La série Ys a le vent en poupe. Après un exceptionnel Ys X Nordics (qui va nous faire une « Persona » avec Ys X Proud Nordics dont la sortie est prévue cette année au Japon) sorti le 25 octobre 2024 édité par NIS America, Marvelous (anciennement XSEED Games dans les années 2000-2010, c’est important) a décidé de rééditer un ancien volet de la saga: Ys The Oath in Felghana sous un nom légèrement différent Ys Memoire The Oath in Felghana. Pas d’épisode numéroté (quoi que) dans le cas de cet épisode, sorti initialement sur PC en 2005 au Japon, puis en 2010 et 2011 sur PSP respectivement au Japon, Amérique du Nord et en Europe édité par… XSEED Games. S’il n’est pas présentement numéroté, cet épisode n’en reste pas moins un épisode majeur de la série puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un remake (et plus précisément dans ce cas d’un remastered d’un remake) de Ys III Wanderers From Ys sorti en 1989 sur NEC PC-8801 puis en 1991 sur X68000 (ou X68K), Super NES, Famicom (notre NES à nous), Megadrive et TurboGrafx-CD, puis en 2005 sur PS2 en version remastered (et oui, déjà à l’époque).
Une belle opportunité pour les fans de la série, ou en tout cas ceux qui parlent la langue de Shakespeare puisqu’il ne possède aucune localisation française, désireux de connaitre l’une des premières aventures de notre Adol Christin adoré, la troisième en l’occurrence. Ys Memoire The Oath in Felghana est disponible dès aujourd’hui, 7 janvier 2025, sur Nintendo Switch, PS4 et PS5 au format numérique et physique (uniquement sur Switch et PS5). Quant à moi, j’ai eu la chance de pouvoir faire le jeu avant sa sortie pour pouvoir vous proposer mon test de cette nouvelle réédition.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 18h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 48% des trophées débloqués |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | RPG, Action, Aventure |
Date de sortie | 7 janvier 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 29€99 en version numérique, 39€99 en version physique |
Plateforme(s) | Nintendo Switch, PS4, PS5 |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Anglais |
Connexion obligatoire | Non |
Voilà 3 ans qu’Adol Christin a quitté son foyer pour vivre une vie remplie d’aventures. Il n’a alors que 19 ans lorsqu’une nouvelle quête l’appelle, contre toute attente à Felghana. Accompagné de son ami et fidèle compagnon d’aventures, Dogi (oui, lui aussi était déjà là à l’époque), ils font tous deux escale à Felghana, continent natal de ce dernier, sur lequel il n’avait plus foulé le pied depuis 8 ans. En route vers le village de Redmont, ils sont confrontés à une attaque de monstres et le sauvetage d’une demoiselle en détresse et amie d’enfance de Dogi, Elena. Cette attaque et la présence de monstres n’augure rien de bon dans le pays, et Adol est le seul qui puisse trouver le fin mot à cette histoire et aider tous les habitants du village.
Bien que le jeu frôle ses 36 ans (quand même), je tairai évidemment tout événement majeur du titre. Cela étant dit, Ys Memoire The Oath in Felghana (ou Wanderers from Ys, c’est comme vous voulez, ça marche aussi) propose un scénario digne de la série tout en restant assez classique. En effet, on ne manque pas de le remettre dans son contexte temporel, surtout qu’on est ici sur un titre bien loin d’avoir la durée de vie d’un épisode actuel. Comptez entre 15 et 20 heures, en normal, pour terminer cet opus contre une quarantaine pour Ys X Nordics (pour citer le dernier épisode en date).
Ici, la narration se compose avant tout de dialogues entre les différents personnages pour nous guider et raconter son histoire. En découle donc un scénario plutôt « simple » et classique qui ne s’embourbe pas dans des longueurs inutiles. Une narration assez brut de décoffrage mais qui ne reste pas moins efficace et nous happe dans son univers aux côtés de personnages aussi attachants que détestables (et bien oui, vous vous doutez bien qu’il y a un méchant dans l’histoire).
Ys III Wanderers from Ys était un jeu en 2D communément appelé en « side-scrolling », autrement en défilement horizontal. En 2005, le remake PC/PSP avait déjà opté pour un gameplay similaire à Ys VI The Ark of Napishtim et donne donc le même rendu aujourd’hui sur machines actuelles. On quitte donc la 2D initiale pour un gameplay en 3D en vue du dessus.
Il y a 20 ans, les jeux ne nous prenaient pas autant par la main qu’ils le font aujourd’hui. En effet, pas d’icônes sur la carte pour nous guider dans notre aventure, il faudra bien écouter (ou lire) ce que les différents personnages auront à nous dire pour connaitre la prochaine étape de notre périple. Ys Memoire The Oath in Felghana nous propose donc de vagabonder dans une demie douzaine de zones/donjons du continent qu’il faudra explorer de fond en comble pour, d’une part, trouver le ou les boss de chaque zone (un classique du genre d’hier et d’aujourd’hui) qui nous donneront accès à des pouvoirs magiques usant d’éléments et d’autre part évidemment trouver bon nombre d’objets en tous genres qui nous faciliteront la tâche dont des armes et armures évidemment mais aussi des accessoires liés à des compétences spéciales (le jeu disposant d’un système de téléportation, il nous laisse libre de nos mouvements et de revenir à des endroits précédemment visités). Une boutique et une forge sont également disponibles pour faire des emplettes et améliorer un peu tout ça.
