Série de RPG vieille de 35 ans, The Legend of Heroes revient cette année avec un nouvel épisode de la saga des Trails et ne manque pas son rendez-vous occidental. Après Trails Into Reverie, sorti en 2023, la saga revient avec Trails Through Daybreak, initialement sorti en 2021 au Japon, qui sortira d’ici quelques jours, le 5 juillet 2024, sur Nintendo Switch, PS4, PS5 et PC. En vue de sa sortie imminente, voici mon test de ce nouvel arc.
Version | Numérique sur Nintendo Switch fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 55h |
Histoire terminée | Non (mais je suis au chapitre final au moment où j’écris ces lignes) |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Facile |
Mode de jeu | Nomade |
Genre(s) | RPG, Action, Aventure |
Date de sortie | 5 juillet 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 59€99 sur PS4, PS5 et PC, 49€99 sur Nintendo Switch |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Nintendo Switch, PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Anglais, Japonais |
Connexion obligatoire | Non |
Il y a des séries de jeux qu’on aimerait adorer et auxquelles on déteste ne pas accrocher. Dans la famille des RPG japonais, pour moi, c’est la série des The Legend of Heroes et plus particulièrement des Trails. Après Trails of Cold Steel IV, Trails From Zero, et Trails to Azure, je n’arrive pas à accrocher à cette saga, mais je persiste parce que j’ai envie de l’aimer, vraiment, donc chaque nouvel épisode est une nouvelle chance à donner. J’avais d’ailleurs beaucoup apprécié le spin-off Legend of Nayuta Boundless Trails.
Notre aventure commence en août 1208, soit un an et demi après les événements de Trails Into Rêverie. Nous abandonnons la SSS (Section Spéciale de Soutien) de Lloyd Bannings, et la Classe VII de Rean Schwarzer, pour découvrir un nouveau leader, Van Arkride, spriggan (je n’ai pas de traduction, même approximative, en français), gérant d’Arkride Solutions, sorte de bureau de détective à qui sont confiées des affaires que ni la police ni la guilde de Bracers ne peuvent s’occuper. Très vite, il est approché par Agnès Claudel, une jeune étudiante de 16 ans, qui lui demande de retrouver un objet dérobé à sa famille. Leur enquête les mène tout droit dans les griffes d’une organisation de la mafia, surnommée A. Alors qu’ils s’apprêtent à clore l’affaire, le duo est confronté à une nouvelle affaire. A mesure de regrouper de nombreuses informations, ils découvrent que la relique familiale d’Agnès a une bien plus grande importance à l’échelle nationale qu’ils ne l’imaginaient.
C’est peu ou prou le postulat de départ de ce Trails Through Daybreak, qui se voit ouvrir un nouvel arc de la saga, après qu’elle ait clôturé l’arc de Crossbell et celui de la quadrilogie des Cold Steel avec Trails Into Rêverie. Ainsi, nous découvrons une toute nouvelle histoire, de nouveaux personnages et une nouvelle affaire. Sa suite, Trails Through Daybreak II (nommée Crimson Sin en version originale) est déjà disponible sur l’archipel nippon depuis 2022, et n’attend plus qu’une date de sortie occidentale.
Comme à l’accoutumée, si nouvel arc il est bel et bien, Trails Through Daybreak ne manque pas de se lier directement ou indirectement aux épisodes précédents. Cela peut être en mentionnant brièvement les événements passés, ou en citant certains personnages. Bien que le scénario soit totalement indépendant des précédents volets, la saga des Trails est connue pour être interconnectée, quelque soit l’arc, le lieu et les personnages. Si cela peut être perçu comme sa plus grande force scénaristique c’est aussi ce qui en fait une série particulièrement complexe.
En démarrant ce nouvel arc, Trails Through Daybreak ne manque pas le rendez-vous d’une histoire, de prime abord passionnante, bien ficelée, qui mêle différentes enquêtes entre elles. C’est indéniable, c’est une série qui jouit d’une écriture des plus complètes, que cela soit sur son lore ainsi que sur ses personnages, qui profitent tous d’un approfondissement méticuleux, et d’un passé toujours lourd à porter. Et une fois n’est pas coutume, Trails Through Daybreak est à l’image de ses prédécesseurs, il est particulièrement verbeux et bavard, bien plus que le commun des mortels du genre.
En résultent donc de (très) longs dialogues à encaisser, d’informations à emmagasiner, de détails à mémoriser, et c’est là que les jeux de la série me perdent. N’ayant aucune localisation française, le jeu finit par nous perdre, tant il oppresse par la longueur de ses échanges, la finesse de ses informations, mais aussi un rythme en dent de scie. Ce Trails Through Daybreak partait pourtant plutôt bien, avec un rythme mieux maitrisé en début de jeu, mais il est aussi vite reparti dans ses travers: des dialogues qui auraient pu être évités ou à minima écourtés. Bien évidemment, les fans inconditionnels de la série seront quant à eux servis et comblés tant Trails Through Daybreak maitrise l’arrivée de ses très nombreux nouveaux personnages, en commençant par Van, bad boy ténébreux au grand cœur. Ma préférence ira vers certains personnages féminins, comme Elaine ou encore Judith.
