Annoncé en mars 2024 en partenariat avec Plaion, Nobody Wants to Die n’a pas tardé a montré le bout de son nez puisqu’il est disponible depuis le 17 juillet 2024 sur PS5, Xbox Series S/X et PC. Dans un univers inspiré des films néo-noir, Critical Hit Games, dont c’est le premier jeu vidéo, nous propose avec Nobody Wants to Die un pari audacieux : proposer une œuvre narrative et graphique exceptionnelle dont les propos susciteront le débat pendant et après l’aventure. La question que je me suis posé en lisant le communiqué de presse lors du lancement c’était de savoir si le studio tiendrait ses deux promesses. La réponse est sans appel : oui, oui et encore oui. Je vous explique tout dans les paragraphes qui suivent.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 14 (6h pour le finir une première fois) |
Histoire terminée | Oui ! |
Complétion totale | Platine obtenu en environ 14h |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Science Fiction, Narratif, Anticipation |
<u>Date de sortie</u> | 17 juillet 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais |
Textes | Allemand, Anglais, Chinois, Coréen, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Polonais, Portugais, Russe |
Connexion obligatoire | Non |
Nous sommes en 2329, plus précisément dans la ville de New York. Dans cette version de notre futur, nous sommes tous devenus, sur le papier, immortels. Nous avons donc toutes et tous la possibilité de changer de corps au gré de nos envies et de nos mœurs. Dans cette dystopie, nous incarnons James Karra, inspecteur de police pour le service Mortalité, dépêché sur le lieu d’un prétendu suicide. Comme vous pouvez bien vous en douter, tout se compliquera quand vous dans la peau de James commencerez à collecter les preuves vous indiquant qu’il y a beaucoup plus en jeu…
Avant tout, sachez que je ne spoilerai en rien le scénario de Nobody Wants to Die, soyez donc rassurés. Mais avant d’aller plus en avant dans le test, il me faut tout de même faire une petite halte au rayon des inspirations. Si, manette en main, on pourrait sans problème évoquer un certain Murdered Soul Suspect ou bien L.A. Noire pour le côté enquête, c’est bien du côté de la littérature que Nobody Wants to Die est allé chercher ses classiques puisqu’il s’est très largement inspiré (ou non d’ailleurs) de l’œuvre Altered Carbon de Richard Morgan, relatant une société dystopique du XXVème siècle, dans laquelle les humains sont digitalisés et encodés dans une pile mémoire située sous le cortex cervical permettant à tout un chacun, là encore, de changer de corps à volonté. C’est dans ce contexte que l’on suivra le héros, Takeshi Kovacs au travers de ses multiples vies, dont, pour le premier roman, va devoir élucider la mort d’un milliardaire du nom de Laurens Bancroft alors que la Police a conclu à un suicide. L’œuvre traite à la fois de l’immortalité, de la séparation de l’âme et du corps, de l’identité et enfin… La lutte des classes (pour être plus précis, des personnes riches et influentes et les pauvres).
Bref, énormément de choses entre les 2 œuvres sont vraiment criantes comme le point de départ (un suicide d’un homme riche et influent qui n’en est finalement pas un), l’immortalité, la dépossession de notre corps par le gouvernement, la lutte des classes entre riches et puissants et les pauvres ainsi que le débat sous jacent sur notre identité en tant qu’être humain, ce qui fait de nous ce que nous sommes.
Dans le souci de ne pas trop partir dans le débat immédiatement, j’en reviens à Nobody Wants to Die et ce qu’il vous propose de faire au sein de son aventure. Vous devrez donc enchainer les enquêtes et récolter suffisamment d’indices pour faire avancer la trame narrative et pour se faire, vous pourrez compter sur un gadget fort utile : le Reconstructeur. Ce petit bijou de technologie recrée la scène du crime dans le moindre détail, pour vous permettre de faire toute la lumière sur les évènements qui sont déjà survenus avant votre arrivée. Aucune difficulté, que vous soyez aguerris ou néophytes dans les jeux à enquêtes, puisque la technologie fait quasiment tout le travail pour vous. Entre deux scènes du crime, vous vous servirez de tous vos indices précédemment récoltés pour démêler la vérité et faire avancer l’intrigue. Là encore, pas de difficulté particulière puisque la traduction aide vraiment bien pour bien comprendre ce que le jeu attend de vous, pour peu que vous soyez attentifs.
Du côté du gameplay, Nobody Wants to Die est un FPS pur souche qui ne propose rien de particulièrement nouveau mais se révèle, de ce fait, très efficace. Ce qu’il fait, il le fait vraiment bien et on sent que le studio a eu cœur de vouloir délivrer la meilleure des expériences. Sur le plan purement technique, je n’ai eu aucun problème à vous remonter, mis à part quelques ralentissements lors des écrans de chargement mais j’insiste sur le fait de vous dire que cela n’a en rien impacté mon plaisir de jeu. De plus, sachez que pour le compléter une première fois, il vous faudra compter entre 5 et 6 heures de jeu et pour repartir avec le platine, il faudra rajouter 4 ou 5 heures supplémentaire puisque le jeu vous demandera de le compléter intégralement deux fois pour tout voir mais aussi par la même occasion de comprendre l’intégralité des propos du jeu. Je trouve que la durée de vie est exemplaire, la gestion du rythme étant maitrisée de bout en bout.
Graphiquement parlant, je ne vais pas m’éterniser sur ce point précis : c’est développé sous Unreal Engine 5 et c’est absolument juste magnifique. Les extérieurs, les intérieurs, les jeux de lumières, les visages, les effets de particules, j’en ai pris plein les yeux, tout le temps, partout. De plus, le moteur se permet de ne pas bouger lors des phases de reconstructeur durant lesquelles on joue avec l’environnement en avance rapide en arrière ou en avant et c’est vraiment impressionnant quant on le voit en action (qui rappellent sans le moindre équivoque les danses sensorielles de Cyberpunk 2077).