Mais une exploration digne de ce nom ne serait rien sans ses nombreux ennemis à combattre. Mélangeant action-RPG et hack’n slash avec des combats étonnamment frénétiques, ce Ys Memoire propose son lot d’ennemis à terrasser, nous permettant d’acquérir points d’expérience et prise de niveaux qui ne serviront ici qu’à augmenter nos attributs de base (points de vie, force et défense). Pas d’arbre de compétences ici comme on les connait aujourd’hui. De plus, le jeu s’habille de quelques (pas bien nombreuses) quêtes secondaires qui pourront parfois s’avérer utiles notamment en termes de récompenses.
C’est là que j’en viens à l’un des points les plus importants de son gameplay: Ys Memoire The Oath in Felghana peut s’avérer être un jeu particulièrement difficile au fil des heures, en normal en tout cas. En effet certaines zones sont infestées de monstres qui ne vous laisseront aucun répit et tenteront évidemment de vous barrer la route. Et le gameplay restant assez « minimaliste », en l’absence d’une esquive à proprement parler, par exemple, certains donjons peuvent donner du fil à retordre. Sans parler des boss et leurs patterns destructeurs. On s’adonne donc à quelques sessions de farm histoire de se remettre à niveau voire plus. En effet, si le niveau de difficulté ne peut pas être baissé en cours de partie, ni pendant l’exploration des donjons, il se montre toutefois plus clément pendant les combats de boss vous autorisant à baisser progressivement les dégâts subis et augmenter veux infligés. Une fonctionnalité dont j’ai abusé me rendant la tâche nettement plus accessible.
Concernant la partie visuelle, là encore, c’est le remake de 2005 qui a fait le plus gros du boulot pour reprendre le style graphique d’Ys VI (encore lui). Cette nouvelle mouture se contente avant tout de lisser un peu tout ça et a apporté de nouveaux visuels aux personnages pour les vignettes des conversations (sauf Adol, lui, il en a tout simplement aucune). Attendez vous donc à un style graphique très « rétro » mais qui garde tout son charme d’antan. Alors oui, on aurait aimé un vrai nouveau remake qui aurait pu vraiment moderniser et remettre Ys III au goût du jour mais ce petit côté old-school lui va à ravir et n’a finalement pris que peu de rides. Son cachet reste intact, et son style ne gêne finalement pas du tout.
La bande originale de cette nouvelle itération nous laisse également le choix d’avoir les versions que nous souhaitons. Nous pouvons donc profiter des musiques de Ys III sur PC88, X68K ou « standard » pour la version 2025. En termes de qualité musicale, la composition est une valeur sûre et le réarrangement de Yukihiro Jindo fait des merveilles pour moderniser tout ça.
Pouvoir faire Ys III Wanderers from Ys en 2025 est une réelle aubaine. D’autant plus dans une version (bien que très légèrement) améliorée de son précédent remake sorti en 2005. Evidemment, si l’idée d’un remake du remake aurait d’autant plus été la bienvenue, on ne boudera pas notre plaisir pour autant, tant ce Ys Memoire The Oath in Felghana ne manque pas de réussir à nous happer une nouvelle fois dans la peau d’Adol Christin. Son côté old-school lui va toujours à ravir. Là où on pourra s’autoriser à pester, c’est évidemment l’absence de localisation française, on aurait vraiment aimé qu’à l’instar de NIS America, Marvelous fasse ce petit effort pour ne pas couper une partie des fans de se livrer à une nouvelle ancienne aventure. Son gameplay dynamique et ses combats frénétiques le rendent particulièrement addictif, et ce malgré son grand âge (rappelons que le remake a tout de même 20 ans cette année). Evidemment il faudra composer avec la difficulté de l’époque, mais fort heureusement le jeu se montrera particulièrement clément notamment durant les combats de boss. Quoi qu’il soit Ys fait partie de ces licences qui ne déçoivent pas et dont chaque petite occasion de suivre l’intrépide Adol est un réel plaisir!
- Pouvoir découvrir un ancien Ys en 2025, un bonheur!
- Un univers qui nous happe toujours autant
- Le côté old-school a pris peu de rides
- Gameplay dynamique et intuitif
- La durée de vie, entre 15 et 20h, fait quand même du bien pour un JRPG
- L’OST est une valeur sûre
- Les nouveaux visuels des personnages très réussis et modernisés
- Certains donjons très difficiles en normal
- L’absence de localisation française, c’est vraiment dommage