
Respectivement sortis en 1986 et 1987 sur Famicom au Japon puis en 90 et 91 en Amérique du Nord sur NES, Dragon Quest I et II sont les tous premiers épisodes d’une des licences phare d’Enix (devenu Square Enix après la fusion avec Square, créateur de Final Fantasy, en 2003) dont le character design fut confié à Akira Toriyama (m’obligez pas à préciser qui il est, par pitié), initiant la trilogie d’Elric, complétée par Dragon Quest III en 1988 (au Japon) et 1992 (en Amérique du Nord), qui se révèle être chronologiquement le premier épisode de la trilogie. En 2024, il est donc le premier à subir le traitement HD-2D pour être suivi par ses suites cette année, le 3 novembre, soit presque un an tout pile après, sur toutes les plateformes, Nintendo Switch 2, PS4 et Xbox One incluses. Après près de 50h à arpenter les terres d’Alefgard, voici donc mon test de Dragon Quest I & II HD-2D Remake.

| Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
| Temps de jeu | 48h (15h pour le I, 33h pour le II) |
| Histoire terminée | Oui |
| Complétion totale | 32% des succès débloqués |
| Difficulté | Alternance entre facile et normal |

| Genre(s) | Action, Aventure, Solo, RPG |
| Date de sortie | 3 novembre 2025 |
| Prix (maximum conseillé) | 69.99€ |
| Plateforme(s) | PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Nintendo Switch, Nintendo Switch 2 et PC |
| Voix | Japonais, Anglais |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |
Précédemment dans Dragon Quest III
A l’aube de son seizième anniversaire, celui (ou celle, exclusive au remake) qui deviendra Elric part en quête de défaire le Roi Sorcier Baramos qui menace le royaume d’Aliahan. Une fois sa quête achevée et la paix revenue dans le royaume, la légende d’Elric restera à jamais gravée dans l’histoire des générations suivantes.
Dragon Quest I

A Alefgard, nous incarnons le descendant d’Elric, dont nous pouvons choisir le nom à notre guise. Alors que le mal fut terrassé par le légendaire combattant des années auparavant, un nouvel ennemi diabolique fait surface, portant le nom de Lordragon. A l’image de notre ancêtre, la paix de la région repose sur nous, notre courage et notre héroïsme.
A l’instar de Dragon Quest III, l’histoire de Dragon Quest I se révèle très classique et simple: un mal qui terrifie le monde, un héros pour l’éradiquer et rétablir l’ordre, le tout sans se détacher de ce postulat. Autrement dit, l’impression de redite et de répétitivité est bien présente, à la différence près qu’ici on incarne le descendant d’Elric qui a tout à prouver pour faire honneur à sa lignée. Pour autant, on reste happés par son univers et sa narration, bien qu’assez minimaliste pour le genre moderne.

Côté gameplay, là encore, Dragon Quest I reprend les bases de son prédécesseur, un RPG en tour par tour avec ce qui se fait depuis la nuit des temps. La grosse différence? Alors que nous étions accompagnés dans le jeu précédent par 3 coéquipiers, vous êtes ici seul, avec vous et vous-mêmes. Vous imaginez donc la suite: le jeu s’avérera souvent impitoyable en termes de difficulté notamment face à plusieurs ennemis (une nouveauté dans le remake). Fort heureusement la série de remake initiée par Dragon Quest III a introduit un nouveau mode de difficulté: le mode Draconnet. Un mode facile pour ne pas dire très facile, permettant donc de ne pas s’arracher les cheveux et mordre la poussière à chaque rencontre. Un mode que j’avais déjà utilisé dans Dragon Quest III et dont le même petit grief revient: l’impossibilité de mourir. Autrement dit, aucun juste milieu n’est proposé pour nous permettre de nous investir dans le système de combat à notre rythme. Seule alternative pour tenter de s’en sortir au mieux: le farming à outrance dans des combats aléatoires qui reviennent bomber le torse tant leur fréquence reste bien souvent indigeste.


© ARMOR PROJECT/BIRD STUDIO/SPIKE CHUNSOFT/SQUARE ENIX
Si le jeu nous propose une nouvelle fois de choisir entre un marqueur de quête visible ou son absence en début de jeu, il ne faut pas pour autant s’attendre à une quête foncièrement linéaire et dénuée d’exploration. Celle-ci se révèle primordiale pour l’aspect RPG du titre, qui nous permettra surtout d’apprendre de nouveaux sorts grâce aux parchemins uniques mais aussi de s’adonner à quelques quêtes secondaires venant étoffer un peu l’expérience de jeu.
Concernant sa durée de vie, Dragon Quest I est un jeu assez court pour le genre: comptez entre 10 et 20h pour en voir la fin, selon votre façon de jouer, et votre propension à explorer et/ou farmer.