Du côté de la bande son, le studio a voulu donner à son œuvre une identité néo noir rappelant les polars d’antan et se sert de la musique pour nous en convaincre avec un certain brio. Le travail de composition de Mikolai Stroinski (dont la palmarès comprend The Witcher 3, The Vanishing of Ethan Carter ou encore Chernobylite) est très clairement à saluer puisqu’il offre une vraie et belle identité inédite à Nobody Wants to Die. Du côté du doublage, j’ai une forte pensée pour le comédien de doublage qui incarne James Karra, Philip Sacramento (entendu pour les connaisseurs dans les courts-métrages MGS Phylanthropy ou encore Chernobylite, Empire of Sin, BROK The Investigator mais aussi Astral Ascent), qui nous offre donc une prestation investie.
J’en arrive à mon avis. Je pense que vous l’avez très certainement compris, j’ai un énorme coup de coeur pour Nobody Wants to Die (pour que je le platine avant d’en écrire le test, cela veut tout dire). Pour être franc avec vous, je n’ai absolument pas suivi la communication autour du jeu, je n’ai regardé aucune vidéo (sauf bien entendu son trailer d’annonce) et j’y suis allé au sentiment. Nobody Wants to Die m’étais clairement destiné de par son univers néo-noir dans un futur dystopique, tout ce que j’aime. Grand bien m’en a pris puisque la surprise lors de la découverte a été plus que grande. De son écriture, à ses inspirations, en passant par sa narration, Nobody Wants to Die est une œuvre que j’aime à considérer comme parfaite.
Rien n’est à jeter et tout fait sens. De plus, le fait que je n’ai pas arrêté de penser à Altered Carbon tout le long de mes sessions et de retrouver pratiquement l’intégralité des sujets de réflexion achève mon constat plus que très positif. Certains et certaines pourraient être, en revanche, rebutés par les propos, fonds de réflexion et la façon qu’a le jeu de nous les dire puisqu’il se permet d’être très exigeant, laissant très certainement une partie de ses joueurs en arrière. Mais c’est là, justement, que je considère l’œuvre du studio comme étant une production à faire de toute urgence qu’il faut apprécier pour ce qu’elle a à dire et non pas pour ce qu’elle aurait dû être selon les attentes d’un public de plus en plus enclin à laisser sa chance à de nouvelles œuvres solo.
J’ai toutefois quelques petites choses à remonter comme le fait qu’il n’y ait pas de mode photo. C’est dommage pour une œuvre aussi belle. De plus, ça aurait pu être une bonne idée que de proposer la prise en charge des fonctionnalités de la DualSense comme les gâchettes adaptatives (ou le haut parleur) par exemple, ce qui aurait pu augmenter grandement l’immersion au sein de cet univers si particulier. Malheureusement, ces dernières sont totalement absentes de l’expérience et c’est fort dommage. Enfin, je vais chipoter (en fait non) mais j’espère vraiment qu’il y aura une sortie physique prochainement, à l’instar de Pacific Drive (pour ne citer que ce chef d’œuvre indé sorti cette année dont je vous recommande chaudement la découverte). Puisque j’estime que Nobody Wants to Die mérite, lui aussi, de faire partie de nos collections physiques.
J’en attendais vraiment rien, mis à part de découvrir à la fois le premier jeu du jeune studio Critical Hit Games mais aussi une œuvre cyberpunk et j’en suis ressorti plus que conquis puisque l’écriture, la narration, les sujets de réflexion et la façon dont ils sont traités m’a bercé durant le temps qu’il m’aura pris pour décrocher le Platine. J’aime profondément ce genre d’œuvre et Nobody Wants to Die m’a récompensé de la plus belle des manières en m’offrant très exactement ce pourquoi j’étais de la partie. Une œuvre sombre, intelligente, rudement bien écrite, dont la mise en scène est remarquable et qui, selon moi a relevé les paris haut la main. Si, comme moi, vous connaissez Altered Carbon, aimez le Cyberpunk, la Science Fiction et les fonds de réflexions philosophiques sous jacent du genre, alors vous devez découvrir par vous même ce Nobody Wants to Die, vous risqueriez, comme moi, d’en tomber amoureux. Merci Critical Hit Games et bravo à vous !
- Une écriture redoutable d’efficacité qui ne m’a pas lâché jusqu’à sa fin
- Un univers inédit qu’il me tarde de revoir un jour
- Les inspirations, c’est d’une évidence !
- La durée de vie, parfaite
- Magnifique graphiquement
- Une DA hallucinante
- La bande son, obsédante
- Le doublage, admirable
- Le studio qui place la barre super haut pour son premier jeu
- J’aurais (vraiment) aimé un mode photo
- L’absence totale des fonctionnalités de la DualSense qui auraient apporté une plus-value au gameplay
- Quelques micro coquilles dans la traduction, certaines phrases ne sont pas traduites (mais je chipote fort)
- Pas de sortie physique (et j’en espère franchement une)
Très agréable de voir de petites pépites sortir du bois comme ça, on est émerveillés sans toute la hype qui parasite les émotions autour ☺️
Merci pour ton commentaire ! Une nouvelle fois, je te le conseille vraiment !
Déjà acheté 😁
Aparté: j’ai fini Indika, quel coup de coeur aussi !
Ah !!! Ça fait plaisir a lire tout ça ! Autant pour Indika que pour Nobody !