Alors que Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2 semble avoir totalement disparu des radars (rappelons que le jeu était initialement prévu pour sortir en 2021), la faute à un développement qui semble fastidieux, la licence n’en reste pas moins présente sur la scène vidéoludique grâce à la sortie de Vampire: The Masquerade – Swansong, le 19 mai 2022, sur PS4, PS5, PC, Xbox One, Xbox Series et à une date ultérieure sur Nintendo Switch. Développé par le studio Big Bad Wolf, une filiale de Cyanide Studio, (à qui l’ont doit The Council, paru en 2018) et édité par Nacon, Vampire: The Masquerade – Swansong vous propose d’incarner tour à tour 3 vampires ayant pour mission de découvrir le fin mot d’une sombre machination menaçant directement l’ordre bien établi d’une caste vampire en plein Boston. RPG pur souche ou mascarade oubliable ? Réponse dans les lignes qui vont suivre.
Cet avis est rédigé à partir d’une version PS5 dématérialisée fournie gracieusement par l’éditeur, que je remercie infiniment pour leur confiance.
Tout commence un soir de septembre 2019 où un code rouge est déclenché. Forçant le Prince, Hazel Iversen, à mandater 3 vampires centenaires, Galeb, Leysha et Emem, à faire toute la lumière sur les événements de la soirée. C’est peu ou prou le contexte scénaristique de départ de ce Vampire: The Masquerade – Swansong, qui se veut être une adaptation (plus ou moins libre) du célèbre Jeu de Rôle Vampire The Masquerade. Etant donné que le scénario prend une énorme place dans votre aventure, il se devait d’être à la hauteur de nos espérances.
En ce qui me concerne, je dirais qu’en effet, le scénario est relativement bien écrit et jouit d’une mise en scène et d’une narration classique mais efficace tout en n’échappant malheureusement pas à certains clichés persistants. De plus, sans vouloir rentrer dans le spoil à outrance, sachez que Vampire The Masquerade Swansong met un petit peu de temps pour se lancer, environ 3 à 4 heures après son démarrage. De ce fait, il faudra donc faire preuve de patience avant d’être récompensé comme il se doit par certains événements qui vous surprendront, ainsi que par la tournure même de votre aventure, conditionnée par vos choix, qu’ils soient anodins et/ou très importants. Parce que l’une des véritables forces de ce Vampire: The Masquerade – Swansong, c’est la portée de vos choix au cours des multiples dialogues qui parsèmeront votre route, jusqu’à, pourquoi pas, perdre un ou tous vos personnages.
En ce qui concerne le gameplay, n’espérez pas des phases de shoot ou autre, puisque Vampire: The Masquerade – Swansong est avant tout un RPG narratif où vous devrez vous en sortir au travers de joutes verbales qui détermineront la suite de vos aventures. Sachez également que tout au long de l’histoire, le studio à prévu des phases d’enquêtes où il faudra bien fouiller votre environnement (parfois assez immense) ainsi que des énigmes toutes plus alambiquées les unes que les autres.
De plus, sachez que pour chacun de vos 3 personnages, vous aurez un arbre de compétences scindé en deux, vous permettant de renforcer votre trio. A la fin de chaque scène, vous repartez donc avec des points d’expériences qu’il vous faudra savamment distribuer afin de pouvoir vous débloquer de nouvelles possibilités.
Autant vous dire que si l’aspect narratif prend une place plus que conséquente dans le titre, le gameplay quant à lui m’a paru plus en retrait. En effet, il a, pour moi, fait office de remplissage entre deux conversations tant les phases d’explorations/énigmes étaient de courtes durée et n’apportait finalement pas grand chose aux propos.
Du côté des graphismes, vous le verrez bien assez vite sur les captures d’écrans faites maison, le constat que je fais est assez mitigé. Si dans sa Direction Artistique, Vampire: The Masquerade – Swansong nous propose de bien beaux tableaux, le bât blesse dans les graphismes purs et durs, qui sont tout simplement indignes de la plateforme qui l’accueille, en l’occurrence, la PS5.
Du côté de la technique, mis à part un petit souci de collision où j’ai vu mon personnage se bloquer dans le décor, je n’ai rien d’autre à vous rapporter. Pas de ralentissements, pas de freezes, aucunes saccades de quelques sortes que ce soit, ce qui est appréciable puisque la version à laquelle j’ai joué est sans patch dit day one.
