
Après Nicktoons & the Dice of Destiny sorti le 30 septembre, l’éditeur GameMill Entertainment revient avec une nouvelle adaptation d’une œuvre culte de la pop culture: Snoopy, beagle héros du comic strip Peanuts de Charles M. Schulz créé dans les années 50. C’est le studio Cradle Games (Jumanji: Aventures Sauvages, Hellpoint, TMNT: Wrath of the Mutants) qui a eu la tâche de nous proposer Snoopy & the Great Mystery Club, sorti le 10 octobre 2025 sur Nintendo Switch, PS5, Xbox Series S|X et PC. Après avoir terminé l’aventure, il est clair que ce personnage mythique méritait bien mieux. Explications approfondies dans ce test.

Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 8h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 78% des trophées débloqués |
Difficulté | Normale puis facile en endgame |

Genre(s) | Aventure, Solo, Enquête |
Date de sortie | 10 octobre 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 39.99€ |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et PC |
Voix | Anglais |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Snoopy est un chien, un beagle pour être précise, et est l’un des personnages principaux (avec son maître Charlie Brown) du comic strip Peanuts, une BD de seulement quelques cases souvent disposées à l’horizontale et paraît dans la presse quotidienne américaine. La série voit le jour en 1950 dans pas moins de 7 journaux: le Washington Post, le Chicago Tribune, The Minneapolis Tribune, The Allentown Call-Chronicle, The Bethlehem Globe-Times, The Denver Post et The Seattle Times. Pendant près de 50 ans, jusqu’à son décès en 2000, Charles Monroe Schulz a écrit et dessiné quotidiennement sans interruption. En 2000, Peanuts comptabilise ses publications dans 2600 journaux, dans 75 pays différents et dans 21 langues pour un total de 17 897 strips, dont 2 506 pages du dimanche. Et évidemment, en tant qu’œuvre culte, la série s’est déclinée en de nombreux formats et médiums, du dessin animé en passant évidemment par le jeu vidéo, lui permettant de traverser les âges et les époques. Il revient donc en 2025 dans une nouvelle itération vidéoludique: Snoopy & the Great Mystery Club, éditée par GameMill Entertainment.
Si je vous remets un peu de contexte sur la création de Snoopy c’est évidemment pour tenter de comprendre à qui peut s’adresser un tel jeu aujourd’hui. Aux grands enfants qui ont connu les premiers dessins animés dans les 80? Aux plus jeunes d’aujourd’hui dont les parents veulent leur faire découvrir une œuvre d’anthologie par le biais du jeu vidéo? Est-ce un hommage (rappelons que cette année Peanuts a fêté ses 75 ans le 2 octobre)?

De par son nom, Snoopy, du terme snoop en anglais, qui signifie fureter, fouiner, espionner, est un fin enquêteur, capable de résoudre des mystères et énigmes de la vie quotidienne à l’aide de sa casquette et sa loupe. C’est donc en toute logique que Snoopy & the Great Mystery Club va aborder ce trait particulier. Dans le jeu, Charlie Brown, Snoopy et Peppermint Patty vont créer un club de détectives, le Great Mystery Club (traduit par le Club des Mystères Mystérieux en français), dont les membres vont s’étoffer au fil de l’aventure, afin de résoudre de nombreux mystères durant 4 chapitres. Cela pourra donc aller de la disparition d’un équipement de football à une mystérieuse mélodie entendue dans la salle de théâtre de la ville.
Sur le papier, cette nouvelle adaptation est particulièrement fidèle à l’univers du dessinateur. On retrouve le casting complet du comic strip, avec leur personnalité et leur activité fétiche (par exemple Lucy s’autoproclame psychiatre, pendant que Schroeder est un jeune pianiste talentueux). C’est manette en main que la tâche est plus ardue. Chaque chapitre va mettre en avant un mystère principal, par exemple la disparition de l’équipement de football de Peppermint Patty, à nous donc de trouver des indices pour résoudre l’enquête. Et c’est bien comme tel que le titre nous est vendu: un jeu d’enquête. On peut donc légitimement s’attendre à des énigmes à résoudre. Malheureusement cet aspect peine a réellement être exploité.

