Dispo depuis le 9 décembre en exclusivité sur Xbox Series S/X et PC, Indiana Jones et le Cercle Ancien est développé par le studio Machine Games (Wolfenstein The New Order/New Colossus) et édité par Bethesda, que je ne présente plus. Avec tout de même, il faut le noter, la collaboration de Lucasfilm Games (également présent pour les développements de Star Wars Jedi et Star Wars Outlaws entre autres), ce projet de Indiana Jones se voulait alléchant sur le papier… Pour s’avérer être l’une des plus belles surprises de cette fin d’année et même de 2024. Retour sur le (très) beau coup de force que vient de nous offrir Machine Games.
Une profonde pensée va à l’acteur Tony Todd ainsi qu’à sa famille, parti beaucoup trop tôt.
Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 37h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 37 succès sur 45 pour 660G |
Difficulté | Facile/ Normale pour les combats, Facile pour les énigmes |
Genre(s) | Action Aventure |
Date de sortie | 9 décembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 79€99 |
Plateforme(s) | Xbox Series S/X et PC |
Voix | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Japonais, Polonais, Portugais |
Textes | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Arabe, Japonais, Coréen, Polonais, Portugais, Russe, Chinois, |
Connexion obligatoire | Non |
De son véritable nom Henry Walton Jr, Indiana Jones est un personnage fictionnel, créé par l’immense réalisateur George Lucas, Professeur d’archéologie et aventurier intrépide, il est incarné au cinéma par, lui, aussi immense, Harrison Ford qui a une carrière aussi longue que le bras. Le personnage apparaitra pour la première fois au cinéma dans le long métrage réalisé par, là encore, excusez du peu, immense Steven Spielberg, Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche Perdu en 1981. S’ensuivra alors 4 autres films à travers les époques : Le Temple Maudit (1984), La Dernière Croisade (1989), Le Royaume du Crâne de Cristal (2008) et enfin Le Cadran de la Destinée (2023). Si l’ensemble des films sont des succès plus ou moins relatifs, on peut tout de même s’accorder à dire que c’en est de même pour ses nombreuses adaptations en jeux vidéo qui oscillent entre très bons épisodes et beaucoup moins bons. Le Cercle Ancien, lui, vient se placer la tête haute dans la première catégorie.
De plus, sans Indiana Jones, les œuvres d’aventure comme la série TV Sidney Fox, la trilogie de film la Momie (de Stephen Sommers et Rob Cohen) ou encore les jeux vidéo Uncharted (Naughty Dog) et Lara Croft Tomb Raider (Cristal Dynamics), sans parler des films bien évidemment, n’existeront tout simplement pas, tant le personnage, pourtant largement inspiré par d’autres avant lui, a inspiré également derrière lui.
Situé narrativement parlant en 1937, donc entre les Aventuriers de l’Arche Perdue (le premier film se passant en 1936) et la Dernière Croisade (le troisième film se passant en 1938), Indiana Jones et le Cercle Ancien nous raconte l’histoire d’Indiana Jones, enseignant au Marshall Collège et témoin d’un vol d’une relique, le conduisant tout droit au Vatican où il découvrira l’existence d’une ensemble de sites construits à travers le monde pour une raison que je ne dévoilerais pas. S’ensuivra alors une véritable course poursuite à travers le globe pour empêcher les nazis de mettre la main sur quelque chose qui pourrait bien faire basculer le monde… Et je n’en dirais pas plus au niveau du scénario, même si, je vous l’avoue, j’en meurs d’envie tellement celui-ci est exceptionnellement bien écrit.
Outre le scénario, vous partirez à l’aventure, dans la peau (littéralement) de Indiana Jones, pour accomplir toute sortes de quêtes, qu’elles soient principales, secondaires (scénarisées qui développent avant tout les personnages) ou annexes (scénarisées également mais qui mettent en avant de nombreux collectibles), à travers le globe en évoluant dans de « petits » semi open world blindés de choses à explorer et à voir. Son contenu, qu’il soit principal et secondaire répond toujours au besoin de nous faire vivre notre aventure dans la peau d’Indy et répond toujours à un besoin qualitatif, quantitatif et surtout de cohérence. Puisque c’est l’une des choses que j’ai le plus ressenti dans mon aventure : une cohérence presque maladive.
