
Accompagné du studio parisien Virtuos, Bethesda nous propose enfin l’idée qu’il se fait pour remasteriser ses anciennes œuvres d’antan, en offrant à The Elder Scrolls IV Oblivion un retour en grandes pompes. Confié aux soins du studio parisien Virtuos, le chef d’œuvre intemporel nous revient avec une refonte graphique complète, de nouveaux modèles de PNJ, un système de niveaux basés sur Skyrim et plus si affinités. Disponible depuis le 22 avril 2025 sur Xbox Series, PS5 et PC, je vous propose mon test de Oblivion Remastered dans sa version Series X. Et oui, la nostalgie à été de la partie.

Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 40h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Facile |

Genre(s) | Action RPG, TPS, FPS |
Date de sortie | 22 avril 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 54.99€ ou 64.99€ pour l’édition Deluxe |
Plateforme(s) | Xbox Series S/X, PC et PS5 |
Voix | Anglais |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Sorti à l’origine en 2006 sur Xbox 360 et PC puis en mars 2007 sur PS3, TES IV Oblivion que nous appelons tous familièrement « Oblivion », nous raconte l’histoire de la province de Cyrodiil, le coeur politique de l’Empire de Tamriel. Dans ce quatrième épisode, le Héros, incarné par le joueur ou la joueuse, doit venir en aide à l’héritier de l’Empereur Septim, tué par le machiavélique Mehrunès Dagon, prince Deadra du Chaos. Se faisant, l’un des principaux objectifs confié au Héros, sera de refermer coûte que coûte les portails menant à la réalité parallèle appelée « Oblivion » (d’où le nom de ce 4ème épisode).
Que ce soit en vue FPS et/ou TPS, vous arpenterez un immense monde ouvert rempli de villes, de villages, de quêtes secondaires et principales dans lesquelles vous ferez avancer le scénario ou non. Ai-je vraiment besoin de vous expliquer la structure de gameplay d’un TES ? J’en doute fortement, alors passons aux ajouts de ce Remastered, cela m’évitera de vous spoiler bêtement cette aventure haute en couleur (le Héros gagne, les méchants se font botter le derrière). Hé zut, j’ai fauté. Mais il y a prescription au bout de 19 ans, non ? A moins qu’au final, j’avance de très grosses bêtises pour vous induire en erreur, tel le méchant deadra que je suis (Mouahahahahaha !!!). Mais, tâchons de rester sérieux.

Tout d’abord, ce qui vous sautera immédiatement aux yeux est bien évidement d’ordre graphique puisque le moteur graphique de 2006, le Gamebryo Engine, laisse sa place à un Unreal Engine 5 rutilant. C’est superbe autant graphiquement qu’en terme de direction artistique pure et le studio Virtuos a fait un travail de conservation exceptionnel. Que ce soit les extérieurs de nuit ou les intérieurs baignés dans une obscurité singulière, trahis ici et là par des rayons de lumière absolument époustouflant, jamais Oblivion n’avait été aussi superbe sur consoles de salon depuis…2006.
Les modèles des PNJ ont été revus et corrigés, même si le modèle des hommes et des femmes à tendance à se répéter un peu trop souvent… Leur comportement a été revu grâce à une IA améliorée, et toutes les animations ont été mises à jour. Quant à l’interface, elle aussi, à été retravaillée pour correspondre aux standards actuels (mais aussi pour se rapprocher de celui de Skyrim sorti en 2011). Enfin, la synchronisation labiale a été retravaillée, même si par moments, c’est encore un peu perfectible. Les sons, la bande son et les doublages (exclusivement en version originale) ont aussi été retravaillés afin de coller à la qualité que nous pourrions attendre de notre époque.

