Quatre ans après une première adaptation des aventures de Natsu et la guilde de Fairy Tail, Gust et Koei Tecmo sont revenus sur le terrain avec un nouvel épisode vidéoludique du manga d’Hiro Mashima le 13 décembre 2024 sur PS4, PS5, Nintendo Switch et PC. Sobrement nommé Fairy Tail 2, cette suite avait pour ambition aussi de redémarrer l’adaptation avec de nouvelles bases, abandonnant totalement ce qu’avait instauré le premier jeu. Un choix judicieux pour une adaptation digne de l’œuvre de Mashima? C’est ce qu’on va voir tout de suite dans ce test.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’editeur |
Temps de jeu | Environ 18h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 42% des trophées |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 13 décembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 69€99 |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Nintendo Switch, PC |
Voix | Japonais |
Textes | Français, Anglais, Chinois simplifié et traditionnel, Japonais |
Connexion obligatoire | Non |
Souvenez-vous. En 2020, l’adaptation de Gust relatait les événements de l’arc de l’île de Tenro, se déroulant lors de la seconde moitié du manga. Pour ce nouveau jeu, Gust et Koei Tecmo ont choisi de faire un bon supplémentaire dans le temps et placer l’action de cette suite durant l’arc d’Arbaless, autrement dit, le dernier arc et la fin de Fairy Tail. Autant dire que si vous êtes encore en cours de lecture/visionnage de l’œuvre d’Hiro Mashima, passez votre chemin au risque de vous faire spoiler en bonne et due forme. Pour les autres, petite piqûre de rappel de ce que nous raconte cet ultime pan de l’histoire de Natsu, Erza, Lucy et compagnie, en tout cas ce Fairy Tail 2.
Natsu et ses amis se mettent en quête de combattre les Douze Spriggan, un groupe de 12 mages particulièrement puissants à la botte de leur empereur: Zeleph Dragnir, le frère de Natsu, eux-mêmes à la recherche du Fairy Heart, une magie légendaire que la guilde de Fairy Tail cache précieusement. Nos amis s’apprêtent donc à vivre une aventure riche en combats, en révélations et en rebondissements mais surtout leur ultime affrontement.
Evidemment, je ne m’aventure que sur un postulat simple et condensé, laissant donc à tout à chacun la liberté de (re)découvrir l’ultime arc de Fairy Tail sous cette forme. Contrairement à AOT 2 en son temps, par exemple, cette adaptation se veut assez peu amicale pour les néophytes. Malheureusement le jeu n’incorpore aucun contexte scénaristique, qui, quoi, comment, pourquoi, pouvant donc laisser ceux qui aimeraient découvrir l’univers par cette adaptation (pourquoi pas? J’ai bien découvert l’Attaque des Titans avec le jeu du même studio) totalement perdus dans l’histoire. Il faudra se contenter d’une longue base de données présentant les personnages, les ennemis, et relatant quelques événements au travers de souvenirs et vieux parchemins, pas forcément l’idéal pour s’y retrouver.
Mais une chose est sûre et indéniable, si le choix de l’arc est particulièrement ambitieux, son adaptation en jeu vidéo n’en reste pas moins un beau retour dans l’univers pour les fans. Un arc qui se veut particulièrement explosif, et je mâche mes mots, avec un scénario prenant. On se laisse donc facilement happer par l’histoire originale du manga, se terminant par un arc totalement inédit et inconnu de tous imaginé par le studio, le tout mené par un roster honorable bien que plus léger que son prédécesseur.
En effet, on passe des 16 personnages jouables de Fairy Tail premier du nom à seulement 10 accompagnés de 8 personnages soutien, non jouables. Mais ce n’est pas la seule chose qui change entre les 2 jeux, puisque le gameplay tout entier a été revu, abandonnant le tour par du tour du premier épisode pour un système de combat plus orienté action mais pas totalement. Explications.
Etant donné que les combats prennent le plus gros du gameplay dans cette aventure, c’est évidemment l’aspect le plus important à évoquer ici. Alors que le jeu de 2020 avait opté pour du tour par tour classique, il s’est avéré bien trop répétitif pour que la magie opère. Ce nouveau volet de Fairy Tail l’a donc troqué pour un gameplay plus « action », plus dynamique assez original, faisant table rase du passé, qui joue avant tout sur un système de faiblesses et sur les différents sorts de nos ennemis, dans une équipe de 3.
L’attaque basique permet aux personnages d’obtenir des SP, eux-mêmes nécessaires à l’utilisation d’attaques plus puissantes, elles-mêmes primordiales pour faire tomber la barre dite de choc des ennemis (absolument tous les ennemis, boss y compris) et ainsi faire un maximum de dégâts. Evidemment, prioriser un ou plusieurs personnages qui maitrisent un élément auquel sont faibles les ennemis est un gros plus (surtout pour faire tomber les boss qui, appelons un chat un chat, sont de vrais sacs à PV comme on dit dans le jargon). De plus, on pourra faire usage des « Link attack« , des « Unison raid« , on pourra déclencher la manifestation d’un attaque de soutien (sous condition) mais aussi user de notre Fairy rank pour lancer d’autres attaques d’autres personnages non jouables qui auront pour intérêt de placer des malus sur les ennemis.
