
Il a été directeur artistique sur Deus Ex Human Revolution et Deus Ex Mankind Divided, pour être ensuite chargé de la cohérence artistique de l’ensemble de l’univers Deus Ex jusqu’en 2019, date à laquelle il a quitté le studio Eidos Montréal pour rejoindre Rogue Factor, filiale montréalaise de Cyanide Studio depuis 2007. Le monsieur, c’est Jonathan Jacques Belletête (JJB pour les intimes) et il revient cette fois-ci, en force, avec Hell Is Us en tant que réalisateur. Déjà, du peu mentionné précédemment, si votre curiosité est piquée, vous savez pourquoi la mienne l’est. Maintenant, est-ce que le résultat vaut l’attention ? La réponse est un grand oui mais je vais tâcher de vous répondre du mieux possible pourquoi Hell Is Us est le hit à ne surtout pas louper le 4 septembre prochain sur PS5, Xbox Series S/X et PC.
Tout d’abord, posons les bases en répondant à la question qui brûle toute les lèvres. Hell Is Us n’est à la fois pas un Dark Souls like, tout en pouvant l’être. En effet, pour avoir accompli la démo en mode « Equilibré » (tout simplement le mode normal du jeu), Hell Is Us vous demandera de faire très attention. Et pour l’avoir accompli en mode « Indulgent » (ou mode facile/histoire), c’est bel et bien très différent en termes de difficulté. Sachant qu’en plus, peu importe votre difficulté de base, vous pourrez régler le taux des dégâts subis/donnés, l’agressivité des ennemis, ainsi que d’autres paramètres, Hell Is Us se veut être très ouvert et accessible aux joueurs. Si vous voulez en suer, alors mettez le en « Impitoyable » (le mode de difficulté ultime) et si voulez ne pas vous prendre la tête avec les combats alors choisissez la difficulté qui vous plaira.

Maintenant que cet épineux point est réglé, parlons de ce début de jeu, entrevu dans la démo publique disponible pour tous, sur tous les supports, jusqu’au 28 août seulement, d’une petite heure/heure et demie. Dans Hell Is Us, vous incarnez Rémi (sans famille en plus), un soldat de la paix des Nations Unies désireux de retourner dans son pays natal, Hadea, pour retrouver ses parents. Le hic, c’est que le pays d’Hadea est plongé en pleine guerre civile et est de plus confronté à un étrange phénomène surnaturel appelé « la calamité » faisant surgir des entrailles de la Terre des Hollows walkers (et non pas de locuste !). Ces êtres mystérieux s’attaquent à quiconque s’approchant un peu trop près d’eux.
Mais la vraie particularité de Hell Is Us, outre son univers totalement inédit, c’est bien son postulat de départ dans l’exploration qui supprime tout marqueur de quête, toute aide pour se rendre à un point précis. Le joueur, livré à lui même, doit donc partir du principe qu’il devra explorer (mais aussi tâtonner et s’en remettre à son observation) ainsi que parler aux différents pnj qu’il rencontrera sur sa route pour glaner des indices ou bien de quoi progresser dans son objectif.

Dit comme ça, je pense que vous vous dîtes que c’est vraiment mal barré et qu’il vaut mieux tourner les talons. Sauf que, rassurez vous, le studio a tout prévu. En effet, Rogue Factor a réellement bien bossé son sujet, j’en veux pour exemple le fait de devoir aller chercher une trousse de soin dans un camp, lequel se trouve au bout d’un chemin indiqué par des croix blanches. A nous donc de bien faire attention, d’observer et de ne pas nous en remettre sur notre mini map.
Que contient la démo maintenant disponible sur toutes les plateformes ? Le début, pour commencer, qui sert de tutoriel et nous fera entrer dans une forêt lugubre, le premier donjon du jeu ainsi que l’arrivée au abord de la première ville, tout ça en une petite heure. L’occasion de comprendre comment Hell Is Us est pensé dans ses mécaniques de gameplay mais aussi son écriture.