Du côté du gameplay, la vue à la troisième personne a été sensiblement retouchée et on commence doucement à se rapprocher d’une vue caméra à la troisième personne qui pourrait donner envie à celles et ceux allergiques à la vue à la première personne de se lancer dans un titre Bethesda. La jouabilité à l’arc a lui aussi subi un travail de fond et on sent enfin l’impact du bandage de notre arc et la vitesse de la flèche quand elle part s’enfoncer dans une surface. Le sprint a été rajouté afin d’améliorer le confort de jeu et la partie RPG a subi un petit lifting en se rapprochant du modèle (là encore) de Skyrim. En ce sens, le système de niveaux et d’expérience est toujours basé sur nos actions et servent à faire monter notre niveau final. Par exemple, si vous passez votre temps à sprinter, vous ferez monter votre niveau d’athlétisme et pareil si vous vous battez à l’épée et ainsi de suite. La somme totale de vos talents renseignera votre niveau global (j’ai fini l’aventure en étant au niveau 13 ou 14).
Un mot tout de même sur la partie technique. Je vais me permettre un petit comparo puisqu’à l’époque en 2006, j’avais joué à la version Xbox 360. Je me souviens encore très bien des multiples freezes et autres ralentissements que j’avais dû essuyer (en gardant bien évidemment en tête que j’étais alors sur Xbox 360). Si je n’ai essuyé aucun freezes sur Xbox Series X sur ce Oblivion Remastered, j’ai eu la désagréable surprise de me retrouver avec les mêmes ralentissements qu’à l’époque. Si autrefois, en 30 FPS, disons que ça pouvait être excusable, ici en 2025 et en 60 FPS sur la seconde console la plus puissante du marché, c’est tout simplement inexcusable à mon sens. Surtout la violence et la durée de certains ralentissements qui arrivent tous dans le monde ouvert, durant de très longues minutes m’offrant des moments très »diapositives ».

Maintenant que le tour du propriétaire est accompli, je passe à la partie que je juge la plus importante de mes tests : celle où je vous donne mon avis ! Si Bethesda classe ce Remaster dans le genre remasterisation, c’est bel et bien parce que l’œuvre, ses propos, son univers, ses quêtes principales et secondaires ont été gardées intactes, à l’épreuve du temps. Pour vous donner un ordre d’idées, nous pourrions aisément le comparer à l’excellent DRDR : Dead Rising Deluxe Remaster de chez Capcom, puisque la même quantité de travail de remasterisation est équivalente, en gardant donc intacte l’œuvre d’origine. Pour lui avoir consacré une bonne quarantaine d’heures, ce Oblivion Remastered est le haut du panier en terme de proposition de remasterisation que j’ai pu voir depuis un petit moment. Les petits gars du studio Virtuos ont accompli un vrai exploit en revisitant Oblivion pour le rendre compatible avec nos habitudes modernes tout en nous offrant un vrai voyage dans le passé. D’ailleurs, fait amusant, si à l’époque j’y ai joué sur Xbox 360 en étant l’un de mes premiers jeux achetés avec la machine, j’y rejoue 19 ans plus tard sur Xbox Series X pour en faire un test écrit, étrange la vie parfois, non ?
Je vous affirme donc, avec une joie non dissimulée, que j’ai adoré mon aventure, 19 ans après avoir goûté à la version d’origine. L’idée même de ne pas toucher à l’œuvre d’antan est une idée de génie selon moi puisqu’il n’y a rien à retoucher (je chipote mais peut-être, éventuellement, la narration). J’ajoute également que sur mon temps de jeu de 40 heures afin de pouvoir vous proposer ce test le plus rapidement possible, il me reste énormément de choses à faire (les quêtes des différents clans de la région, les deux extensions Shivering Isles et Knights of the Nine, puis les quêtes secondaires n’attendent que moi pour les redécouvrir). J’aurais pu accomplir tout ce contenu pour ensuite venir vers vous pour vous en parler mais j’avais aussi envie de faire d’une différente façon pour une fois. Je me suis forgé mon personnage de telle sorte que j’aurais envie de revenir sur Oblivion Remastered quand celle-ci se fera sentir afin de retrouver un univers qui me manque un peu déjà. C’est aussi un peu ça les oeuvres d’antan de Bethesda, proposer une bulle narrative à l’intérieur d’un microcosme vidéoludique et de vouloir y revenir plus tard en sachant que le dit univers n’attend plus que son joueur afin de vivre et lui offrir une sorte d’aventure bien à lui.