Du côté du gameplay, Indiana Jones et le Cercle Ancien se veut être un FPS (First Person Shooter) avec les phases de plateformes en TPS (Third Person Shooter), un peu comme le faisait Deus Ex Human Revolution et Mankind Divided des années auparavant. Pure œuvre d’aventure pure souche, Indiana Jones vous fera faire beaucoup de grimpette, de résolution d’énigmes (j’y reviens plus bas) et aussi et surtout de bastons. Que ce soit à mains nues ou avec des armes de mêlée ou de feu, vous aurez de quoi faire pour rosser du nazi (et pas que), histoire de leur faire voir du pays. Si la partie combat au corps à corps peut passer (il y a un vrai système de contre, d’esquive de coup rapide ou fort, même en facile, il faut simplement observer son adversaire), celle où il faudra parfois faire parler la poudre est un peu plus, disons, problématique. En effet, ce qu’on appelle communément les « gunfights » manquent cruellement d’impact, voire même peuvent s’avérer totalement anecdotiques (de mon côté j’ai dû me servir d’une arme 3 fois au bas mot tout au long de mon aventure).
Un mot sur les énigmes, il faut bien avouer que même en facile, ces dernières sont relativement bien trouvées et instinctives nous demandant soit d’observer notre environnement ou soit de récupérer au préalable un mot de passe présent sur un document pas loin. Je vais être franc avec vous, pour aller un peu plus vite dans mon aventure, j’ai très souvent consulter une solution sur internet quand je voyais que je galérais un petit peu, et de ne pas y mettre un temps inconsidérable.
De plus, sachez qu’il n’y a pas de partie RPG avec prise de niveaux et compétences qui se débloquent mais le jeu vous demandera de partir chercher des livres d’aventures vos octroyant divers bonus en échange de points d’aventure. De plus, vous pourrez, en échange de vos deniers, d’acquérir diverses choses fort bien utiles dont je tais la teneur mais ça vaut vraiment le coup de se les procurer, croyez moi !
Un petit tour dans les options pour découvrir que le studio a pensé à tout au niveau de l’accessibilité de son titre en nous permettant, par exemple, de régler les sous titres à partir du moment où les personnages s’expriment dans une autre langue que le français. Mais aussi de paramétrer la difficulté, séparée, des combats et/ou des énigmes, afin de se construire une expérience à notre convenance personnelle.
Côté doublage, j’y ai joué dans sa version française et quel doublage ! De la présence de Richard Darbois (faut-il vraiment le présenter ?) aux autres qui nous offrent une prestation, disons-le, « habitée », le doublage français de ce Indiana Jones est tout simplement exceptionnel, rien de plus, rien de moins. Coté musique, si je peux évoquer la présence du Main Theme iconique de John Williams, le reste de l’Original Soundtrack nous offre une prestation sans commune mesure et nous immerge toujours plus dans cette aventure.
Un petit mot sur la partie visuelle et graphique. Indiana Jones et le Cercle Ancien nous offre ici une aventure visuelle absolument magnifique de toutes parts. On évoquera évidemment la qualité magistrale des visages et expressions, Indy en tête bien évidemment mais les environnements qui nous entourent ne sont pas en reste. Intérieurs, extérieurs, tout est d’une beauté à couper le souffle, de près ou de loin. Le tout en gardant l’identité et la direction artistique si singulière des premiers films octroyant à la production de Machine Games une cinématrographie et une photographie incroyables.
Je finirais sur la partie technique où j’ai à vous remonter que sur mes nombreuses sessions, j’ai autant essuyé des moments où tout se passait bien pour qu’au lendemain, je me retrouve devant un certain nombre de renvois au menu de démarrage de la console car celle-ci avait planté. J’évoque aussi des ralentissements durant les cinématiques (pour rappel, Indiana Jones est développé à l’aide du moteur maison, le ID Tech). De plus, j’ai le succès « Tour de force », qui consiste à battre tous les champions de boxe, qui est bugué. C’est vraiment dommage de se voir privé d’un 1000G à cause d’un petit souci de bug de succès mais soit. Si, dans la grosse majorité du temps, tout s’est très bien passé, je me dois de vous dire que pour une exclusivité, cela manque d’un petit et dernier tour de vis pour que l’expérience sur Xbox Series X soit parfaite.
