
Sorti le 19 septembre 2025, HYKE: Northern Light(s) est un JRPG développé par Blast Edge Games édité par Aniplex (spécialiste de la distribution d’animés, FMA, Naruto, Bleach, etc) et Akatsuki Games (que l’on connait pour bon nombre de jeux de type gacha sur mobile et PC dont par exemple Atelier Resleriana: Forgotten Alchemy & the Polar Night Liberator ou encore Dokkan Battle pour ne citer qu’eux). Disponible sur PC, Nintendo Switch et PS5, voici donc mon test sur cette virée entre filles à la recherche d’une puissante sorcière, mais pas n’importe laquelle.

Version | Numérique sur Nintendo Switch jouée sur Nintendo Switch 2, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 20h (Histoire + 90% des quêtes secondaires + Endgame) |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Aventure |

Genre(s) | RPG, Action, Aventure |
Date de sortie | 19 septembre 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 28.99€ |
Plateforme(s) | Nintendo Switch, PS5, PC |
Voix | Japonais |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Dans HYKE: Northern Light(s) nous suivons… Hyke, une jeune sorcière, accompagnée de son amie Riko, qui décide de partir à la recherche de sa mère, une puissante sorcière, elle aussi, disparue sans laisser le moindre indice dans un monde où sorcières et humains se livrent une bataille sans merci. Pour cela, Hyke, à bord de son 4×4 qui ferait pâlir les écologistes (j’ai fait une petite pointe d’humour), équipée de son nécessaire de camping, décide de suivre les indications d’une mystérieuse voix dans la radio, qui dit pouvoir la guider vers des indices sur ce qui est arrivé à sa mère. Evidemment, le périple des 2 jeunes filles va être semé d’embûches et d’ennemis qui tenteront de les arrêter dans leur voyage mais aussi de nouvelles rencontres.
C’est peu ou prou les grandes lignes de l’histoire du premier jeu de Blast Edge Games en tant que développeur à part entière (le studio étant habituellement un soutien sur des titres comme Wanted Dead, Dragon Quest X ou encore Various Daylife). HYKE (je l’écrirais de cette manière pour parler du jeu) est donc un jeu narratif dans lequel on suit un groupe de jeunes filles dans un monde post apocalyptique avec une grosse dose de fantasy mais aussi un soupçon de science-fiction dans une histoire somme toute très simple: une jeune fille à la recherche de sa mère, un objectif duquel on ne s’éloigne jamais.

Si le scénario démarre plutôt bien, avec une histoire énigmatique qui semble vouloir nous tenir en haleine, après plusieurs chapitres, HYKE peine malheureusement à convaincre au fil des heures. Les personnages manquent cruellement de profondeur, et l’histoire a tendance à tirer un peu trop en longueur pour son propre bien. Les enjeux peinent réellement à s’installer et petit à petit on a tendance à perdre un peu cet intérêt qu’on avait en début de jeu. L’écriture est malheureusement trop poussive avec des antagonistes qui n’impressionnent pas vraiment et ce malgré toute la volonté qu’ils y mettent. Au final je n’ai pas réussi à m’attacher à aucune d’elles, ni même détester les antagonistes, tant l’écriture est plate et reste en surface.
Scénaristiquement, on a donc un jeu qui démarre plutôt bien, avec un contexte, une guerre entre humains et sorcière, une puissante sorcière qui disparaît et sa fille, pas si chétive qu’on le pense, qui part à sa recherche aux quatre coins du monde. Malheureusement, entre les personnages qui manquent de profondeur, les nombreuses longueurs et des événements assez prévisibles, HYKE ne réussit pas vraiment à nous impressionner. En cela, il peut malheureusement décevoir surtout si le scénario est un pan important dans votre appréciation d’un JRPG.

En termes de gameplay, HYKE: Northern Light(s) est un jeu de type action-RPG avec quelques codes du dungeon crawler. Si on commence par la possibilité de contrôler Hyke et Riko, le roaster va petit à petit s’étoffer avec de nouveaux membres dans l’équipe (je me réserve de vous dire le pourquoi du comment). Toutes, parce qu’il est important de spécifier que c’est un casting 100% féminin (si, si c’est important pour la suite), auront leur gameplay propre. Certaines seront axées sur le corps à corps, d’autres les attaques plus à distance, toutes avec des compétences magiques différentes, avec une barre de vie et un taux de dégâts différents. On pourra switcher d’un personnage à l’autre grâce à un menu dédié dans chaque niveau que nous serons amenés à visiter. Si l’idée est bonne et fait plaisir, il n’en reste pas moins qu’on aura plutôt tendance à choisir en tant que personnage principal et utiliser les autres en cas de pépin (ou par obligation). Hyke est en effet plus polyvalente que ses consœurs, mais aussi la plus maniable. Car si certaines autres sorcières sont sympa à jouer, d’autres se voient presque injouables ou très difficilement.
Chaque chapitre se passe dans une nouvelle zone et se découpe en plusieurs missions, niveaux, donjons (choisissez le terme qui vous convient le mieux). On commence à l’entrée du niveau et le but est de trouver la sortie dans un level design qui n’est qu’une succession de couloirs labyrinthiques. Notre chemin sera évidemment empli d’ennemis, de passages secrets et de coffres à trouver, le tout en intérieur comme en extérieur. Ici, rien n’est réinventé mais c’est assez solide pour que ça fonctionne. Malheureusement, le tout peut aussi très vite devenir répétitif, surtout que chaque niveau se termine en moins de 10 minutes de gameplay (je ne compte pas les dialogues avant, pendant et après).