Néanmoins, si le paragraphe du dessus est dithyrambique, ce qui va suivre le sera tout de suite beaucoup moins. Pour commencer, il me faut vous parler des ralentissements intempestifs que j’ai essuyé jusqu’à présent, sur 40 heures de temps de jeu. Comme à la grande époque sur Xbox 360, Oblivion « rame » et ne fait pas les choses à moitié quand il le fait. Cela arrive toujours dans le monde ouvert, et plus précisément dans la nature. Si, à l’époque, la technologie de 2006 pouvait en partie expliquer le pourquoi du comment, nous sommes en 2025, sur la seconde console la plus puissante du marché (pour rappel, il y a un SSD dans la console, c’est fini le HDD) avec en plus un autre moteur graphique, en la présence de l’UE5. C’est à mon sens (c’est mon avis donc, bien personnel, pas une vérité absolue) inexcusable. Vraiment, je ne peux pas laisser passer ce genre de choses. Surtout pour un remaster. Autant en ce qui concerne le doublage français ou plutôt son absence n’est pour moi pas un problème (même si je peux comprendre la levée de bouclier), autant je ne peux pas laisser passer cette histoire de framerate défaillant, surtout en 60 FPS, surtout la fréquence et la durée de ces dits ralentissements quand ils arrivent. C’est donc pour moi l’un des deux points les plus regrettables, ce qui devrait être une priorité pour Virtuos et Bethesda, c’est bel et bien de fixer au plus vite ce problème que je juge le plus grave de ce remaster. L’autre souci, c’est l’absence inexcusable d’un mode photo. Pour un titre aussi beau et pour une mécanique de gameplay qui entre de plus en plus dans les mœurs (pour rappel, il y a un mode photo dans Starfield, je dit ça comme ça), le fait de ne pas proposer un mode photo, c’est vraiment dommage.
Enfin, et je finirais sur du positif, c’est l’idée de nous proposer ce Oblivion Remastered en shadow drop, c’est à dire aussitôt annoncé, aussitôt disponible, ce qui est à mon sens l’une des meilleures idées de ce projet. De nos jours, entre l’annonce/officialisation d’un jeu et sa date de sortie, il peut se passer des mois (au hasard pourquoi pas vous dire Borderlands 4 tiens) ou des années (toujours au hasard : GTA VI). Nous laissant nous imaginer moultes théories ou de tomber dans une sphère de communication interminable sous un déluge de vidéos et de bêtises en tous genres. Ici, Oblivion Remastered a été à l’essentiel, nous proposant d’emblée sa disponibilité sans fioritures et sans spéculations (je mets volontiers de côté l’essorage des leaks). Pas de chi-chi, pas de bla-bla, que du jeu, rien que du jeu. Si seulement Bethesda pouvait faire la même chose pour son prochain Fallout…


Bethesda et Virtuos Studio ont mis les petits plats dans les grands avec ce Oblivion Remastered. Nouveau moteur graphique et bourrés d’améliorations en veux-tu en voilà, sans toucher à l’œuvre d’origine dans ses propos, on peut dire que mon petit coeur de joueur ayant accompli l’original à l’époque de sa sortie en 2006 (il y a de ça 19 ans… !?!) a été plus que touché et encore plus avec cette idée de balancer le jeu dès la fin de l’annonce, je l’avoue, ça me marque encore tant le coup de com est à applaudir. L’idée même d’en faire une remasterisation et non pas un remake me fait espérer qu’un jour pas si lointain, un certain Fallout 3 fera lui aussi son grand retour… Mais avant d’espérer secrètement ce miracle, je me délecte de ce Remaster beau comme un khajiit tout poilu et je continue secrètement mon petit trafic d’or dans la province de Cyrodiil, plus belle que jamais. Si jamais vous n’avez jamais eu l’occasion de vous immerger dans TES IV Oblivion et que vous cherchez à sortir de vos habitudes, sachez qu’une grande aventure vous attend, l’une de celles qui vous marque(ra) de très longues années, comme seul sait le faire Bethesda. Alors, pourquoi ne prendriez vous pas un ticket pour Cyrodiil, remasterisée comme jamais auparavant ?

- Un travail de remasterisation exemplaire !
- Certains panoramas, magnifiques
- Oblivion, toujours aussi addictif
- La présence de ses deux extensions sans surcoût supplémentaire
- L’idée du shadow drop, incroyable idée
- Une durée de vie quasiment infinie
- Le Main Thème (mais aussi la bande son dans sa globalité)

- 19 ans plus tard, avec un autre moteur graphique, ça rame toujours aussi sec
- Pas de mode photo, pourquoi Bethesda ?
- L’absence de doublage français
- Les menus, même réarrangés, c’est toujours aussi compliqués en termes d’ergonomie
- J’espère une version physique pour l’avoir dans ma collection