J’en arrive à la partie que j’aime le plus dans un test, celle où je donne mon avis ! Si j’en attendais pas beaucoup, connaissant le pedigree des parties en présence (qui ne connait pas le savoir faire du studio et celui de Todd Howard ?), je n’en attendais pas autant. De ce que j’ai vu de ce Indiana Jones, en comparaison de leurs précédentes productions, le studio a fait un bond en avant. En termes d’écriture, de mise en scène, de narration et de cohérence dans le contenu à nous faire faire, Indiana Jones nous jette dans son aventure sans aucune fausse note et nous offre l’un des meilleurs moments vidéoludique de cette fin d’année et même de cette année 2024, tant je ne m’attendais pas à autant accrocher à son récit, aux lieux que l’on visite, à cette ambiance sans cesse renouvelée (mention excellente au niveau après le Vatican ainsi qu’au dernier).
De la prestation des actrices et acteurs, mention excellente à Alessandra Mastronardi (Gina Lombardi), Tony Todd (Locus) et Marios Gavrilis (Voss) (pour ne citer qu’une partie du casting), à celle complétement mémorable de Troy Baker dans le rôle de Indy, on a vraiment l’impression de se retrouver face à un film vidéoludique, plutôt qu’une simple adaptation d’un long métrage. Les superlatifs commencent à manquer tant Indiana Jones et le Cercle Ancien m’a offert l’une des plus belles aventures depuis un moment me faisant dire que le genre, comme celui du survival horror, devrait revenir en force tant cela commençait à me manquer de partir à la chasse d’un trésor ancestral pour damner le pion aux méchants. Parce que c’est de ça que le jeu vidéo devrait nous offrir en ces temps si difficiles, des aventures qui immergent son joueur et sa joueuse dans des histoires qui nous fassent nous évader d’un quotidien morose et compliqué…
Indiana Jones et le Cercle Ancien est une œuvre respectueuse d’un héritage pourtant si lourd à porter et réussit à nous prouver qu’avec beaucoup d’amour et de respect envers son matériel de départ, on peut réussir l’impossible : adapter en jeu vidéo une saga de film s’étalant à travers le temps qui a acquis une telle aura qu’elle a permis à d’autres sagas de voir le jour. D’une redoutable écriture, mise en scène et narration ainsi qu’un gameplay qui pourrait encore être amélioré, Indiana Jones et le Cercle Ancien m’a marqué et me marquera durablement, moi, biberonné depuis tout petit à tout un tas d’œuvres d’aventures, l’un de mes genres de prédilection, m’offrant alors un moment d’évasion sans commune mesure face à une bande de nazis pas gentils désireux de mettre la main sur une prophétie ancestrale, dans la peau du courageux et intrépide Indiana Jones qui ne perd jamais son précieux chapeau fédora, peu importe les épreuves traversées… J’espère de tout cœur qu’après ce premier opus, qu’une suite arrivera prochainement, puisque je n’ai pas envie d’en finir tout de suite avec Indiana Jones. N’est-ce pas Machine Games et Bethesda ?
- Une aventure originale, dans la droite lignée des longs métrages
- Un scénario passionnant à suivre
- Une mise en scène et une narration aux petits oignons
- Une grosse ambiance, partout, tout le temps
- Que ce soit Troy Baker et le reste du casting, c’est du grand art
- Un contenu secondaire cohérent
- Une grosse durée de vie, sans cesse renouvelée par un rythme mené tambour battant
- Le doublage français, mention honorable à Richard Darbois
- Côté accessibilité, c’est du solide
- La bande son, qui colle des frissons
- Techniquement, c’est parfois compliqué comme ça passe sans problème le lendemain
- Un succès bugué, j’ai horreur de ça
- Absence contrariante d’un mode photo, pour une œuvre aussi magnifique, c’est criminel
- Le gameplay quand il y a des fusillades, ça manque de peps et de maitrise
- Ca manque d’un New Game Plus