Toujours est-il que si le gameplay se veut donc bien plus dynamique que dans le jeu précédent, force est de constater que malheureusement, la répétitivité n’a pas su être effacée. Le gameplay manque finalement cruellement de profondeur, et au bout de seulement quelques heures, on commence déjà à toujours faire la même chose tant le pattern des ennemis est vraisemblablement identique tout au long de l’aventure. On tape bêtement sur nos punchingball sur pattes, tout en prenant soin de nous soigner en cas de besoin (en termes d’ergonomie, on préférera les sorts de soin de Wendy aux objets consommables), et on avance jusqu’à la suite et ce jusqu’à la fin du jeu.
Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir voulu donner une dynamique de RPG, avec des arbres d’Origine divisés en 3 catégories pour chaque personnage, la possibilité de les équiper de Lacrimas diverses et variées, malheureusement, c’en devient une usine à gaz fastidieuse, parce que oui, chaque personnage ne sera pas forcément jouable à l’instant T. L’investissement est donc de mise pour optimiser chacun d’eux pour être prêt en cas de grosse attaque de méchant.
L’exploration et le contenu secondaire ne sont pas plus glorieux et passionnants malheureusement. Des zones relativement vides, pour beaucoup de collectibles à trouver, coffres à ouvrir et boss à vaincre sont également de la partie pour tenter de casser un peu la routine. Sans succès. Les quêtes secondaires ne recèlent pas grand intérêt qu’il soit scénaristique ou ludique, il suffit d’avoir l’objet demandé sur soi pour pouvoir la valider.
Mais le plus étonnant dans cette histoire c’est que malgré tous les défauts qu’on peut énumérer, et bien, en ce qui me concerne en tout cas (c’est pas une science exacte), on y revient par plaisir, coupable je dois dire. En effet, si Fairy Tail 2 ne réinvente aucune roue, et dévoile même des défauts qu’on avait déjà reproché à son prédécesseur, il peut réussir malgré tout à jouer son rôle: nous divertir sans prise de tête. N’est-ce pas finalement l’un des arguments les plus importants d’un jeu?
Visuellement, on reste sur la même lancée du premier opus, en un peu plus optimisé. L’univers est respecté, la DA de l’animé, les animations nous régalent toujours autant mais au prix d’un aliasing toujours très présent, et parfois d’une distance d’affichage qui aurait mérité un peu plus de peaufinage. L’éternel fan-service est évidemment de la partie, à chacun de voir midi à sa porte pour savoir si on aime ou pas. Les chutes de framerate ont quant à elles disparus, ce qui est très plaisant, mais pas les nombreuses fautes dans la localisation française, malheureusement. Et l’OST est elle encore au rendez-vous, ça ne change pas et c’est tant mieux.
Après un premier épisode relativement décevant, on ne peut pas dire que Gust n’a pas pris les mesures pour corriger le tir. Mais si on peut remarquer de nombreux efforts, la magie n’opère toujours pas. Si le gameplay se veut plus dynamique, il manque toujours de profondeur, rendant donc l’aventure toujours très répétitive, et ce relativement vite. La dimension RPG est quant à elle fastidieuse puisqu’il faudra penser à faire évoluer l’entièreté du roster pour qu’il soit toujours en forme olympique pour les moments les plus fatidiques. C’est très long et finalement pas vraiment intéressant à optimiser. Le contenu secondaire quant à lui ne présente que trop peu d’intérêt pour passionner les foules, puisque là encore ça manque de profondeur pour que ça en devienne vraiment plaisant. Malgré tout, et je ne parle ici que pour moi, Fairy Tail 2 pourra éventuellement être ce petit plaisir coupable, celui qui a beaucoup de défauts mais sur lequel on aime finalement revenir, le cœur a ses raisons que la raison ignore comme on dit. Mais le résultat est vraiment dommage, on sait Gust a les épaules pour offrir de belles adaptations (je pense à AOT 2) sans parler des Atelier dont on ne peut renier la qualité.
- Le gameplay retravaillé…
- L’arc choisi, vraiment prenant
- Les nombreuses possibilités de faire intervenir les personnages dans les combats…
- L’OST toujours aussi efficace
- Le potentiel d’un plaisir coupable
- …mais toujours très vite répétitif
- Visuellement toujours un peu pauvre
- …mais qui manque de profondeur
- Le contenu secondaire qui manque d’intérêt
- Toujours beaucoup de fautes dans la localisation française
- Rien de concret pour accompagner les néophytes dans le scénario
- Les boss beaucoup trop résistants