Décidément, ce mois de septembre est sous le signe des bots! Après un Astro Bot, sorti le 6 septembre, acclamé par la critique et ses joueurs, c’est au tour d’Anomalie Studio en association avec Microids de proposer son aventure robotique. Répondant au nom de Melobot A Last Song, ce jeu indépendant mêle aventure et jeu de rythme. Initialement prévu de sortir le 12 septembre, il a été retardé de quelques jours pour jouir d’un dernier peaufinage, pour sortir le 16 septembre 2024 sur PS5, Xbox Series S/X et PC. Que faut-il attendre de cette petite aventure robotique? La réponse dans ce test!
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 4h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 100% |
Difficulté | Facile (aide visuelle pour les notes de musique) |
Genre(s) | Aventure, Rythme |
Date de sortie | 16 septembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X, PC |
Voix | / |
Textes | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Chinois simplifié, Coréen, Japonais, Portugais, Russe |
Connexion obligatoire | Non |
Nous incarnons Mélobot, un petit robot qui se réveille sur une mystérieuse planète. Alors qu’il atteint la Mélobase, après un court tutoriel, il réveille un humain en stase depuis, on l’imagine, un certain temps, qui nous explique ce qui est arrivé. Les humains ont découverts les Méloplantes, une faune capable de produire de la matière noire, une source d’énergie qu’évidemment l’humain a bien décidé d’exploiter. C’est ainsi qu’ils ont inventé des machines leur permettant de subvenir à leurs recherches et d’extraire cette fameuse énergie. Mais alors que la situation (écologique) est devenue incontrôlable, les robots se sont retournés contre leurs créateurs menant ainsi petit à petit à l’instant où commence notre aventure.
Au terme de ces explications quant à l’univers et le contexte scénaristique de Mélobot, démarre donc devant nos yeux une aventure poétique et musicale. Sur fond d’écologie et de sauvegarde des différentes planètes que nous seront amenés à explorer, impossible de ne pas voir en ce petit robot un soupçon d’un certain Wall-E, créature et production de Disney de 2008 qui proposait des thèmes similaires dont la surconsommation qui s’est transformé ici plutôt en surexploitation, en thème sous-jacent. De plus, il pose également un regard sur, sans aucune ironie, le soulèvement des machines et ses conséquences, hypothétiques, évidemment.
Entre deux expéditions, Mélobot étoffe peu à peu son lore (si toutefois on récupère les données éparpillées ci et là) mais aussi son scénario, le pourquoi du comment nous en sommes arrivés à un présent aussi désolé, le tout avec une certaine simplicité. En effet, Mélobot se révèle être un jeu particulièrement court (en ce qui me concerne j’ai terminé le jeu à 100%, platine en poche, en même pas 5h de jeu).
Manette en main Mélobot est tout aussi simple. Atterrissant de planète en planète, notre mission est de guérir les Méloplantes locales et les libérer de la matière noire qui les étouffe. Pour ce faire, notre petit bot est équipé d’un instrument de musique qui lui permettra de jouer des mélodies. Ainsi, en fonction de l’espèce de plante rencontrée, nous sommes amenés à reproduire leur mélodie grâce aux différentes touches de notre manette, que cela soit les touches directionnelles ou les boutons d’interactions, le tout, bien évidemment avec le meilleur rythme possible. La guérison des plantes se divise en 3 paliers, musicien, pour les oreilles les moins musicales, expert, pour les plus précises, et virtuose, comme son nom l’indique, qui est une reproduction la plus fidèle possible.
Si la reproduction des musiques n’a rien de compliqué c’est avant tout notre timing qui primera sur la « note » finale. De plus, au gré des planètes, notre instrument change, ainsi que les mélodies qui jouiront d’un rythme, d’un style et d’une sonorité différente. Evidemment, plus nous avançons et plus le palier Virtuose est plus difficile à atteindre, mais pas impossible.
Mais au fur et à mesure que nous soignons les plantes de chaque planète, cela augmentera le niveau d’alerte d’un gardien, dont la mission est justement de nous empêcher d’arrêter l’exploitation de la matière noire. Ainsi, ce sont différents combats (de boss) aux patterns différents qui nous attendent. Si les fonctionnalités de combat sont plutôt restreintes, seulement une attaque et la possibilité de régénérer notre bouclier, en résultent tout de même des combats qui riment parfois avec tension (le tout saupoudré d’une musique tout bonnement incroyable).
De plus, le jeu met en place un système d’arbre de compétences très simpliste. Chaque fois que vous battez un Gardien, cela vous octroie un point d’amélioration que cela soit pour notre « sprint », notre attaque, notre capacité à nous régénérer ou encore notre barre de bouclier et de vie.
En termes de gameplay, Melobot propose une aventure musicale et rythmique originale sur fond d’un scénario engagé. Malgré tout, attendez vous à une certaine répétitivité qui peut vite s’installer. En effet, malgré une demie douzaine de planètes à explorer, leur taille et leur schéma d’avancement sont identiques et la boucle de gameplay n’évolue pas vraiment (hormis la difficulté de certaines musiques) pour ne pas dire pas du tout.
Visuellement, je vous avoue avoir beaucoup de mal à le juger. Premier jeu d’un tout petit studio parisien indépendant fondé par seulement 2 personnes (Mathias Jacquin-Ravot et Paul Samuelson), Melobot offre une expérience visuelle très cozy, avec une très jolie direction artistique, et de belles couleurs, qui retranscrivent magnifiquement son message, lui permettant également de poser son ambiance. Malgré tout il lui manque un tout petit peu de finesse pour aspirer à être vraiment joli. En effet, sa partie visuelle s’apparente d’avantage à de la Nintendo Switch (d’ailleurs, je suis très étonnée qu’il n’y soit pas disponible) qu’aux machines current gen.
Mais ce qui fait toute la saveur de Melobot c’est évidemment du côté de son ambiance musicale. Jeu de rythme oblige, la musique prend un énorme pas sur l’expérience globale du titre, que cela soit ses musiques d’ambiance, en exploration ou en combat, mais également les musiques à jouer. Gros coup de cœur pour le travail de composition de l’artiste Nairod.
Pour son premier jeu, Anomalie Studio a joué la carte de l’originalité grâce à un jeu d’aventure au goût prononcé de jeu musical et rythmique. Derrière ce style qui commence peu à peu à disparaitre de nos écrans (radars), se cache un jeu engagé et poétique qui utilise la musique comme moyen de guérison mais aussi comme arme et pose une certaine réflexion. Mais si l’expérience peut être très rafraichissante, certaines lacunes sont à améliorer, notamment sa répétitivité qui peut vite s’installer face à une boucle de gameplay qui manque de profondeur au fil que l’on avance, et à un schéma qui manque cruellement d’évolution. Malgré tout, si vous êtes à la recherche d’un jeu (très) court, mignon et sans prise de tête, Melobot saura combler vos attentes pour ce qu’il est, un jeu indépendant qui a voulu sortir des sentiers battus. On espère que ce ne sera pas la dernière chanson du studio!
- Un jeu engagé et poétique
- La musique comme arme et moyen de guérison
- L’OST sublime
- Une direction artistique qui façonne son ambiance scénaristique
- Les combats de boss intéressants dans leurs patterns
- Une boucle de gameplay qui manque de profondeur
- Un schéma d’avancement répétitif
- Aurait mérité un peu plus de finesse pour les plateformes sur lesquelles il est disponible