En 2018, God of War revenait avec une nouvelle formule. Reboot mais également suite après God of War Ascension sorti en 2013, le Dieu de la Guerre du nom de Kratos a quitté Sparte pour arriver au coeur de la mythologie nordique. Cette nouvelle formule s’est propulsée au rang de jeu de l’année en 2018 à la cérémonie des Game Awards, tant elle a été acclamée par la critique. Et après un tel succès, Kratos ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin, et est revenu 4 ans plus tard, le 9 novembre 2022, dans une suite nommée God of War Ragnarök.
Attendu de pied ferme, il est temps pour moi de vous en livrer mon avis après 23h de jeu, histoire terminée ainsi que la première fin. Faute de temps, je n’ai malheureusement pas pu trop me perdre dans son contenu secondaire.
God of War Ragnarök réussit-il à surpasser son prédécesseur? A-t-il l’âme pour aspirer une seconde fois au jeu de l’année? Telle est la question.
Je rédige cet avis à partir d’une version dématérialisée sur PS5 fournie par Playstation France que je remercie une nouvelle fois pour leur confiance.
Précédemment dans God of War (attention spoilers)
Après 5 ans d’absence, nous découvrions le nouveau visage de Kratos. Un character design plus réaliste, un personnage plus humain, un monde semi ouvert dans les neufs royaumes d’Yggdrasil et des mécaniques plus orientées RPG. A ses côtés, Atreus, son fils, qu’il a eu avec Faye (Laufey), une géante (Jotünn). Malheureusement la mère du jeune garçon est décédée, et laisse pour mission à Kratos et leur fils de disperser ses cendres au plus haut sommet d’Yggdrasil. Se profile donc à l’horizon pour Kratos et Atreus, une aventure qui s’achève sur de fracassantes révélations: la mort de Baldur, fils de Freya et Odin, le nom d’Atreus aux Jötnar ainsi que l’existence d’une prophétie dont la finalité ne laisse aucun doute sur le destin du Dieu de la Guerre spartiate.
Mais pour les plus assidus, la « vraie » fin de God of War se terminait par la visite d’un homme muni d’un marteau chez Kratos et Atreus à Midgard…
God of War Ragnarök est une suite directe de l’opus de 2018, et se passe environ 3 ans plus tard. Père et fils sont toujours réunis dans leur humble demeure de Midgard. Le Fimbulvetr (le froid glacial qui annonce le Ragnarök) est déjà bien installé, mais Kratos et surtout Atreus sont bien décidés à tenter d’empêcher le cataclysme qui est sur le point de s’abattre sur les Neuf Royaumes d’Yggdrasil. Réussiront ils leur mission ou la prophétie que Kratos a vu dans la fresque 3 ans plus tôt se réalisera-t-elle?
En termes de scénario, je ne peux malheureusement pas vous en dire plus au risque de trop en dire et potentiellement vous divulgâcher certains événements malgré moi et à votre insu. Ce que je peux néanmoins vous dire, c’est que God of War Ragnarök propose un scénario, qui sur sa seconde moitié, se veut tonitruant et poignant. Car on peut le dire, les premières heures de cette suite sont un tantinet mollassonnes et poussives. Si on ne peut lui reprocher de vouloir poser les bases de son écriture et de sa narration, on déplore néanmoins certaines longueurs. Mais avec une seconde moitié aussi dantesque que celle qui nous est proposée on pourra aisément lui pardonner cette petite erreur de parcours.
Son écriture reste néanmoins maitrisée, la relation entre Kratos et Atreus est une fois de plus au cœur de cette aventure, laissant place à un jeune garçon plus mûr, certes, mais qui n’en a pas oublié sa nature d’adolescent en proie à la vérité. L’évolution de nos deux protagonistes est évidente, et on leur découvre finalement une nouvelle facette de leur personnalité. Alors que Kratos désire plus que tout oublier son passé, le jeune garçon quant à lui se révèle avec bien plus d’assurance, d’ambition et de volonté, parfois au détriment de l’éducation et les valeurs que souhaite lui inculquer son père. On se retrouve donc face à des propos et des personnages plus humains quels qu’ils soient.
En 2018, God of War a indéniablement marqué les esprits notamment grâce à sa proposition scénaristique, fortement inspirée de The Last of Us. Sa suite, malgré quelques longueurs au début, fait tout autant mouche, tant par les thèmes qu’elle aborde, l’évolution des personnages (et pas seulement Kratos et Atreus), sa mise en scène, et sa volonté à explorer la mythologie nordique au peigne fin.