Dragon Quest II

Une fois le mal de nouveau terrassé, on reprend (presque) les mêmes et on recommence pour une nouvelle aventure. Dragon Quest II prend place plusieurs générations après les événements de Dragon Quest I. La lignée d’Elric s’est élargie à plusieurs descendants parmi lesquels 4 cousins, dont notre personnage principal, le prince de Médiévande, dénué de toute connaissance de la magie, le prince et la princesse de Cannock (une nouvelle recrue dans le remake) et la princesse de Ruisselune, royaume détruit par le terrible Kaos. Leur quête sera donc de terrasser ce nouvel ennemi tout en marchant dans les pas de leur ancêtre.

A mon sens, Dragon Quest II est scénaristiquement le plus abouti de la trilogie puisqu’explorant en profondeur tout son univers. Dragon Quest II est un savant mélange de ses prédécesseurs tout en apportant de nouveaux pans d’histoire marqués par quelques rebondissements qui permettent d’étoffer le lore. Autrement dit, Dragon Quest II est un jeu d’une incroyable générosité et richesse scénaristique bien que sa narration reste minimaliste, à l’instar de ses prédécesseurs, tout en maitrisant son rythme avec brio.
Manette en main, il se voit également plus clément: on quitte la solitude du premier pour reprendre possession d’une équipe de 4 personnages, tous descendants d’Elric. La petite particularité étant que l’un d’entre eux, notre personnage principal, se voit dénué de toute forme de magie quelle qu’elle soit pour se concentrer sur sa force brute à l’arme. C’est ainsi qu’il instaure un système de rôle naturellement permettant par exemple d’avoir un soigneur bien défini mais ne reprend (malheureusement?) pas le système de jobs/classe de Dragon Quest III pouvant ternir son image de dernier jeu de la trilogie chronologiquement (rappelons toutefois que Dragon Quest III était sorti après les 2 jeux précédents à l’époque, justifiant donc des mécaniques plus avancées).


© ARMOR PROJECT/BIRD STUDIO/SPIKE CHUNSOFT/SQUARE ENIX
L’exploration de cet épisode se voit également plus approfondie. En terre ou en mer grâce au retour de notre navire, il nous donne également la possibilité d’explorer les fonds marins permettant donc à son monde d’être le plus vaste à arpenter et explorer.
Il se voit également mieux équilibré en termes de difficulté, tout en ayant ses quelques pics obligeant parfois à devoir succomber au farm pour être mieux préparé notamment contre certains combats de boss. Cela étant, j’ai ressenti que le jeu me résistait nettement moins mais surtout moins vite.
En termes de durée de vie, il faut s’attendre à un jeu d’envergure similaire à Dragon Quest III, soit entre 30 et 40h, là encore selon notre façon de jouer et d’explorer. Pour ma part, il m’a fallu 33h en jonglant entre le mode facile et normal.



Visuellement, et cela regroupe les deux jeux sans avoir à être différenciés, la HD-2D fait une nouvelle fois des merveilles. On mélange le charme du pixel art du character design à des éléments de décors plus détaillés, peaufinés, réalistes, avec une colométrie chatoyante et enchanteresse. Un style graphique que Square Enix a su maitriser au fil des années, tant dans cette trilogie que dans d’autres licences comme Octopath Traveler ou encore le remake de Live A Live.
La trilogie enfin complétée grâce à cette série de remake, chaque épisode se voit être complémentaire des autres, permettant de former un tout, l’ensemble d’un univers, ici homogénéisé grâce à ces rééditions, aussi bien en termes de gameplay qu’en termes de narration et évidemment visuellement, chacun ayant ses forces mais aussi ses faiblesses, chacun apportant sa touche personnelle pour se démarquer des autres et sans dénaturer l’expérience originale des années 90. Une trilogie qui sait s’adapter aux fans de la première heure mais aussi à ceux qui n’avaient pu s’y essayer avant grâce à une jolie palette de modes de difficulté (le mode Draconnet aurait mérité un entre deux malgré tout).

La trilogie d’Elric est enfin terminée grâce à ce diptyque dédié à la descendance d’Elric. Un morceau d’histoire du médium modernisé, tout en gardant une identité très old-school. Si certains de ces aspects n’ont pas pris une ride, d’autres souffrent malgré tout des affres du temps, par exemple les combats aléatoires et leur fréquence démesurée liée à un farm souvent indigeste. On peut également regretter l’ordre de sortie choisi, chronologique, qui pourra ternir l’ambition de ces deux épisodes, notamment celle du 2, bien plus abouti que son prédécesseur, dernier épisode de la trilogie de surcroît, qui ne propose pas le système de jobs du troisième jeu. Toujours est-il que malgré quelques imperfections, Dragon Quest I, II et III font aujourd’hui partie des incontournables du genre aujourd’hui accessible à tous les joueurs.

- La HD-2D, une valeur sûre pour allier pixel art d’époque et modernité visuelle
- Une narration classique et simple dont la magie opère toujours
- L’univers dense et riche
- La possibilité d’afficher le marqueur de quête
- Dragon Quest II scénaristiquement le plus abouti
- Plusieurs modes de difficultés

- Dragon Quest I peut très vite être très difficile, nécessitant du farming indigeste
- Toujours pas de juste milieu entre le mode facile et normal
- La fréquence des combats aléatoires toujours indécente