Du côté de l’écriture, même si on a qu’un très rapide aperçu, il est suffisamment consistant pour faire saliver, puisque que ce soit les cinématiques ou bien les joutes verbales avec les PNJ que l’on rencontre, c’est de très haute volée. Pour le gameplay, Hell Is Us est pensé comme un TPS avec une caméra en retrait et nous proposera des combats au corps à corps, aidé par un drone qui pourra nous venir en aide. En ce qui concerne les combats, vous pourrez vous battre avec une épée ou bien en double hache (dans la démo en tous cas). La petite nouveauté que propose Hell Is Us sera sur la prise de risque au corps à corps. Plus vous attaquerez, plus un système qui convertira vos dégâts en santé se déclenchera et vous permettra de reprendre à la fois de la santé mais aussi de l’endurance (elle même rattaché à votre barre de vie). Vous l’avez sans doute compris, peu de santé égal peu d’endurance. A vous maintenant de jauger si il faut prendre des risques ou non pour pouvoir reprendre de la santé. Sachez également qu’un système d’équipement de reliques est de la partie. Vous pourrez donc vous équiper de quatre reliques à la fois, à nous de les trouver par quelque moyen que ce soit.
Un mot sur l’ambiance, celle-ci se veut à la fois mystérieuse, bien aidée par la bande son atypique du titre, tout en étant lugubre (des bruits lointains dans la forêt réveille notre imagination). Que ce soit la direction artistique et la mise en scène, Hell Is Us fait tout comme un grand et il y arrive très bien. Concernant les options de personnalisation du titre, sachez qu’à l’instar de la philosophie du jeu, les options de personnalisations sont suffisamment large pour vous permettre de vous personnaliser votre propre aventure. Jusqu’à pouvoir activer ou non le PSSR sur PS5 Pro ou bien les options de difficultés comme bon nous semble, Hell Is Us fait confiance en son joueur, y compris jusque dans les options.

Avant de vous donner mon aperçu, dernier argument qui joue en la faveur du titre de Rogue Factor: son doublage en VO. Sachez toutefois que vous pourrez choisir vote doublage (anglais/français) et Hell Is Us est intégralement traduit. Cela étant dit, si vous connaissez Deus Ex HR/MD alors vous connaissez peut être le doubleur original d’Adam Jensen: Elias Toufexis (qui a fait quelques apparitions dans The Expanse S1 et S2) qui reprend du service dans l’industrie du jeu vidéo pour revêtir le poncho de Rémi.
Cela fait depuis son annonce, en 2022, que je surveille de très près Hell Is Us. Alors que nous sommes à moins de 3 semaines de sa sortie, prévue le 4 septembre prochain, cette démo m’a rassuré sur sa difficulté (j’avais peur de me retrouver avec un Dark Souls like, ce qu’il ne sera pas entre mes mains) mais elle m’a aussi subjugué et même frustré une fois arrivé à la fin. De ce fait, si j’ai réalisé une première fois la démo sur Xbox Series X, je l’ai relancé sur PS5 Pro (histoire de découvrir les différences). Si, sur les deux plateformes, ça tourne en 60 FPS sans problème, le fait est que sur PS5/PS5 Pro, la DualSense soit prise en charge (au hasard, on ressent les gouttes de pluie) fait toute la différence ou presque.
Maintenant, sachez une chose : la démo se veut être éphémère puisqu’elle disparaitra des différents stores le 28 août. Ensuite, je ne vais m’étendre sur le sujet encore bien longtemps : j’attend de pied ferme Hell Is Us, jusqu’à compter les jours avant sa sortie. Ce que j’ai entraperçu dans cette démo m’a mis une telle claque que je ne passerais pas à côté de Hell Is Us, doté d’une intelligence dans ses propos, dans le fait de faire confiance à son joueur, dans sa gestion de son aventure, totalement dénuée du moindre marqueur de quête que ce soit et dans son univers, totalement inédit, qui invite justement le joueur à s’y plonger corps et âme, imprégné d’une ambiance sans commune mesure. Pour finir, juste un mot au studio, ou plutôt une question : où est passé votre mode photo (pourtant prévu dans la démo)?


Après avoir terminé la démo sur Xbox Series X et PS5 Pro, alors que j’attendais fébrilement Hell Is Us, après deux (trop) petites heures dans son univers, je compte tout simplement les jours avant sa sortie, le 4 septembre prochain. Si Jonathan Jacques Belletête avait réussi à me happer dans ses deux Deus Ex (Human Revolution et Mankind Divided), il réussira sans problème à me happer dans son troisième jeu avec en plus, au casting vocal original, Elias Toufexis. Franchement, que demander de plus pour être heureux ? Un univers inédit, qui fait le parti pris de nous priver de nos aides de quêtes pour qu’on puisse se servir de notre instinct, notre curiosité et notre sens de l’aventure ? Bon, ça commence à faire long à force de vous donner envie, moi j’ai envie d’y jouer. Vivement le 4 septembre. Sur PS5, Xbox Series S/X et PC. Avec Elias Toufexis. Et JJB. Dans un nouvel univers inédit.