Du côté de la BO, quelle ne fut pas ma surprise de voir le nom de Monsieur Olivier Derivière (à qui l’on doit l’exceptionnelle bande son de A Plague Tale Innocence ou encore Vampyr, entre autres) défiler pendant le générique de fin. Une surprise, car si les mélodies se veulent être rythmées et en accord avec le thème, elles se dévoilent être finalement peu marquantes et à mon goût peu inspirées contrairement au reste du palmarès du bonhomme, avis totalement personnel cela va de soi.
Maintenant que le tour du propriétaire est accompli, place à mon avis. J’ai fini Vampire The Masquerade Swansong en précisément 20 heures et pour une première incursion dans cet univers, j’en suis ressorti dubitatif. En premier lieu, sachez que le jeu est doté de nombreuses traductions dont le français mais sachez que vous devrez l’activer vous même dans les paramètres, sans quoi vous aurez la surprise (comme moi) de débuter votre partie avec les sous titres anglais. Par ailleurs, malgré une excellente écriture, Vampire: The Masquerade – Swansong souffre d’un rythme haché ainsi que d’un manque évident de moyens financiers dans son développement, j’en veux pour preuve les horribles visages des PNJ, autant principaux que secondaires.
Malgré sa bonne écriture, il arrive que l’œuvre tombe parfois dans le nanar, voir même le navet, surtout quand dans une scène dramatique, il ne se passe absolument rien en termes d’émotions. Pour une œuvre qui se veut être scénaristique, bourrée de dialogues, je trouve que cela la fout un peu mal, non ? De plus, je trouve que les mécaniques de RPG ainsi que la tournure des conversations m’ont frustré puisque dans 90% des cas, le résultat à l’écran tournait à la catastrophe, ce qui « force » donc à la re jouabilité, sauf que je n’ai ni l’envie, ni le temps d’allonger mon temps de jeu afin de débloquer les bonnes fins. J’ajoute aussi la taille ridiculement petite des sous titres, pour un titre qui se veut être en VOSTFR, c’est juste pas possible. Ce que je remarque, c’est que nous retrouvons ces défauts récurrents dans les productions à faible budget… Ce qui est dommage, puisque même si j’en ressors dubitatif, j’ai quand même cherché à voir la fin que j’ai provoqué au travers de mes choix personnels, ce qui traduit tout de même que je n’ai pas lâché la manette.
Le constat se veut donc être mitigé, pour ne pas dire moyen. De bonnes idées dans ses mécaniques de RPG et son écriture mais un manque cruel de moyens derrière font que j’ai déjà oublié Vampire: The Masquerade – Swansong. J’ajouterai les énigmes tirées par les cheveux et datées, qui ont eu tendance à avoir raison de ma patience. Pour une première entrée dans cet univers si atypique et mature, il faut bien avouer que nous sommes loin, très loin même, d’un essai réussi puisque le dernier bébé en date de Big Bad Wolf Studio ne me marque pas et ne me marquera pas. Et c’est bien là l’un des soucis des derniers jeux vidéo en date, c’est que j’ai tôt fait de les oublier. Mais il va sans dire que si le titre ne me marquera pas forcément sur le long terme, il pourrait parfaitement convenir aux fans de la licence et au jeu de plateau estampillé du même nom.
Les plus
- Le personnage de Caleb Bazory, bien badass comme je les aime
- Une bonne écriture
- Une bonne durée de vie (20 heures pour l’accomplir de mon côté)
- Une rejouabilité non négligeable
- Certains intérieurs absolument superbes
Les moins
- Graphiquement pas à la hauteur des plateformes sur lesquelles il tourne
- Frustrant en long, en large et en travers
- Les énigmes, complétement ratées, qui ont 20 ans de retard
- La taille des sous titres les rendant quasi illisibles sur grand écran
- L’intrigue et les dialogues qui tombent parfois dans le nanar…
- Un titre oubliable et déjà oublié
Ca doit être appétissant un code rouge pour un vampire 😅
Finalement ils ont insisté dans leur communication à propos de la complémentarité des rôles de chaque protagoniste en ce qui concerne les énigmes, mais il semblerait que cet aspect soit famélique… Plutôt dommage, surtout si les enchaînements peuvent friser avec le grotesque et que le sel du titre repose intégralement sur la narration après la défaillance du gameplay😆
Au regard de cette frustration, bravo pour le test, et le « crossover » 👍