Côté gameplay, ce nouveau Trails reprend ce qui fait toute l’identité de la série en commençant par son système en tour par tour mais surtout par ses mécaniques de combat. On retrouve donc les Arts et les Crafts, respectivement les attaques magiques et physiques propres à la série. Mais cet épisode se veut avoir été amélioré de ce côté là. En effet, le tour par tour de cet épisode rappelle, toute mesure gardée, celui d’un certain Like A Dragon Infinite Wealth. Dans une équipe de 4 membres, chacun peut se déplacer dans une zone circulaire limitée, leur permettant de se placer sur le terrain avant d’attaquer. On retrouve donc une dynamique très tactique, qui autorise également la possibilité de se placer proche de nos alliés afin qu’ils attaquent à leur tour, qui rappelle donc le dernier épisode de la saga de RGG.
Si le jeu est principalement du tour par tour, il étonne en proposant également un système de combat en temps réel façon action-RPG. Aussi limité dans son approche soit-il, on ne peut qu’attaquer ou esquiver, il permet de casser un peu la routine, tout en nous permettant à tout moment de passer en tour par tour (mais pas l’inverse). En résulte un système de combat global particulièrement bien pensé, grisant et addictif, avec l’exigence qui en découd. Une franche réussite et une force indéniable.
En termes de contenu, là encore rien de neuf sous le soleil, puisque Trails Through Daybreak propose, lui aussi, son lot de quêtes secondaires, nommées 4SPG (à traduire For Spriggan, Pour le Spriggan). Si certaines d’entre elles peuvent se révéler plutôt bien écrites et scénarisées, d’autres en revanche manquent cruellement d’intérêt. Chaque quête permet d’augmenter les points du L.G.C Alignment, en fonction de nos choix (les paliers permettent avant tout de débloquer des fonctionnalités en combat). On regrette surtout que nombreuses d’entre elles ne soient pas facultatives mais imposées pendant le scénario, ce qui une fois de plus tend à être défavorable au rythme du jeu.
Visuellement, sur Nintendo Switch, en mode portable, Trails Through Daybreak est une jolie réussite. On lui reproche tout de même, parfois, quelques textures bien baveuses, bien pixélisées, mais dans sa globalité, le jeu est plutôt joli, des nombreuses zones que nous explorerons à ses donjons à arpenter. Du côté de la technique, on regrette quelques chutes de framerate ci et là qui viendront s’incruster de temps à autre.
Pour ce qui est de sa bande originale, là encore la série de Nihon Falcom tape très fort avec les compositions de Hayato Sonoda (Ys VI : Ark of Napishtim, et compositeur récurrent sur les Legend of Heroes), Shuntaro Koguchi (Ys IX: Monstrum Nox, Trails Into Reverie, Ys X: Nordics), Yukishiro Jindo (Ys I & II Chronicles, et bien d’autres jeux de la série Ys) et Mitsuo Singa (Trails in The Sky SC Evolution, Trails in the Sky the 3rd Evolution, ainsi que les 3 derniers épisodes des Ys). Du côté du doublage, j’ai pour ma part opté pour l’anglais, qui comme à l’accoutumée est d’une grande qualité. Mené par Damien Haas (Shez dans Fire Emblem Warriors: Three Hopes) dans le rôle de Van mais aussi Amanda Lee (Uta dans One Piece Red) pour Agnès pour ne citer que ces 2 exemples. Mon coup de cœur vocal ira évidemment à Elaine, doublée par la majestueuse Elizabeth Maxwell (fabuleuse Sae Nijima de Persona 5, mais aussi Saeko Mukoda de Yakuza Like A Dragon et sa suite, pour ne citer que ces 2 exemples parmi sa longue voxographie).
Impossible de retirer ses très nombreuses qualités à Trails Through Daybreak. De son gameplay qui passe du combat en temps réel au tour par tour en une pression de bouton, son OST, son casting d’une grande justesse à l’écriture particulièrement soignée, son enquête principale bien ficelée qui réserve quelques rebondissements et révélations, il est indéniable qu’il est mon épisode préféré (parmi ceux que j’ai fait) de la saga. Néanmoins, je lui reproche une nouvelle fois un rythme trop haché par des dialogues qui n’en finissent jamais, le tout en anglais uniquement, même avec un bon niveau d’anglais, cela finit par être indigeste. On finit par décrocher tant il ne réussit pas à trouver de juste milieu entre phases de gameplay et sa narration, toujours particulièrement complexe. Mais les fans, les vrais, eux, seront servis par épisode particulièrement abouti.
- Un épisode qui ouvre un nouvel arc
- Une affaire complexe
- Le gameplay qui permet d’alterner entre combats en temps réel et tour par tour
- Le tour par tour dynamique, à la Like A Dragon Infinite Wealth
- Elaine et Judith, mes chouchoutes
- Un casting de personnages 5 étoiles
- Un casting d’acteurs de doublages anglophones incroyable
- L’OST toujours du bonbon pour les oreilles
- Un rythme trop en dent de scie
- Des dialogues qui auraient pu être évités/écourtés
- Des missions secondaires obligatoires
- Pas de sous-titres français, encore et toujours
- Quelques chutes de framerate à prévoir sur Switch
- Quelques textures un peu baveuses