Décidément, le 27 octobre dernier a eu de quoi combler tous les joueurs. Entre sauvetage d’une demoiselle en détresse, périple au cœur de l’Egypte Ancienne et lutte contre les forces nazies, il y avait de quoi faire. Vous l’aurez compris, voici donc mon avis sur Wolfenstein 2: The New Colossus.
Wolfenstein est depuis 2014 sous l’aile aguérie de Bethesda Softworks, je remercie au passage énormément leur filiale française pour le code du jeu et le dossier de presse qui m’a été très utile à l’écriture de cet avis. Bethesda, rappelons-le, c’est Fallout, les Elder Scrolls, Doom, Dishonored (pour ne citer que quelques uns de leurs hits), en bref, l’éditeur sait choisir ses jeux et déçoit (très) rarement.
En est-il de même pour cette suite à The New Order? Le colosse peut-il encore séduire? Après l’avoir terminé, j’ai des bases solides pour vous affirmer que Wolfenstein 2 en a dans le pantalon.
1. La guerre ne meurt jamais
Wolfenstein se veut être l’un des jeux les moins conventionnels qu’on puisse croiser dans notre vie de joueur. D’ailleurs, la communication autour de la sortie du titre n’a pas été des plus soft. Mais bon, après tout la licence a toujours été connue pour être tout sauf tendre.
The New Colossus est donc la suite directe de The New Order, dans lequel nous laissions un William J. Blazkowicz pour mort. Mais ne vous inquiétez pas, Blazko le Barjo revient plus déjanté que jamais bien qu’un peu estropié.
Nous sommes dans les années 60, le Boucher a quitté notre univers, mais cela n’a pas suffit à faire capituler le nazisme. Après avoir conquis l’Europe, c’est au tour des Etats-Unis d’être sous le jouc nazi commandé cette fois-ci par Frau Engel. Non, Wolfenstein n’a rien à voir avec l’Histoire. C’est une uchronie que le studio Machinegames a imaginé. Plus grossièrement, c’est une histoire « alternative » imaginant ce qui aurait pu se produire si les forces allemandes avaient remporté la Guerre.
Le scénario de The New Colossus se veut poignant, complètement barré, et quelque peu, non, pardon, totalement bourrin. B.J, Anya, Set et compagnie sont bien décidés à faire tomber le commandement d’Engel et ses armées quel qu’en soit le prix à payer, quitte à aller chercher un peu d’aide ailleurs. L’équipe réunie au complet, elle traversera bien des épreuves pour en venir à bout de cette oppression. Et elle passera inévitablement par le recrutement de divers alliés. L’un des premiers étant celui de Grace Walker, menant fièrement la Résistance, et qui n’oublie jamais de vous balancer un pique ou deux dans la figure.
Contrairement à son prédécesseur, The New Colossus se focalisera bien plus sur ses personnages dans un scénario complètement décalé. Entre amitiés improbables, histoires passées, et plans d’attaques déjantés, MachineGames n’avaient pas menti quand il ont évoqué le désir de vouloir se concentrer sur un solo hors norme. D’ailleurs, l’expression va comme un gant à ces 15h de pur délire. Si vous êtes adeptes du second degré, humour noir, et avez un sens comique que vous êtes le seul à comprendre, Wolfenstein 2 The New Colossus est fait pour vous. Aucun doute ne doit être laissé, il fait nettement plus fort que son grand frère.
2. I want you!
A chaque mission, à chaque nouveau décor, je n’ai cessé de répéter une seule phrase: il est incroyablement beau. Et ce jusqu’à la fin. Vous me direz, on croise rarement des jeux moches chez les p’tits gars de Bethesda, mais Wolfenstein 2 a tout de même réussi à me surprendre. En même temps avec un moteur comme l’id Tech 6, il était sûr qu’il ferait des merveilles.
Quoi qu’il en soit l’univers de Wolfenstein est parfaitement maîtrisé et saura même vous proposer de belles balades typiquement américaines. De New York à la Nouvelle Orléans en passant par d’autres environnements totalement WTF, le titre a de quoi combler vos rétines.