Manette en main, à quoi faut-il s’attendre? Ne vous attendez pas à ce qu’il révolutionne la proposition de 2018. Les bases sont là, et alors que le reboot nous avait totalement dépaysé pour un God of War, nous nous retrouvons ici en terrain connu. La hache Léviathan dans les mains de Kratos fait son grand retour, sans oublier les Lames du Chaos. C’est un fait, les mécaniques les plus basiques de l’épisode précédent sont de retour. Mais suite oblige, God of War Ragnarök s’est attelé à nous proposer une évolution non négligeable dans son gameplay. Je pourrai en faire une jolie liste, mais une fois de plus cela risquerait de vous gâcher la surprise et je ne vous en dirai rien de plus, si ce n’est éventuellement l’apparition d’une nouvelle arme histoire de vous mettre un peu l’eau à la bouche. On retrouve également la possibilité d’ordonner à notre binôme du moment (motus et bouche cousue) d’attaquer et utiliser sa capacité spéciale tout en ayant des alliés réactifs en combat. En résulte des combats grisants et satisfaisants au plus haut point. La difficulté a quant à elle été bien mieux équilibrée notamment dans les combats de boss qui proposent aujourd’hui des « checkpoints » qui permettent de ne pas les recommencer au début. Un peu de frustration en moins ne fait jamais de mal. Cependant, je n’ai qu’un reproche à lui faire et c’est entièrement personnel: je n’ai que trop peu utilisé la hache Léviathan, préférant me perdre dans la nostalgie des Lames du Chaos, j’ai terminé le jeu en ne m’en servant que quand le jeu m’y obligeait dans les combats ou dans la résolution des énigmes.
Pour ce nouvel opus, Santa Monica a repris les mécaniques RPG-esques qu’ils avaient instaurés précédemment. On retrouve donc plusieurs arbres de compétences, ainsi que la possibilité de faire évoluer armes et armures notamment grâce au craft possible aux différentes forges des Royaumes. Tout cela reste incroyablement efficace, tant les combats et le contenu secondaire se révèlent généreux en points d’expérience. God of War se veut aujourd’hui moins punitif afin de profiter le mieux possible des différents « combos » et équipements avant la fin du jeu.
Bien que je n’ais pas exploré le contenu secondaire dans son entièreté (très loin de là), je suis néanmoins en mesure de vous dire ceci: il se veut très qualitatif en termes d’écriture tant il permet le développement du lore ainsi que l’exploration de son univers dans ses derniers retranchements. La mythologie nordique et son histoire sont omniprésentes dans ce que souhaite nous raconter le studio en passant pas les éternelles histoires de Mimir toujours aussi passionnantes. Ainsi, God of War réussit avec brio à mélanger une certaine linéarité dans son game design et exploration nous laissant bien souvent le choix de vaquer à l’histoire principale ou au contraire nous laisser nous perdre dans cette foultitude de quêtes annexes mises à notre disposition.
Visuellement… c’est absolument fabuleux! C’était déjà le cas il y a 4 ans sur nos PS4, mais aujourd’hui la nouvelle machine de Sony renforce encore plus cet effet. Vous voulez une claque graphique? God of War Ragnarök est fait pour vous. Des décors absolument somptueux ne lésinant pas sur les détails, les panoramas sont fantastiques, une photographie fabuleuse notamment dans les moments les plus intenses du jeu, des combats chorégraphiés avec minutie et précision, une mise en scène aux petits oignons, la liste est longue pour vous dire à quel point cette aventure décalque la rétine. Et une fois de plus, Bear McCreary régale avec une OST magistrale et épique qui saura vous mettre dans l’ambiance de chaque scène.
Pour ma part, j’y ai joué en mode dit « graphique », parce que je n’aime pas ou en tout cas j’ai beaucoup de mal à me faire aux 60 FPS. Quoi qu’il en soit, le jeu est d’une fluidité à toute épreuve, ne laissant place à aucune chute de framerate dans ce mode en tout cas ce qui est aujourd’hui plus qu’honorable. Et en termes de technique, le jeu se révèle quasi irréprochable: me vient à l’esprit quelques petits caprices de la caméra de temps à autres.
God of War avait réussi un retour fracassant sur le devant de la scène vidéoludique en 2018. Une nouvelle formule de gameplay et de scénario qui a séduit un très grand nombre de joueurs. Aujourd’hui, Ragnarök peut en dire autant si ce n’est que nous nous retrouvons face à une suite plus qu’à une volonté de se surpasser. Ainsi, les bases sont reprises pour être améliorées et sublimées. On retrouve un gameplay similaire qui réussit néanmoins à offrir un effet de surprise. Son scénario reste dans la lignée de son prédécesseur tout en proposant une écriture et une évolution des personnages soignées le tout dans un univers maitrisé notamment dans son contenu secondaire. On regrette cependant quelques premières heures poussives au début de l’aventure, qui dans leur volonté de poser les enjeux de la suite de l’aventure auront malheureusement un effet de longueur, fort heureusement balayé par une seconde moitié tonitruante et épique au possible!
Les plus
- Kratos et Atreus, un duo qui fonctionne toujours aussi bien
- Des nouveautés de gameplay surprenantes et grisantes
- La mythologie nordique incroyablement maitrisée
- Une véritable claque graphique
- Une difficulté mieux équilibrée et moins punitive
- Une mise en scène aux petits oignons
- Une OST qui donne la chair de poule
Les moins
- Les premières heures un peu longuettes
- La caméra pas toujours au rendez-vous
- Je n’arrive pas à m’attacher à la hache Léviathan
Merci pour ton avis ! 🙂
Dans la lignée du précédent mais avec de la fanfare en plus, donc !
Félicitations pour avoir réussi à esquiver les pièges du spoil tout en parlant des nouveaux éléments ah ah, c’est vraiment pas évident.
Et j’ai tendance à toujours préférer le mode qualité au mode performance, surtout dans les jeux d’aventure où on perd souvent en naturel de mouvement (en tout cas selon mes goûts)…
GG !