Concernant le contenu secondaire, si j’ai fait la grande majorité des quêtes secondaires c’est par pure envie et nécessité d’améliorer mes personnages au fil de l’histoire mais certainement pas pour leur intérêt. En effet, les quêtes secondaires ne sont en aucun cas scénarisées, nous sommes lâchés dans une zone cloisonnée et le but est de soit survivre jusqu’à la fin du temps imparti, soit vaincre un certain nombre d’ennemis (définis ou non) soit venir à bout de 3 vagues (qui mélangent les objectifs cités précédemment), le tout avec un personnage de votre choix ou parfois aussi imposé. Le tout manque cruellement d’intérêt ludique et ne sera au service de rien dans le jeu si ce n’est récupérer les récompenses pour améliorer vos personnages.

Car chaque personnage dispose de son propre arbre de compétences qui permet d’améliorer barre de vie et taux de dégâts de base contre un certain montant de mana, ainsi que leurs compétences spéciales à l’aide d’une monnaie propre à chaque sorcière. Pour Hyke il nous faudra des fleurs, pour Riko des lapins, et ainsi de suite. En termes de difficulté, j’ai choisi le mode « Aventure », pensant qu’il s’agissait d’un mode normal. Si tel est le cas, le jeu manque cruellement de difficulté (hormis quand on nous oblige à contrôler certains personnages dont la difficulté réside avant tout dans leur maniabilité). Avec des personnages bien équipés, avec des buffs de dégâts, même les boss sont des chips… Si c’est franchement dommage pour un habitué du genre (qui préférera donc choisir le mode Action), cela rend le jeu incroyablement accessible mais également très relaxant.

Dernier pan de gameplay, le camp. En effet, entre chaque mission, Hyke et ses amies montent un campement, personnalisable à l’envie (bien que de mon côté une fonctionnalité très anecdotique), qui nous permet d’accéder aux arbres de compétences, aux missions secondaire, mais aussi à la cuisine, le B.A.BA dans un JRPG. Cette dernière, à l’aide de recettes prédéfinies, ou à l’aide de votre imagination et de votre sens de la déduction, vous permet d’avoir un buff supplémentaire avant de partir en mission. Cela peut aller de l’augmentation de points de vie, à l’augmentation de dégâts ou à distance, etc.

Si je ne reviendrai pas sur l’aspect répétitif de son level design, HYKE n’en reste pas moins un jeu magnifique. Proposant un pixel art très fin, son rendu visuel et sa direction artistique, colorée, chatoyante, en font un véritable petit bonbon. Ajoutez à cela les magnifiques artworks des personnages (non, vraiment, ils sont de toute beauté), et vous êtes face à un jeu sublime.



L’OST de Reo Uratani (qui a œuvré sur bon nombre de licences telles que Monster Hunter, Final Fantasy Pixel Remaster, Atelier Ryza, pour ne citer que quelques exemples) n’est pas en reste et propose des pistes douces et mélodieuses, reposantes, mais surtout particulièrement belles à l’écoute. Une bande originale apaisante, dépaysante et franchement belle, on ne peut pas lui retirer.
Du côté de la technique, j’ai fait la version Switch sur Switch 2. Ce détail peut être important puisque je n’ai pour ainsi dire fait face à aucun problème majeur, ni même à des chutes de framerate. Néanmoins, le jeu souffre d’un gros problème: sa traduction française. Si sa présence est tout ce qu’il y a de plus louable, surtout pour une si petite production (alors que de gros éditeurs ne sont pas capables d’en proposer), sa qualité est plus que discutable. Je vous rappelle qu’on est ici dans un jeu avec un casting de personnages jouables entièrement féminin. Et bien, certains dialogues passeront du féminin au masculin d’une phrase à l’autre… pour repasser au féminin à la phrase suivante. Si ça perturbe la lecture et la compréhension globale du titre (cette erreur est récurrente tout au long du jeu) ça pose aussi la question de sa provenance. Je ne vais pas vous mentir, malgré la présence de 3 entreprises de traduction, la question de l’IA se pose puisqu’aucun être humain n’est crédité à cette tâche, pas même un relecteur (une simple relecture aurait très largement aidé à gommer et rectifier ces erreurs). Oui, il y a une traduction, oui on ne peut pas lui retirer, par contre sa qualité laisse songeur et perplexe.



HYKE: Northern Light(s) est indéniablement une jolie aventure, dépaysante par la finesse de son pixel art, par ses couleurs chatoyantes, par son casting de personnages magique. Si son gameplay est assez nerveux et d’une certaine diversité quand on joue le jeu de varier les personnages, le jeu manque cruellement d’arguments pour être le coup de cœur qu’il aurait pu être. Répétitif, un contenu secondaire qui manque d’intérêt ludique, une écriture qui reste trop en surface, la traduction plus que décevante, le premier jeu de Blast Edge Games aurait mérité d’un soupçon d’ambition supplémentaire pour gommer ou amenuiser certains de ses défauts. On ne peut toutefois pas lui retirer ses magnifiques artworks ni son OST qui est incroyable. C’est un petit jeu sympathique mais qui peinera malheureusement à être véritablement inoubliable.

- La finesse du pixel-art
- Une aventure cosy et colorée
- La diversité des personnages jouables et le gameplay qui leur est propre
- L’OST vraiment magnifique
- La cuisine, une fonctionnalité toujours aussi efficace
- Une durée de vie honorable quand on s’attelle à tout faire

- Peu très vite être répétitif
- L’écriture des personnages trop plate
- La traduction française vraiment très décevante
- Le contenu secondaire inintéressant
- La maniabilité de certains personnages