On remarquera parfois des lieux en semi mondes-ouverts qui appelleront votre sens de l’exploration et de l’orientation. Si cela apaise nos yeux d’avoir un HUD sobre pour profiter de la vue, vous devrez être patients pour arriver à vos objectifs. La simple pression d’une touche vous guidera tout de même un peu pour ne pas trop tourner en rond.
3. Doom-like
Côté gameplay, Wolfenstein 2 ne surprendra pas plus que ça et reste dans la lignée de The New Order. Aucun reproche à faire, puisque jusqu’ici, c’est véritablement jouissif. Tuer des nazis n’a jamais été amusant? Oui. Et non. C’est l’avantage qu’il y a avec la licence. C’est principalement le décor qui nous rappelle qui nous combattons mais dans le feu de l’action (et c’est la cas de le dire), on fini par oublier qui sont finalement ces mastodontes en armures.
Et c’est là qu’est tout le talent de Wolfenstein. Alors que certains joueurs pouvaient se sentir mal à l’aise quant au fond du titre, le message, lui, est clair: on peut traiter un sujet sensible et le rendre totalement délirant si toutefois nous sommes prêts à l’accepter et le prendre tel qu’il est. Rappelons-le, Wolfenstein reste un jeu vidéo, et c’est votre sens du second degré qui fera tout le reste.
En difficulté normale, certains passages ne manqueront pas de vous donner du fil à retordre. Courir, glisser, tirer, se cacher, bref il faut se montrer plus malin et plus rapide que vos adversaires et laisser tomber une pluie de balles meurtrières pour atteindre vitre but: faire tomber la puissance allemande. Rassurez-vous la large gamme de puissance de feu démesurée vous donne de quoi faire, et dans les règles de l’art.
Je soupçonne même le studio d’avoir réussi son pari et de balancer un framerate de 60fps, le Doom qui sommeille en Wolfenstein n’est qu’à un pas. C’est incroyablement fluide et rapide, et il est souvent dur de reprendre du souffle. Cela dit, c’est tellement efficace et à l’image de ce qu’on lui demande: [insérez ici toutes les pires brutalités].
4. Un casting de folie
Ce qui vous frappera le plus dans ce Wolfenstein? Les doublages français. Non sans imperfections dans The New Order, on s’était tout de même plutôt bien habitués aux voix françaises et surtout à celle de notre ami Blazko. Le Colosse a donc changé d’intonation pour prendre celle de Patrick Poivey. Ce nom ne vous dit rien? Et bien il serait temps de vous refaire un bon film avec Bruce Willis, cela vous parlera certainement plus. Alors que les premières minutes de jeu peuvent choquer, finalement on s’y fait bien et au bout du compte j’ai trouvé que cette voix collait parfaitement à la peau de B.J.
Il me semble bien avoir également reconnu la voix de Michonne de The Walking Dead pour le doublage de Grace, effectué par Laura Zichy et même celui d’Emmanuel Karsen (Daryl de The Walking Dead, entre autres) pour l’un des derniers membres à être recruté par la bande, Horton Boone. Au final, la version française met à l’affiche du beau monde qui prendra son rôle à cœur et que j’ai trouvé très agréable. Malheureusement, concernant les doublages les goûts et les couleurs sont encore plus compliqués à maîtriser.
Wolfenstein 2 The New Colossus ne manque pas d’en mettre plein la tronche à ses personnages et à ses joueurs. Il faudra surtout garder en mémoire certains mots clés qui le définissent parfaitement: bourrin, décalé, déjanté, démesuré, barjo, jouissif. Pour vous la faire courte, après l’avoir terminé, ma conclusion est simple: c’est un pur kiffe du début à la fin. La licence sait briser les tabous avec beaucoup de talent. Ce n’est décidément pas cette fois que l’éditeur américain me décevra. Pour l’heure, Wolfenstein 2 est disponible sur PS4, Xbox One et PC, pour les joueurs Nintendo, il faudra patienter encore quelques mois, en tout cas j’espère vous avoir convaincus 😉
Je l’ai terminé hier soir. Et bordel, que ça fait du bien ce genre de jeu bien bourrin. Je te rejoins sur pas mal de point. Vraiment un bon jeu, c’est pas surprenant après The New Order qui était vraiment bien. Simplement un bon jeu, voila ^^
On est d’accord. C’est de la bombe! XD