignables. J’ai pas eu le courage de poursuivre pour le moment mais si je ressens le manque de la DA de BOTW en attendant le 2, je sais que j’ai encore pas mal à clean sur Hyrule Warriors