De la petite ville, en passant par la forêt et l’école, le jeu va finalement n’être qu’un jeu « d’exploration » dans lequel il faudra trouver certains objets à l’aide de différents costumes qui ont tous une compétence particulière (la tenue de détective permet à Snoopy de dégainer sa loupe pour suivre des empreintes, pendant que celle du pirate lui permet de déterrer des objets à l’aide de sa pelle, par exemple) dans des zones plutôt restreintes (la ville étant évidemment la plus grand à arpenter). Si le concept d’exploration peut être intéressant c’est dans son exécution que le soufflet retombe vite, très vite.
Le jeu n’est finalement qu’une succession d’allers-retours avant de trouver l’indice tant désiré. En effet, lorsque le groupe est sur une nouvelle piste, c’est un personnage qui pourra nous donner un nouvel indice mais ce ne sera pas sans contrepartie en échange. En cela, chaque nouvelle étape de l’enquête se voit dotée d’un nouvel obstacle, celui de trouver un nouvel objet pour délier les langues ou tout simplement pour avancer. Et on ne parle pas d’un objet à portée de patte mais bien d’un nouvel aller à l’autre bout de la ville. « On pourrait ouvrir cette porte à l’aide d’une clé! Ah oui mais la clé se trouve à tel endroit! » et nous voilà contraints de rebrousser chemin, inlassablement. Le tout est entrecoupé par des mini-jeux, toujours les mêmes, dont seule la « difficulté » sera accrue en avançant dans les chapitres (jeu de mémoire, baseball, football, etc). La seule partie « enquête » se trouve à la fin de chaque chapitre lorsqu’il faudra rendre nos résultats et regrouper les bons indices auprès de Sally.


En cela, il est clair que Snoopy & the Mystery Club peinera à passionner les grands enfants nostalgiques d’une œuvre de leur enfance, et peut éventuellement plus facilement s’adresser à un très jeune public. Malheureusement, son aspect purement ludique peut également faire défaut. Le jeu est répétitif à souhait avec un gameplay qui n’a aucune véritable profondeur. On fait toujours la même chose mais dans un contexte scénaristique différent. Seuls les 2 derniers chapitres peuvent éventuellement se démarquer un peu plus et encore.
Visuellement, le jeu s’en sort plutôt bien. C’est agréable à l’œil, l’univers est respecté, c’est coloré mais c’est aussi incroyablement vide. Le jeu ne propose aucune activité annexe hormis trouver toutes les planches de BD (en anglais uniquement) au nombre de 20 et les 8 petits oiseaux jaunes. Même l’accumulation de bonbons et de billes sont vite inutiles (les billes servant à acheter quelques costumes alternatifs pour Snoopy mais qui n’apportent rien au gameplay). Les environnements sont bourrés d’interactions (ouvrir une poubelle, ramasser des cartons, ou ouvrir un distributeur de journaux) mais là encore c’est sans aucune utilité si ce n’est un dialogue de Charlie Brown qui nous dira constamment qu’aucun indice se trouve ici. Les environnements sont vides, on ne croise aucune véritable activité, hormis les personnages de l’équipe, statiques. Pour finir, l’OST. Elle ne brille pas non plus tant elle est répétitive, et donne l’impression qu’une seule piste tourne en boucle pendant 8h (qui paraissent être une éternité).


Faire renaître Snoopy et la bande de Peanuts dans une nouvelle adaptation vidéoludique n’est pas chose aisée. A qui doit s’adresser un tel projet, c’est la question qui subsiste. Et concernant ce nouveau jeu, il peinera à passionner les foules de par son game design très répétitif qui ne sait exploiter la partie enquête que par la trouvaille de nombreux objets le tout en nous faisant faire de (trop) nombreux allers-retours. Ludiquement parlant donc, Snoopy & the Great Mystery Club est très limité, la boucle de gameplay étant finalement très vite expédiée. Si on peut le considérer comme un jeu bienveillant, mignon et cozy, sur le papier, idéal pour un moment détente, il manque cruellement d’intérêt purement ludique. Autant dire que j’ai du mal à imaginer un public chevronné s’atteler à cette aventure même par nostalgie, là où Nicktoons & the Dice of Destiny peut s’adapter à un plus large public. Il peut éventuellement plus facilement s’adresser à un jeune public mais là encore j’ai beaucoup de mal à le faire rivaliser avec d’autres jeux issus de licences dédiées aux plus plus jeunes.

- Visuellement très joli et fidèle à l’univers
- Le système de costumes qui apportent de nouvelles compétences à Snoopy
- Les planches à trouver, véritables hommages au format d’origine de Peanuts
- Univers respecté

- Une boucle de gameplay vite expédiée
- Trop répétitif (allers-retours, redondance des mini-jeux)
- Environnements vides, sans vie
- L’OST qui tourne en boucle
- Rapport qualité/prix discutable